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    PHILADELPHIE 

    APOCALYPSE 3.7-13 (traduction Bible S21) 

     

    7 Ecris à l'ange de l'Eglise de Philadelphie : ‘Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre et personne ne pourra fermer, celui qui ferme et personne ne pourra ouvrir  

    8 Je connais tes œuvres. Voici, j'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut refermer, parce que tu as peu de puissance et que tu as gardé ma parole sans renier mon nom.  

    9 Je te donne des membres de la synagogue de Satan qui se prétendent juifs sans l'être et qui mentent. Je les ferai venir se prosterner à tes pieds et reconnaître que je t'ai aimé.  

    10 Parce que tu as gardé mon ordre de persévérer, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier pour mettre à l'épreuve les habitants de la terre.  

    11 Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.  

    12 Du vainqueur je ferai un pilier dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus jamais. J'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, celui de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel, d'auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau.  

    13 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises.' 

     

    Lettre à l'église de PhiladelphiePhiladelphie est une ville de la province romaine d'Asie, à l'ouest de la Turquie moderne, à 45 km au sud-est de Sardes. La ville est, comme Sardes, dominée par le Mont Tmolus. Aujourd'hui, Philadelphie s'appelle Alasehir, une ville provinciale de 55000 habitants. Située en bordure d'une grande vallée fertile, tout destinait Philadelphie à être une ville agricole. Aujourd'hui encore, Alasehir tire en grande partie sa prospérité de l'agriculture (vignes, oliviers, arbres fruitiers …).

    Fondée en 140 avant Jésus-Christ, par le roi de Pergame Attalus II, Philadelphie est donc une ville récente créée pour propager la culture grecque en Lydie et en Phrygie. Une colonie grecque nomma la ville Philadelphie en l'honneur de son fondateur Attalus qui portait le surnom de Philadelphe à cause de son affection pour son frère Eumènes. Philadelphie signifiant en grec : « amour fraternel ».

     

    La vallée de l'Hermus, dans laquelle débouchait son affluent Cogamus près de Philadelphie, devait sa fertilité au sol volcanique, une terre aride favorable à la culture de la vigne. Virgile (poète latin né en 70 Av.JC, décédé en 19 Av.JC) vantait les vins de Philadelphie et les monnaies de l'époque portent souvent une tête de Bacchus ou de Bacchante. La divinité principale de la ville était Dionysos le dieu du vin. 

    L’économie de la ville et sa région dépendant presque exclusivement de la vigne et donc de la production vinicole ont été très affaiblies par l'édit de Domitien en l'an 92. Cet édit imposait qu’une grande partie des vignes soit arrachée. Ayant perdu sa puissance financière et ne pouvant produire du blé (à cause de la pauvreté du sol), la ville fut alors régulièrement menacée par la famine.

    Au carrefour des frontières de la Lydie, de la Mysie et de la Phrygie, la ville était traversée par l’axe ouest-est qui reliait l'Europe à l'Orient. Elle était en quelque sorte la porte de passage obligatoire d'un continent à l'autre.

    De langue, de culture et de tradition grecque l’influence de la ville était grande sur toute la région et au-delà des frontières.

    La ville de Sardes avait également rempli cette mission pour la région de la Lydie. La mission de Sardes avait été couronnée de succès puisqu'en l'an 19 av.JC, le lydien n'était plus parlé en Lydie et le grec était devenu la seule langue du pays.

    Mais la tâche fut plus difficile pour Philadelphie, car les Phrygiens tenant à leur langue et à leurs coutumes refusèrent d'être hellénisés.

     

    Le volcanisme de la région qui en avait assuré la fertilité (pour la culture de la vigne du moins) avait une contrepartie : la fréquence des tremblements de terre, parfois très violents (aujourd’hui encore). Un de ces violents séismes en l'an 17 de notre ère détruisit plusieurs villes de la région, dont Philadelphie. Pline, un des historiens de cette époque l’appela : « le plus grand tremblement de terre dans la mémoire humaine. » 

    Lorsqu’un séisme se déclenchait, par peur des répliques, beaucoup d’habitants de la ville partaient s’installer dans des cabanes de fortune construites en dehors de celle-ci et ne la réintégraient qu’après une période d’accalmie suffisamment longue. Ces changements forcés de résidence faisaient partie de la vie de la ville et la région.

     Janus

    Philadelphie possédait de nombreux temples païens, où se déroulaient des fêtes religieuses. Parmi ces temples se trouvait celui du dieu Janus, divinité protectrice des portes (de la ville et des maisons), dont le symbole était une clé. Cette idole était généralement présentée avec deux visages.

    Les habitants de la ville et de la région étaient réputés pour la qualité de leur accueil et de leurs relations sociales.

     

    Comme nous l’avons déjà souligné, la Pax Romana permettait à l'Eglise de vivre dans une relative liberté et aux chrétiens de travailler et vivre comme tout autre citoyen. Parlant le même langage commun, circulant sur les belles voies romaines et utilisant la version grecque de l’Ancien Testament des Septante comme manuel religieux. Par contre il semble que l'Eglise de Philadelphie a rencontré l'opposition des Juifs présents dans la cité (Apocalypse 3.9).

     

    * Quantité de sites internet affichent des photos de Philadelphie, sa région et de ses monuments archéologiques. Ces photos étant soumises à des droits d’auteurs, je ne peux pas les mettre sur mon site, c’est pourquoi je vous invite simplement à les visiter, cette visite historique est souvent passionnante.

    En tapant :’Philadelphie antique’ sur un moteur de recherches, vous trouverez quantité de photos et de renseignements.

     

    LE MESSAGE DE JESUS

     

    Pour mémoire, je rappelle la portée universelle et hors du temps du message de ces lettres au sein desquelles nous retrouvons ce même refrain : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. » Les enseignements de ces lettres de l’Apocalypse s’adressent à toutes les églises de tous les temps, chacun pouvant ainsi se situer par rapport au Roi souverain qu’est le Seigneur Jésus-Christ. 

     

    v7 Ecris à l'ange de l'Eglise de Philadelphie : ‘Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre et personne ne pourra fermer, celui qui ferme et personne ne pourra ouvrir.

    « Celui qui tient la clé de David. » Clairement ici il s'agit de Jésus-Christ, le fils de David (Matthieu 1.1). Dans la vision du chapitre 1, Jésus se présente comme étant celui qui détient les clés (Apocalypse 1.18). Chacune des introductions aux lettres de l'Apocalypse fait référence à cette vision extraordinaire de Jésus-Christ que nous trouvons au premier chapitre.

    Dans cette lettre, cette mention de ‘la clé’ est clairement une allusion au culte de l’idole Janus, divinité protectrice des portes de la cité, dont le symbole était aussi une clé. Posséder la clé d'une ville, c'est prendre le pouvoir, l'autorité sur sa population, sur sa liberté d’expression, son mode de vie, son économie, etc. … 

     Aigues Mortes - photo C.Roca

    Quelle est cette porte que Jésus-Christ ouvre et que nul ne peut fermer ? 

    Il s'agit de la porte du salut (qui est aussi celle du royaume de David) en tant que descendant de David, Jésus-Christ le Fils de David a toute autorité sur le royaume éternel promis à David : voir Actes 2.29-30.

    La parole de Jésus, dans cette lettre, est clairement à rattacher à ce qui est une prophétie sur la venue de Jésus-Christ dans Esaïe 22.20-24 : « Ce jour-là, j'appellerai mon serviteur Eliakim, le fils de Hilkija. Je lui ferai enfiler ta tenue, je lui mettrai ta ceinture et je remettrai ton pouvoir entre ses mains. Il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la communauté de Juda. Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David : quand il ouvrira, personne ne pourra fermer, et quand il fermera, personne ne pourra ouvrir. Je l'enfoncerai comme un piquet dans un endroit solide et il sera un trône de gloire pour sa famille. On suspendra sur lui tout le poids de la maison de son père, les branches et les rameaux, tous les petits ustensiles, les bassines comme les vases. » 

     

    CE QUE JESUS MET EN AVANT 

     

    v8 Tu as peu de puissance tu as gardé ma parole sans renier mon nom.  

    La faiblesse de l’église de Philadelphie n’est pas un défaut, c’est une caractéristique de la vie de celle-ci. Ici nous pouvons aussi entendre cette parole de Jésus à l’apôtre Paul et sa réaction, alors que sa vie était marquée par ses faiblesses : « ‘Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse.’ Aussi, je me montrerai bien plus volontiers fier de mes faiblesses afin que la puissance de Christ repose sur moi. C'est pourquoi je me plais dans les faiblesses, dans les insultes, dans les détresses, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ, car quand je suis faible, c'est alors que je suis fort. » (2 Corinthiens 12.9-10)

    La faiblesse face à un milieu puissant et oppresseur, c’est ce que vivaient les chrétiens de Philadelphie : c’est aussi ce que vivent bien des chrétiens dans le monde aujourd’hui. C’est dans ce contexte difficile que l’église est restée fidèle au Seigneur, restant à l’écoute de sa parole et refusant d’abjurer sa foi pour revenir au culte des idoles.

    Dans ce contexte difficile, l’église de Philadelphie est restée ferme dans sa foi : v10 tu as gardé mon ordre de persévérer. 

     

    Remarque

    Après l'Eglise de Smyrne, celle de Philadelphie est la deuxième église à laquelle Dieu ne fait aucun reproche. La situation de l'église de Philadelphie présente quelques points communs avec celle de Sardes : pauvreté, opposition des juifs et fidélité dans la foi et obéissance à la Parole de Dieu.

    Jésus ne fait pas reproche de la pauvreté et de la faiblesse qui ne sont pas des défauts : par contre il se plait à souligner la foi des chrétiens, quand celle-ci est remarquable.

     

    En mettant en avant ces qualités, Jésus veut nous encourager à les cultiver : Lui s'occupera de nos faiblesses et saura agir au travers d'elles et malgré elles, pour peu que nous soyons disposés à le laisser faire.

    Jésus dit : « Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage: moi, j'ai vaincu le monde. » (Jean 16.33) Cette victoire du Christ il nous la donne pour qu’elle soit aussi la nôtre.

     

    PARTICULARITES DE LA VILLE DE PHILADELPHIE 

     

    Rappels

    Philadelphie signifie ‘amour d'un frère’. Ce nom vient du roi Attalus qui aimait et respectait tellement son frère qu'il a été surnommé ‘Philadelphos’ (celui qui aime son frère). C'est lui qui a fondé Philadelphie en 140 av. J.-C. environ.

    La ville fut fondée dans un but missionnaire : celui d'helléniser cette partie de l'Asie Mineure, de répandre l'esprit grec, sa culture et ses dieux. En l’an 17 de notre ère, cette petite ville subit un terrible tremblement de terre qui en détruisit la majeure partie.

     

    Quand Jean écrit de la part de Jésus, les habitants de Philadelphie étaient encore marqués par le tremblement de terre, d'autant que des secousses continuaient de se produire régulièrement. La population vivait dans la peur de la catastrophe.

    L'Empereur romain César Tibère fit reconstruire la ville et lui donna un nouveau nom : Néocésarée. Plus tard elle reçut encore un autre nom : Flavia.

     

    En résumé

    Les quatre caractéristiques de la ville sont donc : l'amour fraternel – une ville missionnaire – une population en attente d’un désastre - un nouveau nom.

    On retrouve ces quatre caractéristiques dans le message que Jésus adresse à son église présente dans la ville.

     

    LES PROMESSES DE JÉSUS-CHRIST POUR SON EGLISE 

     

    v8 Voici, j'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut refermer 

    De quelle porte s'agit-il ? 

    Il s’agit de la porte du salut, celle qui a été ouverte par le sacrifice du Christ (v7).

    Ici, nous pouvons établir un parallèle avec le voile du temple qui s’est déchiré au moment de la mort de Jésus (Luc 23.45). Alors que le peuple d’Israël vivait dans le désert après sa sortie d’Egypte, ce voile était au cœur de la Tente de la Rencontre (le Tabernacle) : il séparait le lieu saint du lieu très saint, dans lequel le grand prêtre entrait une fois par an (le jour du grand pardon, voir Lévitique 16) pour répandre le sang du sacrifice sur le propitiatoire. Le propitiatoire était cette plaque placée au-dessus de l’Arche de l’Alliance qui annonçait le sacrifice de Jésus, le sang versé à la croix. C’était là l’annonce du sang que le Christ allait verser à la croix pour s’interposer entre le jugement de Dieu sur le péché de l’homme et le Dieu tout puissant.

    A l’époque du Christ, l’Arche de l’Alliance avait disparu depuis longtemps, mais on avait gardé la disposition des lieux dans le Temple à Jérusalem, avec notamment ce voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint.

    Ce voile était le rappel de la frontière infranchissable que Dieu avait mise pour que l’homme ne puisse plus s’approcher de lui après avoir péché, alors qu’il vivait dans le jardin d’Eden :

    Genèse 3.23-24 – « Ainsi, l'Eternel Dieu le chassa du jardin d'Eden pour qu'il cultive la terre d'où il avait été tiré. Après avoir chassé Adam, il posta à l'est du jardin d'Eden les chérubins qui agitent une épée flamboyante pour garder le chemin de l'arbre de vie. » 

    A l’instant de la mort de Jésus, ce voile est déchiré, la porte du salut est désormais ouverte. Par la grâce et par la foi, chacun peut désormais entrer dans la présence de Dieu et devenir son enfant. Désormais, nul ne peut fermer cette porte de l'accès à Dieu pour quiconque croit en Jésus-Christ.

     

    La porte qui ne peut être fermée, ce sont aussi les occasions de témoignage offertes à l'Eglise.

    L’apôtre Paul écrit ceci : « Cependant je resterai à Ephèse jusqu'à la Pentecôte, car une porte m'y est largement ouverte pour un travail efficace, et les adversaires sont nombreux. » (1 Corinthiens 16.8-9)

    « Quand je suis arrivé à Troas pour annoncer l'Evangile de Christ, bien que le Seigneur m'y ait ouvert une porte, je n'avais pas l'esprit en repos parce que je n'avais pas trouvé mon frère Tite. » (2 Corinthiens 2.12)

    « Persévérez dans la prière, veillez-y dans une attitude de reconnaissance. Priez en même temps pour nous : que Dieu nous ouvre une porte pour la parole afin que je puisse annoncer le mystère de Christ, à cause duquel je suis emprisonné, et que je le fasse connaître de la façon dont je dois en parler. » (Colossiens 4.2-4)

     

    Comme Philadelphie occupait une position clé du point de vue stratégique, le Seigneur lui remet la clé d'accès au Royaume de Dieu par l'Evangile : il y a là aussi un accomplissement de ce que Jésus avait dit à Pierre. 

    Matthieu 16.18-19 – « Je te dis que tu es Pierre et que sur ce rocher je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne l'emporteront pas sur elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre aura été lié au ciel et ce que tu délieras sur la terre aura été délié au ciel. » 

     Ancien tunnel du Col du Rousset (Vercors) - photo C.Roca

    v9 Je te donne des membres de la synagogue de Satan qui se prétendent juifs sans l'être et qui mentent. Je les ferai venir se prosterner à tes pieds et reconnaître que je t'ai aimé.  

    C’est la victoire sur ses ‘ennemis’ (la synagogue de Satan) qui est promise à l’église fidèle. Le témoignage de l'église porte ses fruits, notamment auprès de ceux qui étaient ses principaux adversaires. L'attitude des membres de la Synagogue de Satan est comparable à celle des ennemis d'Israël qui reconnaissaient la puissance du Dieu d'Israël.

    Esaïe 45.14 – « Voici ce que dit l'Eternel: Les biens de l'Egypte ainsi que les profits de l'Ethiopie et des Sabéens, ces hommes de grande taille, passeront chez toi et t'appartiendront. Ces peuples marcheront à ta suite, ils circuleront enchaînés. Ils se prosterneront devant toi et t'adresseront une prière: «C'est chez toi seulement que se trouve Dieu, et il n'y en a pas d'autres. Les autres dieux ne sont que néant. »

    Esaïe 49.23 – « Des rois seront tes pères adoptifs et leurs princesses tes nourrices. Ils se prosterneront devant toi, le visage contre terre, et lécheront la poussière de tes pieds. Ainsi, tu reconnaîtras que je suis l'Eternel et que ceux qui comptent sur moi ne seront pas couverts de honte. »

    Esaïe 60.14 – « Les fils de tes oppresseurs viendront s'incliner devant toi et tous ceux qui te méprisaient se prosterneront à tes pieds. »

     

    v9 Je te donne des membres de la synagogue de Satan 

    Ce qui semble être décrit ici, c'est la conversion des membres de la Synagogue de Satan qui reconnaissent que Dieu approuve la vie et le témoignage de l'église de Philadelphie. On ignore les circonstances de ce retournement, mais il faut croire que le témoignage de l'Eglise de Philadelphie y est pour beaucoup … c’est en tous les cas une hypothèse pour comprendre cette promesse.

     Eglise - photo C.Roca

    v10 Parce que tu as gardé mon ordre de persévérer, je te garderai aussi à l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entier pour mettre à l'épreuve les habitants de la terre.  

    Dieu promet de veiller sur son église. N'oublions pas que Philadelphie a déjà été rayée de la carte par un tremblement de terre en l’an 17 de notre ère … Les épreuves terribles, la région et la ville en avaient gardé la mémoire.

    Quand l'heure de l'épreuve, aussi inattendue et bouleversante que l'heure d'un grand séisme, viendra sur le monde entier pour éprouver tous les habitants de la terre’, le Christ promet à son Eglise, à chacun qui lui appartient : Je te garderai. 

     

    Les difficultés de l'Eglise de Philadelphie, comme celles des autres Eglises des premiers siècles, vont s'accentuer, les persécutions se déchaînant au cours du 2ème siècle. 

    La persécution est toujours une épreuve, elle est la partie visible de la lutte de l'Evangile contre la propagande athée (satanique) du monde, épreuve qui court toujours et qui s'achèvera par la victoire du Seigneur à l'heure de son retour et par le jugement du monde hostile au Seigneur et par le fait que Satan lui-même sera jeté dans l'étang de feu et de souffre (Apocalypse 20.10-15)

     

    v11 Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.  

    C’est la plus belle des promesses que celle de la venue du Christ ressuscité sur les nuées du ciel (voir à ce sujet Matthieu 24). Cette promesse nous aide à vivre notre foi en sachant que Jésus vient bientôt : il est le Vainqueur. Et ce qu’il y a de remarquable, c’est que la couronne qui lui revient, il en fait aussi don à son Eglise fidèle qui est victorieuse et qui entre ainsi dans son Royaume (v12).

     

    v12 Du vainqueur je ferai un pilier dans le temple de mon Dieu, et il n'en sortira plus jamais 

    Philadelphie avait tant de temples dédiés à des dieux et des déesses qu’elle avait aussi le surnom de ‘petite Athènes’.

    Il y avait coutume qui avait cours dans la ville : « Quand un homme avait bien servi l'Etat, quand il laissait le souvenir d'un bon magistrat ou d'un bienfaiteur public ou d'un bon prêtre, la ville lui offrait dans l'un de ses temples un mémorial qui consistait en un pilier sur lequel on gravait son nom. Philadelphie honorait ses fils illustres en mettant leurs noms sur les piliers de ses temples afin que tous ceux qui venaient y adorer puissent les voir et se souvenir d'eux. Ainsi le Christ ressuscité promet au vainqueur : 'Je ferai de lui un pilier dans le Temple de mon Dieu... Je graverai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu... ainsi que mon nom nouveau' » (Alfred Kuen – lettre à l’église de Philadelphie). 

     

    Faire du vainqueur un ‘pilier dans Temple’ est aussi une allusion aux deux colonnes du Temple construit par Salomon à Jérusalem.

    2 Chroniques 3.17 – « Il dressa les colonnes devant le temple, l'une à droite et l'autre à gauche; il appela celle de droite Jakin, et celle de gauche Boaz. »

    Jakin = Dieu établit   Boaz = en lui est la force. 

     

    Enfin, être une colonne dans son Temple, c’est l’image de la stabilité, de la solidité, c’est être toujours là pour la gloire de Dieu et c’est être honoré avec lui. 

     "Résister" Aigues Mortes - photo C.Roca

    v12 Du vainqueur J'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, celui de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel, d'auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau.  

    Philadelphie était une ville qui avait changé de nom suite à sa destruction après le grand tremblement de terre de l'an 17, Tibère avait également accordé une aide généreuse à la ville dévastée. Pour remercier l’empereur, ses habitants avaient établi le culte du fils adoptif de l'empereur Germanicus, qui était alors dans la province et que l'on considérait comme son héritier, la ville se donna alors comme nouveau nom celui de Néocésarée. Plus tard, sous le règne de l’empereur Vespasien, elle y ajouta celui de Flavia.

     

    Un nom nouveau, c’est ce que le Christ promet à ses disciples la même chose : Dieu donnera son nom nouveau à celui qui vaincra et à sa ville. Ici également allusion est faite aux prêtres d’Israël qui portaient sur leur front une tiare en or sur laquelle on avait gravé : ‘Sainteté à l'Eternel’. 

    Autres exemples 

    Abram père élevé à qui Dieu donne un nom nouveau : Abraham père d'une multitude.

    Jacob celui qui prend par le talon à qui Dieu donne le nom d’Israël lutteur avec Dieu.

    Simon à qui Jésus donne le nom de Pierre.

     

    Nous sommes enfants de Dieu, adoptés par Dieu, porteur de son nom devant les hommes, tout comme ceux qui dans le passé ont été fidèles à Dieu … nous sommes un Royaume de prêtres pour Dieu (Apocalypse 1.6) : nous portons son nom dans le monde.

    v13 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises.' 

     

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    SARDES

    APOCALYPSE 3.1-6 (traduction Bible S21) 

    Abbaye de Fonfroide (Aude) - photo C.Roca 

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: ‘Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, mais tu es mort. 

    2 Sois vigilant et affermis le reste, qui est sur le point de mourir, car je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. 

    3 Rappelle-toi donc comment tu as accepté et entendu la parole, garde-la et repens-toi. Si tu ne restes pas vigilant, je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

    4 Cependant, tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; elles marcheront avec moi en vêtements blancs parce qu'elles en sont dignes. 

    5 Le vainqueur sera habillé de vêtements blancs; je n'effacerai pas son nom du livre de vie et je le reconnaîtrai devant mon Père et devant ses anges. 

    6 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises.' 

     

    Sardes se trouve à l’ouest de la Turquie actuelle. Aux temps bibliques du Nouveau Testament, la ville était la capitale du royaume de la Lydie.

    Au 6ème siècle av. Jésus-Christ, se trouvait à Sardes le plus important marché des métaux précieux et en particulier le marché de l’or. Les fouilles archéologiques modernes effectuées dans les vestiges de la ville ancienne ont mis à jour près de 300 puits de fonte d'or.

    Les premières traces d'occupation du site de la ville datent du 8ème siècle av. Jésus-Christ. La cité fut prise par les Perses en 546. Lors de la révolte ionienne (guerres menées par les Perses au cours de la deuxième moitié du 6ème siècle pour contrôler les ‘routes de l’or’), Sardes fut en partie détruite.

    Plus tard, Alexandre s'empara de la cité après la bataille du Granique (334) et y laissa un gouverneur macédonien du nom d'Asandros. La ville passa ensuite brièvement sous la domination d'Antigone et plus longuement (301-190) sous celle des Séleucides.

    * Les Séleucides sont une dynastie de l'époque hellénistique issue de Séleucos Ier, l'un des Diadoques d'Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l'Anatolie à l'Indus. Les Séleucides règnent de la fin du 4ème au 1er siècle av. J.-C., avec pour cœur politique la Syrie, d'où l'appellation courante dès l'Antiquité de « rois de Syrie ». (source Wikipédia)

    Les Romains à leur tour établirent leur pouvoir sur toute la région.Carte région La guerre qu'il firent aux Séleucides s’acheva en 188 av. Jésus-Christ par la paix d’Apamée. Sardes passa sous l’administration de Pergame et plus tard fut intégrée à la province romaine d’Asie.

     

    La ville de Sardes est établie sur un éperon rocheux du mont Tmolus, à quelque 350 mètres au-dessus de la vallée de l'Hermus (ou Hermos) : un triple rempart s'élevait autour de l'acropole. La citadelle, qui servait de refuge à toute la population en cas de danger, était considérée comme imprenable. Dans la Grèce (toute proche), ‘prendre l'acropole de Sardes’ était une expression proverbiale signifiant : tenter quelque chose d'impossible’.

    Sur trois côtés, les parois de la citadelle étaient presque verticales. Du côté sud, une mince crête menait à la citadelle bâtie à l'extrémité nord d'un contrefort du mont Tmolos. A l’ouest, elle était également protégée par une rivière appelée ‘Pactole’ et, à l'est, par un ruisseau, dont l'eau, alimentait un canal entourant l'agglomération. L’ensemble de cette situation et de ce dispositif défensif faisait de cette cité une place forte quasi imprenable. 

    Le quartier habité par les hiérodules, qui étaient des esclaves dédiés au service des idoles dans les temples antiques et qui pratiquaient la prostitution sacrée, était situé sur la rive droite du Pactole, à une dizaine de kilomètres de son confluent avec l'Hermus. Sur cette même rive se situait aussi la place publique (l’Agora) sur laquelle se réunissait l’assemblée du peuple (le conseil de la cité).

     

    Sardes était une ville riche et en avait tous les signes. Le palais de Sardes était construit en briques de même que les maisons aux toits faits de roseaux, qui voisinaient avec des huttes aux murs crépis d'argile. C’est dans cette ville que les premières monnaies furent frappées. Le ruisseau aurifère Pactole, un affluent de l'Hermus qui traverse Sardes, a, lui aussi, nourri bien des mythes et des convoitises. Le mot ‘pactole’ signifie encore aujourd’hui en français : ‘source ou réserve de richesses’. Il le fut, selon la légende, pour le roi Crésus (symbole lui aussi de richesse). Le roi de Lydie résidait à Sardes.

     

    L’historien grec Hérodote (5ème siècle av. Jésus-Christ) et Strabon (géographe et historien grec au 1er siècle av. Jésus-Christ) attestent de l'existence de paillettes d'or dans le Pactole. On trouvait aussi dans ses environs la ‘pierre de Sardes’ ou ‘sardoine’ (cornaline rouge), qui apparaît un certain nombre de fois parmi les pierres précieuses citées dans la Bible (Exode 28.17 - Exode 39.10 - Ezéchiel 28.13 - Apocalypse 4.3 - Apocalypse 21.20).

    La richesse de Sardes est confirmée par de nombreux témoignages dans l'Antiquité. Je l’ai déjà dit, les plus anciennes monnaies d'Asie Mineure viennent de Sardes. Une autre des richesses de la ville provient de l’importante industrie de la blanchisserie de la laine. C'était en fait, le plus grand marché de laine de la province de l’Asie.

     

    Géographiquement, Sardes est située au centre d'un nœud de communications d'où partaient cinq routes importantes : l'une au nord-est vers Thyatire et Pergame, une autre à l'ouest vers Smyrne, une à l'est vers la Phrygie et au-delà, par l'ancienne route royale, jusqu'en Chaldée. La route du sud-est rejoignait Philadelphie et les villes de la vallée du Méandre et celle du sud-ouest menait à Ephèse à travers la vallée du Caystre.

    Une ville ainsi située attirait comme un aimant les commerçants … elle était aussi un carrefour de cultures différentes.

     

    A propos de Crésus 

    Il est le dernier souverain de Lydie qui succéda à Alyatte en 560 Av. Jésus-Christ et régna jusqu'à la conquête perse en 546. Son règne représente, dans tous les domaines, l'apogée de l'Etat lydien. Crésus est bien connu à travers le récit d'Hérodote.

    Crésus exploita au maximum la mise en valeur des ressources naturelles du pays : l'agriculture, l'exploitation des ressources minières (or, argent et de cuivre), l'industrie, l’ensemble du commerce développé par l'afflux des étrangers … le commerce du luxe était également très florissant. L’ensemble de tous ces éléments procurait à l'Etat et à son roi d'énormes ressources et une grande puissance.

    Les progrès acquis par l’utilisation des métaux, le système monétaire créé par Gygès (roi de la Lydie au 7ème siècle avant Jésus-Christ) et perfectionné par Crésus, permettront de mobiliser ces richesses avec une aisance et une souplesse toutes nouvelles.

    Cet or, qui devait assurer l'immortalité à son nom, Crésus excella à le produire (exploitation intensive du pays, impôts, tributs, péages), mais plus que tout, Crésus excella à s'en servir. Avec son or, il s'assura l'alliance des spartiates et même celle des dieux (surtout de leurs prêtres) par ses généreuses offrandes à l'oracle de Delphes, au temple d'Artémis à Ephèse et au sanctuaire de Thèbes.

    C'est sous Crésus que fut créé un système où toutes les pièces de monnaie sont émises sur le même modèle. C'est à ce moment qu'est inventé le ‘coin-matrice’, permettant d'obtenir des empreintes en relief sur les monnaies.

     

    Sardes : une ville à la vie dissolue

    La vie luxueuse et dissolue de la ville était devenue proverbiale. ‘Dans la littérature de l'époque, Sardes signifiait débauche et luxure’. La richesse et la vie facile qu'elle engendre, étaient un piège auquel les habitants de la cité, et les chrétiens, avaient succombé. ‘Vivre à la Sardes’ était synonyme de mener une vie débauchée.

    Statue Abbaye Fonfroide (Aude) - photo C.Roca 

    Le culte de Cybèle, la déesse-patronne de la ville, n'élevait pas le niveau moral des habitants, bien au contraire. Son temple était grandiose : les ruines connues à Sarde occupent une base de 100 mètres sur 50. Mais ce qui s'y pratiquait ressemblait à ce qui se passait également à Ephèse avec son millier de prostituées sacrées. D'ailleurs, le culte rendu à Cybèle était le correspondant lydien de celui d’Artémis à Ephèse.

    * Cybèle (en grec ancien, son nom signifie : ‘gardienne des savoirs’) est une divinité d’origine phrygienne, adoptée d'abord par les Grecs puis par les Romains, personnifiant la nature sauvage. Elle est présentée comme ‘Magna Mater’ (Grande Déesse, Déesse mère ou encore Mère des dieux). C’est l’une des plus grandes déesses de l’Antiquité au Proche-Orient. (Source Wikipedia)

     

    * Quantité de sites internet affichent des photos de l’ancienne cité de Sardes et de ses monuments archéologiques. Ces photos étant soumises à des droits d’auteurs, je peux pas les mettre sur mon site, c’est pourquoi je vous invite simplement à les visiter, cette visite historique est souvent passionnante.

    * https://fr.wikipedia.org/wiki/Sardes 

    * https://kapatita.blogspot.com/2012/10/sardes-et-lorigine-du-systeme-monetaire.html 

    * https://communaute.geo.fr/photo/80651-temple-dartemis-de-sardes-turquie 

    * http://lespierresquiparlent.free.fr/mnesimachos-Artemis.html 

     

    LE MESSAGE DE JESUS

     

    Pour mémoire, je vous rappelle la portée universelle et hors du temps du message de ces lettres au sein desquelles nous retrouvons ce même refrain : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. » Les messages diffusés dans ces lettres de l’Apocalypse s’adressent donc à toutes les églises de tous les temps, chacun pouvant ainsi se situer par rapport au Roi souverain qu’est le Seigneur Jésus-Christ. 

     

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: ‘Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles 

    Cette dédicace est le rappel direct de la vision du Roi de rois, le Seigneur Jésus dans toute sa gloire qui est le seul détenteur de l’autorité pour régner sur son Eglise.

     

    Je vous renvoie à la lecture de mon introduction de ce parcours dans les lettres ‘aux sept églises’. Les ‘sept esprits’ (Apocalypse 2.1) sont les symboles de l'Esprit de Dieu dans sa plénitude, le chiffre ‘7’ étant le chiffre de la perfection de Dieu. C’est par la puissance du Saint-Esprit que Dieu veille sur la vie des églises : avec autorité et justice … et par sa grâce.

     

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: ‘Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, mais tu es mort. 

    ‘Je connais’ (voir introduction) - rien n’échappe au regard et au savoir de Jésus-Christ : il est le Tout Puissant.

    Ce qui saute aux yeux, en première lecture de cette lettre, c’est que Dieu ne trouve aucune remarque positive à faire à l'église de Sardes en tant que rassemblement des chrétiens. Par contre Jésus tient malgré tout à souligner la fidélité de certains de ses membres :

    4 Cependant, tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; elles marcheront avec moi en vêtements blancs parce qu'elles en sont dignes. 

    L'église de Sardes était une église qui professait sa foi en Jésus-Christ, mais dont la vie témoignait du contraire. Cette église était connue comme une assemblée chrétienne, mais au lieu de déborder de vie spirituelle, son culte se caractérisait par le formalisme et la routine … à Sardes s’affichait toute l’hypocrisie de beaucoup de chrétiens.

    Remarque - Dans les pièces de théâtre de la Grèce antique, les acteurs portaient un masque représentant leur personnage. On les appelait : ‘hypocrita’ ou ‘hypocritès’.

     

    Situation de l’église de SardesHermitage de Galamus (Aude) - photo C.Roca

    La vie de l’église de Sardes est un miroir de l’histoire de la cité. A la fin du 1er siècle de notre ère, la ville vivait sur l'acquis de sa réputation d'opulence, mais son déclin était déjà largement entamé. Aujourd’hui Sardes, en tant que ville, a cessé d’exister, elle n’est plus qu’un village. Seules d’imposantes ruines attestent de sa grandeur passée.

    De même, il semble que l'église était jadis renommée pour ses œuvres spirituelles, mais aujourd’hui elle était morte … Tout comme la ville.

    L’église de Sardes, ‘qui passait pour être vivante, mais qui dans la réalité était morte’, a eu son chandelier ôté depuis plusieurs siècles … elle n'existe plus aujourd'hui et depuis très longtemps.

     

    Quels sont les principaux reproches que Dieu fait à l'église de Sardes ?

    Comment faire le parallèle avec le danger qui guette l'église locale aujourd'hui ?

    Combien y a-t-il d'églises de ce genre dans la chrétienté ?

     

    Les reproches de Jésus à l’église

    -       Apathie religieuse

    -       Hypocrisie

    -       La foi en Christ a été remplacée par une religion

    -       L’expression de la foi est devenue une mise en scène théâtrale

     

    Cette église est spirituellement morte … mais elle a toujours l'air d'être vivante. On y adore le Seigneur, on y pratique le culte et on y pratique des œuvres que les membres de l’église estiment bonnes, alors que le Seigneur lui, ne les trouve pas bonnes.

    La vie de cette église n'est pas le fruit de sa foi, elle n'est qu'une façade cachant sa mort spirituelle. Cette vie religieuse n'est que du formalisme qui peut tromper les hommes, mais pas Dieu.

    L’hypocrisie, est une déchéance lamentable dans la religion, c’est ce que Jésus-Christ reproche à l’église Sardes qui s’est fondue dans le paysage social et religieux de la ville : vivant ainsi, elle est aussi imbibée par les désordres moraux de la population. Cette église a pris la couleur d’un monde païen et idolâtre.

    Dans cette église, le culte rendu au Seigneur n’est rien donc rien de plus que l’expression d’une religion de plus dans la cité … L’église n’est plus une lumière dans la ville.

    La vie dissolue de la ville avait déteint sur les chrétiens. Les reproches que le Seigneur lui adresse sont plus sévères que pour n'importe quelle autre de sept églises de l’Apocalypse. La majorité des membres de l’église de Sardes avaient ‘sali leurs vêtements’. Le péché est ce qui salit la foi du chrétien et qui brise sa communion avec le Seigneur. Le péché est toujours une atteinte à la sainteté de Dieu.

     

    Hermitage de Galamus (Aude) - photo C.RocaL’appel à la repentance

    Au verset 3, le Seigneur demande à l'église de se repentir tant qu'il en est encore temps … c'est-à-dire jusqu'à l'heure de sa venue. L'église de Sardes doit se réveiller de son sommeil spirituel … revenir à Christ. L'exhortation est pressante, car le temps de la grâce est compté, au jour de la venue du Christ, il sera trop tard pour changer de vie.

    3 Rappelle-toi donc comment tu as accepté et entendu la parole, garde-la et repens-toi. Si tu ne restes pas vigilant, je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

     

    De la vigilance : c'est ce que Jésus avait demandé à ses disciples à Gethsémané.

    L'enseignement de la Bible (et celui de Jésus en particulier) est riche en appels à la vigilance. C'est quand les chrétiens dorment que Satan passe à l'action.

    « Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L'esprit est bien disposé, mais par nature l'homme est faible. » (Matthieu 26.41)

    Paul, de son côté n’est pas en reste : « Je sais qu'après mon départ des loups cruels s'introduiront parmi vous, et ils n'épargneront pas le troupeau; de vos propres rangs surgiront des hommes qui donneront des enseignements pervertis pour entraîner les disciples à leur suite. Restez donc vigilants et souvenez-vous que durant 3 ans, nuit et jour, je n'ai pas cessé d'avertir avec larmes chacun de vous. » (Actes 20.29.31)

    Pierre aussi lance le même appel : « Soyez sobres, restez vigilants: votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec une foi inébranlable, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères et sœurs dans le monde. » (1 Pierre 5.8-9)

     

    Remarque - Cet appel à la vigilance lancé par le Seigneur signifie aussi que tout n'est pas encore perdu. En effet, on réveille les gens qui dorment et non les morts. Il y a donc encore un espoir pour l’église de Sardes … à condition que répondant à l’appel du Seigneur, elle prenne le chemin d’une sincère repentance. 

     

    L'appel de Dieu pour les chrétiens d'aujourd'hui est le même : l’Eglise du Christ doit rester :

    - vigilante face à ceux qui combattent sa foi et qui la poussent à la désobéissance.

    - L'Eglise par sa vie doit s’efforcer de vivre dans la dépendance à la grâce et au Saint-Esprit.

    - C’est par l’action du Saint-Esprit que le chrétien revivifie et fortifie sa foi.

    Bien des chrétiens passent pour être vivants pour Dieu et sont pourtant dans un état de déclin spirituel.

    Toutes les fois que nous ne veillons plus, nous perdons le fondement : nos œuvres sont alors creuses et vides. Nos prières ne sont plus remplies de désirs saints, les offrandes ne sont pas données avec une véritable charité, les sabbats ne sont pas suivis avec toute la dévotion de l’âme qui est souhaitable pour Dieu … Quand l’Esprit saint est manquant, la forme du culte et des œuvres n’est plus du tout suffisante pour refléter la gloire de Dieu.

     

     L'Eglise de Sardes n'était menacée par aucun des dangers ou des périls qui menaçaient les autres églises : pas de menace du culte impérial ou de persécution, pas de calomnies de la part des Juifs, même pas de menace d'une hérésie interne à l'église. L'église de Sardes avait tout pour mener une vie paisible et pour glorifier Jésus-Christ, elle était complètement tranquille de l'extérieur et de l'intérieur. L'Eglise de Sardes était en paix, mais c'était la paix de la mort : l’église vivait dans une ‘eau saumâtre’.

    Il peut parfois être nécessaire d’évaluer la foi que nous professons avec la manière dont nous la vivons pour que nous puissions prendre, si nécessaire, ce chemin de la repentance et revenir ainsi à la fermeté d’une foi sincère et donc vivante.

     

    Christ renforce son conseil par une terrible menace s’il devait être méprisé.

    3 je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

    Rappel - Sardes (la ville) était établie sur un éperon rocheux du mont Tmolus, à quelque 350 mètres au-dessus de la vallée de l'Hermus. La citadelle, qui servait de refuge à toute la population en cas de danger, était considérée comme imprenable. En Grèce ‘prendre l'acropole de Sardes’ était une expression proverbiale signifiant : ‘tenter quelque chose d'impossible’. Sur trois côtés, les parois de cet éperon étaient presque verticales ; seule, du côté sud, une mince crête y donnait accès : la ville était facile à défendre.

    Mais en 546, Cyrus s'avança jusqu'en Asie Mineure. Il assiégea Sardes qui l'empêchait d'aller plus loin. Il promit une récompense spéciale à celui qui trouverait le moyen de vaincre cette forteresse inexpugnable.

    Hérodote raconte comment un de ses hommes nommé Hyeroeades vit un soldat lydien de la citadelle perdre son casque en se penchant par-dessus le rempart. Tout à coup, ce soldat descendit par les rochers, récupéra son casque et remonta par le même chemin escarpé dans la forteresse. Hyeroeades nota soigneusement cette piste et, la même nuit, il grimpa avec quelques hommes courageux dans la forteresse qu'ils trouvèrent sans aucune surveillance : personne ne s'imaginait que les ennemis pourraient découvrir le chemin dans les rochers pour pénétrer dans leur place forte.

     

    C'est ainsi que Sardes fut prise par le seul point faible de sa défense … c'était un manque de vigilance et de prévoyance de la part des défenseurs.

     

    Ce qui est encore plus surprenant, c'est que le même manque de vigilance et la même ruse amenèrent la même chute de la forteresse trois siècles plus tard lorsqu'on 214 av. Jésus-Christ, Antiochus III de Syrie, venant lui aussi ‘comme un voleur dans la nuit’ attaqua la ville.

    Polybe raconte l'incident en détail. Un soldat crétois nommé Lagoras trouvaHermitage de Galamus (Aude) - photo C.Roca un endroit non gardé par lequel il put pénétrer par une échelle à l'intérieur de la forteresse et en ouvrir les portes.

    L'histoire était connue dans toute la Grèce. C'est pourquoi, lorsque, par deux fois, le Seigneur demande à l'Eglise de Sardes d'être vigilante, les membres de l’église pouvaient très bien comprendre l’allusion à ces faits historiques.

    3 Si tu ne restes pas vigilant, je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

     

    Un autre événement qui avait surpris inopinément les habitants de Sardes pendant la nuit fut le violent tremblement de terre qui détruisit la ville en l'an 17 de notre ère.

    Pline le décrit comme le plus grand séisme de l'histoire humaine.

    Tacite dit que Sardes fut la plus touchée parmi les villes de la région.

     

    Dieu fait la différence entre les personnes fidèles et celles qui ne le sont pas … sa promesse est pour ses disciples.

    4 Cependant, tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; elles marcheront avec moi en vêtements blancs parce qu'elles en sont dignes. 

    5 Le vainqueur sera habillé de vêtements blancs; je n'effacerai pas son nom du livre de vie et je le reconnaîtrai devant mon Père et devant ses anges. 

    Remarque - L'image était bien comprise à Sardes dont la blanchisserie de la laine était une industrie importante. C'était en fait, le plus grand marché de laine de la province. Une industrie florissante qui contribuait au rayonnement de la ville. 

     

    Même si l’église de Sardes ne mérite que des reproches, le Seigneur n’abandonne pas ce peuple coupable : il lui donne quelques encouragements pour qu’il change d’attitude.

    V5 - Dieu souligne la foi de ceux qui sont restés fidèles et leur fait une promesse merveilleuse de la vie éternelle et du ‘respect’ de Dieu (j’ose cette expression).

    Il y a dans l'église de Sardes des gens qui ne se sont pas laissé contaminer par leur entourage. Ils ont résisté aux tentations qui les guettaient et sont restés purs devant Dieu. Ces chrétiens fidèles vivent dans la repentance et la foi, ils portent encore l'habit immaculé dont le Christ les a vêtus. Ils ont revêtu leur Sauveur, son innocence et sa justice.

    Galates 3.27 : « vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ. »

    Apocalypse 7.13-14 – « L'un des anciens prit la parole et me dit: «Ceux qui sont habillés d'une robe blanche, qui sont-ils et d'où sont-ils venus?» Je lui répondis: «Mon seigneur, tu le sais.» Il me dit alors: «Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation. Ils ont lavé leur robe, ils l'ont blanchie dans le sang de l'Agneau. »

    Ceux qui sont fidèles sont recouverts de pureté et de la justice de Jésus-Christ. Un jour, ils vivront auprès de lui dans une justice et dans une sainteté totales et éternelles. Celui qui aura vaincu sera vêtu d’un vêtement blanc ; la pureté de la grâce sera récompensée avec la parfaite pureté de la gloire.

     

    5je n'effacerai pas son nom du livre de vie et je le reconnaîtrai devant mon Père et devant ses anges. 

    Cette image est empruntée au registre des citoyens bien connu dans l'Empire romain. Si votre nom y figurait, vous aviez une existence légale. Dans le cas contraire, vous n'existiez pas, en tout cas pas pour l'administration de l’empire.

    Christ a son livre de vie, un registre de tous ceux qui hériteront de la vie éternelle : c’est le livre du souvenir de tous ceux qui ont vécu et qui vivent pour l’Eternel, le Dieu Créateur, le Père en Jésus-Christ, et qui par leur vie de foi témoignent de la puissance du Christ dans les bons comme dans les mauvais moments.

    Jésus-Christ apportera ce livre de vie, et exposera les noms des fidèles, devant Dieu et devant tous les anges, au grand jour du jugement.

     

    A propos du livre de vie : il est déjà une réalité mentionnée dans l’Ancien Testament et toujours attestée dans le Nouveau Testament.

    Exode 32.31-33 – « Moïse retourna vers l'Eternel et dit: «Ah! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait des dieux en or. Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit.» L'Eternel dit à Moïse: «C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. »

    Psaume 69.28-29 – « Ajoute cette faute à leurs fautes et qu'ils n'aient aucune part à ta justice ! Qu'ils soient effacés du livre de vie et ne soient pas inscrits avec les justes ! »

    Daniel 12.1 – « A cette époque-là se dressera Michel, le grand chef, celui qui veille sur les enfants de ton peuple. Ce sera une période de détresse telle qu'il n'y en aura pas eu de pareille depuis qu'une nation existe jusqu'à cette époque-là. A ce moment-là, ceux de ton peuple qu'on trouvera inscrits dans le livre seront sauvés. »

    Apocalypse 13.8 – « Tous les habitants de la terre l'adoreront, tous ceux dont le nom n'a pas été inscrit dans le livre de vie de l'Agneau offert en sacrifice, et ce dès la création du monde. »

    Apocalypse 17.8 – « La bête que tu as vue existait et elle n'existe plus. Elle va monter de l'abîme et s'en aller à la perdition. Les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été inscrit dès la création du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant que la bête existait, qu'elle n'existe plus et qu'elle reparaîtra. »

    Apocalypse 20.12 – « Je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts. Un autre livre fut aussi ouvert: le livre de vie. Les morts furent jugés conformément à leurs œuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. »

    Luc 10.20 – « Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans le ciel. »

    Hébreux 12.22-23 – « Vous vous êtes approchés du mont Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et ses dizaines de milliers d'anges en fête, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans le ciel. Vous vous êtes approchés de Dieu qui est le juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection … »

     

    Chèvres (Cévennes) - photo C.RocaCe livre de vie est comme un registre tenu par Dieu qui recense tous les croyants de tous les temps qui sont restés fidèles au Seigneur tout au long de leur vie : ces croyants ont une existence légale dans son Royaume de Dieu.

    C'est la promesse que tous ceux qui persévèrent dans la foi et qui se préservent du péché héritent de la vie éternelle. Le Christ lui-même veille sur leur salut. Personne ne peut les arracher de sa main et de la main de son Père : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher à ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous et personne ne peut les arracher à la main de mon Père. » (Jean 7.27-29)

     

    Le jour vient où Jésus confessera leur nom devant son Père et devant ses anges. Cette promesse fait écho aux paroles que Jésus avait dit ses disciples : « C'est pourquoi, toute personne qui se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour elle devant mon Père céleste. » (Matthieu 10.32)

     

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    THYATIRE 

    APOCALYPSE 2.18-29 (traduction Bible S21) 

     

    18 Ecris à l'ange de l'Eglise de Thyatire: ‘Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu et dont les pieds sont semblables à du bronze ardent:  

    19 Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service et ta persévérance. Je sais que tes dernières œuvres sont plus nombreuses que les premières. 

    20 Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses faire Jézabel, cette femme qui se prétend prophétesse. Elle enseigne et égare mes serviteurs pour qu'ils se livrent à l'immoralité sexuelle et mangent des viandes sacrifiées aux idoles.  

    21 Je lui ai donné du temps pour changer d'attitude, mais elle ne veut pas se détourner de son immoralité.  

    22 Voici, je vais la jeter sur un lit et envoyer un grand tourment à ceux qui commettent l'adultère avec elle, s'ils ne se repentent pas de leurs œuvres.  

    23 Je frapperai de mort ses enfants, et toutes les Eglises reconnaîtront que je suis celui qui examine les reins et les cœurs, et je traiterai chacun de vous conformément à ses œuvres.  

    24 Quant à vous, les autres croyants de Thyatire, qui n'acceptez pas cet enseignement et qui n'avez pas connu les profondeurs de Satan – comme ils les appellent – je vous dis: Je ne mettrai pas sur vous d'autre fardeau.  

    25 Seulement, ce que vous avez, tenez-le fermement jusqu'à ce que je vienne.  

    26 Au vainqueur, à celui qui accomplit mes œuvres jusqu'à la fin, je donnerai autorité sur les nations.  

    27 Il les dirigera avec un sceptre de fer, comme on brise les vases d'argile, ainsi que moi-même j'en ai reçu le pouvoir de mon Père,  

    28 et je lui donnerai l'étoile du matin.  

    29 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises.' 

     

    Lettre à l'église de ThyatireThyatire : aujourd’hui, la ville s'appelle aujourd'hui Akhissar. Il s'agit d'une ville d’Asie Mineure, en Lydie, près de la frontière de la Mysie, sur la route de Pergame à Sardes. Thyatire est située à 150 km au nord-est de Smyrne.

    Entre 301 et 281 av. J.-C., Seleucos Nicator, ancien général d’Alexandre Le Grand, nommé roi de Babylonie en 305, fonde la dynastie des Séleucides. C’est lui qui établit une colonie de Macédoniens dans la région et qui nomme la ville Thyatira (elle s’appelait auparavant Pelopia.

    La cité existait déjà sous les noms de Pelopia ou encore Euhippia.

    Dans l'antiquité, la ville était relativement modeste, mais jouissait d'une solide réputation dans l’art de teindre la pourpre. On y cultivait en effet une plante servant à la préparation d’une teinture rouge. D'autres pensent que ce colorant était extrait par les Phéniciens d’un coquillage trouvé sur les côtes d’Afrique, de Phénicie et d’Asie Mineure.

    La ville était donc un carrefour commercial, grâce notamment à sa spécialité du "pourpre" : on y faisait commerce de tissus luxueux et on y trouvait de nombreux courtiers en étoffe qui étaient également de riches financiers qui ont contribué à la richesse de la ville et de cette région.

    Lydie (Actes 16.14), la marchande de pourpre qui s’est convertie au Christ en écoutant le message de l’Evangile annoncé par l’apôtre Paul, était originaire de Thyatire.

    Il y avait aussi à Thyatire une industrie de la poterie assez importante, on y travaillait également le cuivre.

    La ville était également dédiée au culte de Tyrimnos, fils de Zeus et dieu du soleil, culte qui devait ensuite devenir celui de l'empereur romain.

     

    Cette lettre de Jésus à l’église de Thyatire est la plus longue des 7 lettres de l'Apocalypse.

    L'origine du nom Thyatire’ est incertaine, mais le sens dérivé de ce nom est : ‘Odeur des œuvres’ ou encore ‘sacrifice perpétuel’ ou ‘offrande continuelle’.

    La ville de Thyatire est la plus petite des sept villes mentionnées dans ces lettres : 17 000 personnes y vivaient et en général on estime qu'à la fin du 1er siècle et au début du 2ème siècle, il y avait environ 3 000 chrétiens dans la ville.

    La ville ne possédait aucun temple consacré au culte des empereurs, et les chrétiens ne souffraient donc pas de ce problème comme les autres églises de la région.

    Par contre, les difficultés des chrétiens étaient essentiellement dues aux situations de compromis que créaient les intérêts commerciaux, à leur manque de fermeté dans leur foi et de discernement concernant certaines personnes présentes dans et autour de l’église.

    Thyatire était une ville industrielle réputée pour ses nombreux corps de métiers. Les artisans d’alors étaient tenus d’appartenir à ces corporations, de même que ceux d’aujourd’hui doivent adhérer au syndicat de leur branche d’activité, ne serait-ce que pour éviter une hostilité qui entraverait leurs affaires.

    La difficulté pour le chrétien, affilié à de telles corporations, venait de la nécessité de se joindre périodiquement aux banquets où l’on mangeait de la viande qui avait été consacrée à une divinité païenne (peut-être la patronne de la corporation).

    Il est aisé de deviner que certains chrétiens larges d’esprit, où n’étant que peu conscients de ce qu’est la sanctification, n’hésitaient pas à participer à de telles festivités, soutenant qu’il n’y a pas d’idole dans le monde et donc, qu’il n’y avait aucun danger pour le chrétien.

    Dans ces rassemblements festifs, il était aisé de se trouver des excuses pour se livrer aux excès et aux débauches auxquelles on se livrait si souvent au cours de ces repas.

    Les Nicolaïtes défendaient cet état de choses ouvertement, et l’on comprend leur succès à Thyatire, où la devise de chacun semble avoir été : « les affaires sont les affaires. »

     

    Comme il m’est impossible de publier des photos qui ne sont pas libres de droits, je vous livre ici quelques liens qui vous mèneront vers des sites comprenant d’autres informations et surtout des photos archéologiques.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Thyateira 

     

    https://www.google.fr/imgres?imgurl=https%3A%2F%2Fi.skyrock.net%2F9978%2F21519978%2Fpics%2F617996834_small.jpg&imgrefurl=https%3A%2F%2Fistanbulcityzen.skyrock.com%2F617996834-THYATIRE.html&tbnid=rQA_l-t2Rro-WM&vet=12ahUKEwjH_tuyw6XvAhUFcxoKHTssDUAQMygBegUIARCuAQ..i&docid=EQIu_YdYBj2_mM&w=400&h=291&q=photos%20Thyatire&safe=active&ved=2ahUKEwjH_tuyw6XvAhUFcxoKHTssDUAQMygBegUIARCuAQ 

     

    https://www.alamyimages.fr/photo-image-vestiges-de-pierre-a-un-site-biblique-thyatire-turquie-96036859.html 

     

    LE MESSAGE DE JESUS

     

    18 – Ecris à l'ange de l'Eglise de Thyatire: ‘Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu et dont les pieds sont semblables à du bronze ardent. 

    C'est le seul endroit de l'Apocalypse où Jésus-Christ est appelé le Fils de Dieu : expression qu'on ne retrouve même pas dans la vision de Jésus au chapitre 1, vision qui sert de référence pour désigner l'auteur de ces lettres aux Eglises. Dans la vision du chapitre 1 au verset 13, celui qui est au centre de la vision ressemble à un homme.

    Sans doute Jésus proclame-t-il ici ce nom et ce titre pour lancer un défi à cet autre ‘fils de dieu’ : Apollon Tyrimnée, qu'on révérait à Thyatire … Jésus-Christ est le seul Fils de Dieu. 

    Les dieux des hommes ne sont des dieux que pour eux, dans leur tête et leur imagination : ils n'ont pas d'existence réelle et n'exercent aucun pouvoir. On perd donc son temps à les vénérer et surtout, en pratiquant ces cultes idolâtres, on s’égare loin du chemin du Royaume de Dieu.

    Le Christ seul est vrai Dieu, c'est pourquoi aussi ses yeux sont comme une ‘flamme de feu’. Il voit tout, rien ne lui échappe.

     Lac du Salagou (Hérault) - Photo C.Roca

    Remarques - ‘Les yeux comme une flamme de feu’ : cette mention indique que le Christ est pleinement investi de la capacité de juger selon l'œuvre de chacun. Le feu représente le jugement, soit pour la condamnation soit pour la purification. C’est un jugement infaillible et pénétrant qui est le regard de Dieu.

    - ‘Les pieds comme du bronze ardent’ représentent la justice de Dieu. La marche parfaite du Seigneur, Celui qui n’a pas péché … celui qui est saint. Mais la caractéristique de ces pieds de ‘bronze ardent’ indique aussi qu'il est celui qui vient dans la gloire.

     

    Cette image, un peu terrifiante, du Fils de Dieu, est encore, malgré l'apparence, une image de son amour envers l'église défaillante, envers une partie de son peuple rebelle. Un peuple que Jésus aime toujours et qu'il tient à arrêter sur le chemin de la perdition où il s’égare. L'amour d'un père pour ses enfants ne se manifeste pas toujours par des sourires, des caresses ou des paroles doucereuses. Jésus peut avoir un regard sombre et affuté, utiliser des paroles dures et, dans les cas extrêmes, sévir en punissant ses disciples rebelles à son autorité. Mais tout ça est le fruit de son amour.

    Dans le cas présent, la douceur du Seigneur a fait place à son mécontentement, si ce n'est à sa colère envers les chrétiens de Thyatire.

    Le symbole du feu purificateur ou destructeur est mis en avant pour cette église dans laquelle se trouvent deux groupes de personnes :

    1 - Ceux qui suivent Jézabel

    20 – Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses faire Jézabel, cette femme qui se prétend prophétesse. Elle enseigne et égare mes serviteurs pour qu'ils se livrent à l'immoralité sexuelle et mangent des viandes sacrifiées aux idoles.  

    2 - Ceux qui refusent la fausse doctrine diffusée par cette femme

    24 – Quant à vous, les autres croyants de Thyatire, qui n'acceptez pas cet enseignement et qui n'avez pas connu les profondeurs de Satan – comme ils les appellent – je vous dis: Je ne mettrai pas sur vous d'autre fardeau.  

     

    Mais ce que Dieu met en avant est aussi remarquable

    19 – Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service et ta persévérance. Je sais que tes dernières œuvres sont plus nombreuses que les premières. 

    L’église de Thyatire est une église remarquable à bien des égards. Elle ne manquait pas de bonnes œuvres, d’amour, de service, de foi et de constance. Son témoignage (ses œuvres) est même en progression constante. En cela, l'église de Thyatire est très différente de celle d'Ephèse qui a abandonné son premier amour et est tombée de bien haut (Apocalypse 2.4-5). Tout cela honore les chrétiens de cette ville et constitue un bon témoignage rendu à Jésus-Christ et c’est ce que Jésus veut d’abord souligner.

     

    Mais ce que Jésus pointe d’un doigt sévère est aussi remarquable

    20 Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu laisses faire Jézabel, cette femme qui se prétend prophétesse. Elle enseigne et égare mes serviteurs pour qu'ils se livrent à l'immoralité sexuelle et mangent des viandes sacrifiées aux idoles.  

    21 Je lui ai donné du temps pour changer d'attitude, mais elle ne veut pas se détourner de son immoralité.  

    22 Voici, je vais la jeter sur un lit et envoyer un grand tourment à ceux qui commettent l'adultère avec elle, s'ils ne se repentent pas de leurs œuvres.  

    23 Je frapperai de mort ses enfants, et toutes les Eglises reconnaîtront que je suis celui qui examine les reins et les cœurs, et je traiterai chacun de vous conformément à ses œuvres.  

    Jézabel : il peut s’agir d’un nom symbolique, ici se référant à Jézabel la femme du roi Achab, la pire reine qu'Israël ait connue.

     

    Mais on peut aussi penser que l'église de Thyatire ait toléré une doctrine impure dans son assemblée, doctrine répandue par une prophétesse nommée Jézabel qui a entrainé ses membres dans la pratique de l’immoralité et de l’idolâtrie, de la même façon que la Jézabel de l’Ancien Testament avait entrainé le peuple d’Israël loin de Dieu.

    Tout comme la reine Jézabel avait corrompu le peuple de Dieu par la débauche et l’idolâtrie, cette femme enseignait que les chrétiens pouvaient s’engager dans ces pratiques sans commettre de péché. Sans doute même, en prétextant que ces compromis servaient la cause de l’Evangile, encourageait-elle les chrétiens à se joindre aux pratiques idolâtres et de débauches des associations de commerçants de Thyatire en adorant le dieu Tyrimnos et en participant à des festivités où des viandes étaient sacrifiées aux idoles.

     

    Voici quelques traits de caractère de la reine Jezaphoto C.Rocabel

    Cette reine était d’origine païenne (fille du roi des Sidonniens) : elle n’a donc rien en commun avec l’Éternel :

    1 Rois 16.30-31 – « Achab, le fils d'Omri, fit ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, plus que tous ses prédécesseurs. Comme si cela ne lui suffisait pas de se livrer aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, il prit pour femme Jézabel, la fille d'Ethbaal, le roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterner devant lui. »  

    1 Rois 19.1-2 – « Achab rapporta à Jézabel tout ce qu'avait fait Elie et la manière dont il avait tué par l'épée tous les prophètes. Jézabel envoya alors un messager à Elie pour lui dire: «Que les dieux me traitent avec la plus grande sévérité, si demain, à la même heure, je ne te fais pas ce que tu leur as fait! »

    2 Rois 9.22 – « Dès que Joram vit Jéhu, il demanda: «Est-ce que tout va bien, Jéhu?» Jéhu répondit: «Comment? Tout irait bien alors que l'on assiste aux prostitutions de ta mère Jézabel et à ses nombreux sortilèges! »

     

    Jézabel avait une grande influence auprès du roi Achab, son mari : c’est elle qui l’a poussé à faire ce qui est mal aux yeux de l’Éternel.

    1 Rois 21.25 - « Il n'y a eu personne qui se soit lui-même vendu comme Achab pour faire ce qui est mal aux yeux de l'Eternel, et sa femme Jézabel l'y poussait. » 

    Pour elle la Parole de Dieu et les prophètes de l’Éternel n’avaient aucune valeur. C’est encore elle qui fait exécuter les prophètes de l’Éternel.

    1 Rois 18.4 – « lorsque Jézabel avait exterminé les prophètes de l'Eternel, il avait pris 100 prophètes et les avait cachés par groupes de 50 dans des grottes, où il les avait nourris de pain et d'eau. »

    Jézabel était pleinement alliée avec les prophètes des idoles vaincus par Dieu par l’intermédiaire d’Elie, à la suite de quoi elle menace de mort le prophète Élie de mort : se faisant elle se fait l’ennemie de Dieu.

    1 Rois 19.2 – « Jézabel envoya alors un messager à Elie pour lui dire: «Que les dieux me traitent avec la plus grande sévérité, si demain, à la même heure, je ne te fais pas ce que tu leur as fait! » 

    A cause de tous ses péchés, Jézabel a encouru le jugement de Dieu :

    1 Rois 21.23 – « L'Eternel parle aussi à Jézabel. Il dit: ‘Les chiens mangeront Jézabel près du rempart de Jizreel. » (voir aussi  2 Rois 9.7 et v29-37).

     

    Saragosse (Espagne) - Photo C.RocaDans l'Ancien Testament, l'idolâtrie est aussi assimilée à une prostitution.

    Jésus constate avec amertume que cette fausse prophétesse a déjà séduit bon nombre des membres de cette église et que celle-ci ne fait rien.

    22 Voici, je vais la jeter sur un lit et envoyer un grand tourment à ceux qui commettent l'adultère avec elle, s'ils ne se repentent pas de leurs œuvres.  

    23 Je frapperai de mort ses enfants, et toutes les Eglises reconnaîtront que je suis celui qui examine les reins et les cœurs, et je traiterai chacun de vous conformément à ses œuvres.  

    Jésus a laissé le temps de la repentance à cette église, mais elle ne l’a pas fait. Maintenant est venue pour elle l'heure du châtiment divin. Pour elle et pour ceux qui ‘commettent adultère avec elle’, c'est-à-dire qui se sont laissé séduire par sa doctrine démoniaque.

     

    Pratiquant l'immoralité au nom de la religion, ils se vantaient d'avoir atteint les ‘profondeurs de Satan’ (v24), d'avoir vaincu le diable et le mal. Loin de l'avoir vaincu, ils sont devenus ses victimes sans défense et ont ainsi souillé à la fois leur âme et leur corps et que frappera le jugement divin.

     

    Jézabel a encore ses émules parmi les chrétiens arrogants d'aujourd'hui qui se croient assez forts pour flirter avec les profondeurs de Satan sans se laisser contaminer par elles. Ce n'est pas pour rien que Paul nous demande de ne « ne laissez aucune place au diable. » (Ephésiens 4.27)

    Le lit sur lequel Jézabel doit être jetée est en rapport avec une grande affliction ; il s’agit bien d’un lit de souffrance. Il faut peut-être distinguer ceux qui commettent ‘l’adultère spirituel’ avec Jézabel, de ses enfants, dans ce sens que les uns ont été suffisamment influencés pour compromettre leur fidélité vis-à-vis de Dieu, et que les autres ont embrassé toute sa doctrine ; les premiers seront châtiés, les seconds détruits.

    C’est par de tels jugements et de telles sanctions que les églises se rendront compte que le Christ sonde les reins et les cœurs.

    Remarque - chez les Hébreux, les reins étaient le siège des émotions et  le cœur celui de l’intelligence.

     

    24 Quant à vous, les autres croyants de Thyatire, qui n'acceptez pas cet enseignement et qui n'avez pas connu les profondeurs de Satan – comme ils les appellent – je vous dis: Je ne mettrai pas sur vous d'autre fardeau.  

    25 Seulement, ce que vous avez, tenez-le fermement jusqu'à ce que je vienne.  

    C’est le Christ qui protège son Eglise et sur chacun de ses enfants en particulier.

     

    26 Au vainqueur, à celui qui accomplit mes œuvres jusqu'à la fin, je donnerai autorité sur les nations.  

    27 Il les dirigera avec un sceptre de fer, comme on brise les vases d'argile, ainsi que moi-même j'en ai reçu le pouvoir de mon Père,  

    28 et je lui donnerai l'étoile du matin.  

    Les termes employés dans ces versets sont empruntés au Psaume 2 qui décrit le Christ comme un grand chef auquel les nations se soumettront.

    C’est le Christ qui fait des croyants « des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre. » (Apocalypse 1.6 et 5.10). Ceux qui par leur foi vaincront ont part au Royaume de Dieu, et ils règnent déjà avec Christ. Ils jugeront le monde avec le Christ. Ses disciples jugeront les douze tribus d'Israël, déclare Jésus :

    Matthieu 19.28 – « Je vous le dis en vérité, quand le Fils de l'homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous serez de même assis sur douze trônes et vous jugerez les douze tribus d'Israël. »

    Et les saints jugeront le monde, dit l'apôtre Paul :

    1 Corinthiens 6.2 – « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? »

     

    28 l'étoile du matin. photo C.Roca

    Jésus est l'étoile brillante du matin. 

    Apocalypse 22.16 – « Moi Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Eglises. Je suis le rejeton de la racine de David et son descendant, l'étoile brillante du matin. »

    Cette étoile, Jésus la donnera lui-même à ceux qui vaincront. En d'autres termes, les croyants vivront dans la lumière éternelle et bienfaisante de leur Rédempteur, dans un face-à-face qui remplira leur cœur de joie.

    Remarque - La déesse Vénus, qui donna son nom à une planète du système solaire, passait pour un symbole d'autorité. Les empereurs romains se disaient ses descendants. Mais la vraie étoile du matin, c'est le Christ : il est l'Empereur des empereurs, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs (voir Apocalypse 1.5). Jésus donne son pouvoir et sa royauté à ceux qui invoquent son nom et le servent fidèlement. Ils régneront avec lui d'éternité en éternité.

     

    29 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises.' 

    L'appel de Jésus se fait pressant, une fois de plus. L'église de Thyatire s'est engagée sur un bien mauvais chemin depuis qu’elle s’est laissée envahir par de fausses doctrines et des pratiques coupables qui la souillent.

    Si cette église ne se repent pas, elle cessera inévitablement d'être l'Eglise du Seigneur pour devenir un troupeau d'hommes impies (sans foi) justifiant leur impiété par les apparences de la piété. De tels hommes n'ont pas leur place dans le Royaume éternel de Dieu et du Christ.

     

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    PERGAME

    APOCALYPSE 2.12-17 (traduction Bible S21)

    12 Ecris à l'ange de l'Eglise de Pergame: ‘Voici ce que dit celui qui tient l'épée aiguë à deux tranchants: 
    13 Je connais tes œuvres et l'endroit où tu es établi: là se trouve le trône de Satan. Tu es fermement attaché à mon nom et tu n'as pas renié la foi en moi, même durant les jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, là où Satan est établi. 
    14 Mais j'ai certaines choses contre toi: tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à tendre un piège aux Israélites pour qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles et se livrent à l'immoralité sexuelle. 
    15 Ainsi, toi aussi, tu as des gens attachés de la même manière à la doctrine des Nicolaïtes. 
    16 Repens-toi donc, sinon je viendrai bientôt à toi et je les combattrai avec l'épée de ma bouche. 
    17 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises: Au vainqueur je donnerai à manger de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc. Sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit.’

    Lettre à l'église de PergameAujourd'hui, Pergamme s'appelle Bergama et se trouve en Turquie au nord de Smyrne. Pergame n’est pas un port : c’est une ville située à 25 kilomètres à l’intérieur des côtes de la Mer Egée. Aux temps bibliques, c'était la ville la plus importante de la Mysie.
    Capitale d’un royaume opulent et puissant, au milieu du 3ème siècle avant Jésus-Christ, ses armées menées par le roi Attale 1er combattirent des peuplades d’origine gauloises et les repoussèrent vers le territoire qui prit alors le nom de Galatie. C’est Eumène (le fils d’Attale) qui développa et embelli Pergame, il y créa une bibliothèque célèbre (dans laquelle on trouvait plus de 200 000 ouvrages), la seconde en importance après celle d’Alexandrie.
    En 133 avant Jésus-Christ, avant de mourir le dernier descendant d’Attale a donné la ville et sa province aux Romains. Les Romains en prirent possession ainsi que de l’ensemble de son territoire et en firent une province d’Asie (129-126 av. J.-C.), dont la ville de Pergame devint la capitale. L’empereur romain Marc-Antoine fit don à Cléopâtre des 200 000 volumes de la bibliothèque de Pergame, qui allèrent grossir celle d’Alexandrie.

    Aux 1er et 2ème siècles, Pergame était alors en pleine expansion économique et ne comptait pas moins de 15 000 habitants, dont 3 000 chrétiens, ce qui en faisait une place forte du christianisme dans la région.
    L’acropole de Pergame surmontait une colline escarpée, s’élevant à 304 mètres au-dessus de la plaine. A proximité du sommet se dressait un autel monumental érigé (par Eumène II) à la gloire de Zeus, pour commémorer la victoire de son père sur les Gaulois.  Cet autel était bati comme un immense trône sur lequel on montait pour offrir des sacrifices à Zeus.

    On trouvait encore dans la ville bien d'autres édifices religieux et importants, parmi lesquels (bâtis sur l'Acropole) un temple dédié au culte de l'empereur, des temples dédié à Dionysos, Athéna (déesse protectrice de la ville), Déméter et Héra Basileia, un palais, un arsenal et un théâtre impressionnant comprenant 78 gradins taillés dans une falaise étroite et quasi verticale de 50 mètres de hauteur. Au pied de la ville se trouvait aussi un vaste marché (centre commercial) destiné à satisfaire tous les visiteurs et la population locale (comme quoi nos sociétés modernes n'ont rien inventé).

    A l’extérieur de la cité, il y avait le célèbre et immense sanctuaire d'Esculape, dieu de la médecine. Ce centre médical, dont l’emblème était un serpent, drainait vers lui des foules, de tous horizons, pour y recevoir des soins.
    Pergame était bien un centre important de cure thermale dédié au dieu Esculape. Un nommé Archias avait fait venir dans la ville des thérapeutes, dont la plupart étaient aussi les prêtres du sanctuaire. Pour accéder au centre de cure, les gens devaient passer dans un tunnel appelé : ‘Tunnel de thérapie’. Par des ouvertures pratiquées dans le toit de ce tunnel, les prêtres-thérapeutes d'Esculape prononçaient des incantations de guérison sur les patients qui traversaient le souterrain. A la sortie de ce tunnel, les malades débouchaient dans le bâtiment de cure appelé : ‘Temple de Télesphore’. C'était une construction circulaire de plus de 26 mètres de diamètre, à deux étages. Le second étage a totalement disparu, par contre le premier est relativement bien conservé : il comporte 6 grandes absides semi-circulaires où se trouvaient des lits pour dormir.
    Les malades priaient jusqu'à ce qu'ils sombrent dans le sommeil. A leur réveil, les médecins de ‘l’Asclépiéon' (centre de soins) venaient interpréter leurs rêves. Une porte permettait de passer de ce bâtiment à une terrasse où les malades pouvaient ensuite prendre des bains de soleil.
    On peut donc dire que la psychologie, la suggestion, les pratiques hypnotiques des prêtres … mais aussi la superstition et le culte des idoles jouaient un grand rôle dans les soins apportés.
    Mais les maladies étaient également traitées par des méthodes plus classiques comme le sport, le thermalisme ou les bains de boue.
    Une croyance soigneusement entretenue voulait qu'Hadès, dieu de la Mort, ne puisse pas pénétrer dans le sanctuaire du dieu de la Médecine (Esculape). Donc, à peine le malade avait-il pénétré dans l'enceinte sacrée, qu'il était censé en ressentir les effets psychologiques favorables !

    Mais Pergame était aussi réputée pour une invention extraordinaire qui a été une révolution technologique. Pour remplacer le papyrus sur lequel l'Egypte, inquiète de la puissance de Pergame, avait décrété l'embargo, Pergame inventa et mit au point le parchemin (‘pergamen’ en latin) réalisé à base de peaux de mouton ou de chèvre tannées.Statue

    Pergame a été l’un des sites archéologiques les plus fouillés du monde, principalement par les Allemands qui y ont travaillé depuis la fin du 19ème siècle. L’énorme autel de Zeus (15 mètres de haut depuis la terrasse sur laquelle il était bâti) a été démonté et transporté à Berlin, où il se trouve toujours au ‘Musée Pergamon’. Hitler qui avait une fascination pour le culte de Zeus et pour cet autel en particulier, a fait construire à Nuremberg le 'Reichsparteitagsgelände' sur le même modèle que ce 'trône autel' pour les grands rassemblement au cours desquels il haranguait et fanatisait les foules nazies.

    Certains se sont demandé si ce sont ces lieux de culte païens, avec notamment l'adoration du serpent (symbôle du dieu 'Esculape') qui ont fait nommer Pergame ‘le trône de Satan’. D'autres encore sont convaincus que c'est la présence de cet autel dédié à Zeux. D’autres croient que cette mention est plutôt due au fait que Pergame était alors la capitale romaine de la province d’Asie et que le culte de l’empereur, au cours duquel on devait brûler de l’encens en son honneur, constituait certainement une grande épreuve pour les nombreux chrétiens de la ville. Probablement les deux faits se conjuguaient pour que Pergame soit stigmatisée de cette manière.

    C’est à Pergame qu’Antipas, chrétien fidèle, subit le martyre dans cette citadelle du paganisme.

    Récit du martyre d’Antipas (source Eglise Orthodoxe)

    « Le Saint et glorieux Martyr Antipas était contemporain des Apôtres et avait été placé par eux à la tête de l'Eglise de Pergame. Au temps de la persécution de Dométien (vers 83), alors qu'il était très âgé, le Saint Evêque fut arrêté par les païens, auxquels les démons avaient révélé qu'il ne leur était plus possible d'accepter leurs sacrifices, car la prière d'Antipas les repoussait de la ville. Le Saint fut donc traîné devant le gouverneur qui tenta de lui faire renier le Christ, sous prétexte que le culte des idoles était plus ancien et plus respectable que cette religion nouvelle prêchée par des pêcheurs et des gens de rien. Pour toute réponse Saint Antipas rappela au magistrat l'histoire de Caïn qui, bien qu'il fût l'ancêtre du genre humain, n'en reste pas moins abominable et méprisable à cause du meurtre de son frère. De même, les croyances et les cultes helléniques, bien qu'antérieurs dans le temps, n'en sont pas moins méprisables pour ceux qui ont reçu, en ces derniers temps, la révélation de la plénitude de la Vérité.

    En entendant ces paroles, le gouverneur et les païens présents éclatèrent de fureur et jetèrent le Saint dans un boeuf d'airain rougi au feu. Au cœur de cette fournaise, Saint Antipas élevait une ardente prière vers le Seigneur, et lui rendait grâce de souffrir pour témoigner que l'amour de Dieu est plus fort que la mort.

    Son corps fut enseveli dans l'église de Pergame. »

    La légende dit encore : « qu’un baume aux propriétés thérapeutiques se dégagea de son tombeau pendant de longues années, pour la consolation des chrétiens de la cité et des nombreux pèlerins qui, de toutes parts, venaient le vénérer. »

    L’Eglise Orthodoxe affirme encore que : quelque temps après le martyre d’Antipas, Jean témoigna de lui dans l’Apocalypse, en disant : « Ecris à l'Ange de l'Eglise de Pergame : Voici ce que dit Celui qui a le glaive aigu à deux tranchants : Je sais où tu habites, là où se trouve le trône de Satan : mais tu es fermement attaché à mon Nom et tu n'as point renié ma foi, même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, où Satan habite » (Apocalypse 2.12-13).

    Comme il m’est impossible de publier des photos qui ne sont pas libres de droits, je vous livre ici quelques liens qui vous mèneront vers des sites comprenant d’autres informations et surtout des photos archéologiques.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pergame 

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_autel_de_Pergame 

    http://fredlacroix.free.fr/fredamerique/Fredmed/Pergame.html 

    http://bluesy.eklablog.com/pergame-turquie-a117756632 

    Jésus est l'auteur de cette troisième lettre : pour plus d'informations, je vous renvoie à l’introduction de ces études.

    LE MESSAGE DE JESUS

    v12 - « Voici ce que dit celui qui tient l'épée aiguë à deux tranchants. »

    L’épée à doubles tranchants  c’est la Parole de Dieu.

    Hébreux 4.12 « La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu'à séparer âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »

    Ephésiens 6.17 « Faites bon accueil au casque du salut et à l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la parole de Dieu. »

    L'épée (à deux tranchants) de l’Esprit saint et de la Parole, sépare ce qui est faux de ce qui est vrai, ce qui est psychique de ce qui est spirituel. Cette épée lutte contre le mélange et le compromis.

    D'après les reproches faits à l’église de Pergame (v14-15), cette église semble être passée du stade d’une foi authentique, établie sur une fermeté et une pureté doctrinale, au stade du mélange (d’un syncrétisme) doctrinal et moral lié aux fortes pressions et aux réalités religieuses, culturelles, et politiques de la ville (traditionalisme religieux, idolâtries diverses, occultisme). Ici, Jésus se présente comme le juge qui va intervenir avec sévérité : contre la compromission de son Eglise, mais aussi contre l'ennemi qui fait tant de mal à cette dernière.

    v13 - « Je connais tes œuvres et l'endroit où tu es établi: là se trouve le trône de Satan. »

    A propos du ‘trône de Satan’ … les cultes des idoles présents à Pergame

    Serpent - photo C.Roca- Le centre de cette province d’Asie était consacré au culte de Zeus (ou Jupiter pour les Romains) : un autel consacré à Zeus se trouvait à Pergame, il avait une forme d’un trône.

    - Un autre culte important de Pergame était celui qui était rendu à l’empereur romain, considéré comme un dieu vivant.

    - Pergame avait également le monopole du culte à Esculape dieu des guérisons miraculeuses.

    Rappel : Esculape était représenté sous la forme d'un serpent. Mais on y célébrait aussi de nombreux autres cultes païens, dont celui de la déesse Athéna (protectrice de la ville).

    Pergame s'oppose donc clairement à Dieu : celui qui est le souverain créateur. Pergame s'oppose à la ville sainte (Jérusalem) là où Dieu a son trône.

    Je connais - Pour mémoire, je vous renvoie à ce qui a été dit dans la première étude « Lettre à l’église d’Ephèse ». Le Seigneur connaît chaque église locale, membre de son Eglise, il s'intéresse à ce qui s'y vit et ce qui s'y fait, rien n'échappe à son  regard et à son intérêt.

    Situation de l’église de Pergame

    Pergame : son nom signifie : « Tour élevée ou entièrement mariée ».

    Aréthas (écrivain de l'époque romaine) décrivait Pergame comme : « Une ville sans pareille dans toute l’Asie Mineure pour son idolâtrie. »

    Rappel : Derrière la cité s’élevait une colline, haute de trois cents mètres, et couverte de temples païens. Célèbre entre tous, se dressait l’immense autel de Zeus, sur une plate-forme taillée dans le roc. Le culte de l’empereur était bien implanté dans la ville, de sorte que Pergame finit par en devenir le centre en Asie. C’est pourquoi cette église était censée demeurer là où ‘est le trône de Satan’ (v13) ; de là venaient les difficultés très particulières que rencontraient les chrétiens de Pergame. 

    L’église de Pergame est une église en première ligne. C’est pour les églises d’aujourd’hui que, quelles que soient les oppositions et / ou les persécutions, l’Eglise de Jésus-Christ  est là pour que soit glorifié son Seigneur. Et beaucoup de places dans le monde, beaucoup de régimes, persécutent l’église de Jésus-Christ. L'église de Pergame vivait au cœur même du royaume de l'ennemi, mais elle était là pour que soit entendue la Parole de Dieu. Aujourd'hui encore, aucun endroit ne peut et ne doit être interdit à l'Eglise de Jésus-Christ … soyons honnêtes, ce n’est pas évident et si nous vivons dans un pays où la liberté de culte est une réalité, nous devons en être reconnaissants à Dieu, mais alors le devoir nous est imposé de combattre pour l’Eglise persécutée, souffrante et de la porter dans nos prières.

    La persécution passe par

    - La mise à l'écart sociale : on empêche arbitrairement celui qu'on veut étouffer, de travailler, de faire du commerce et d'exercer ses droits d'homme et de citoyen. L'interdiction d'acheter ou de louer un local pour un logement ou un lieu de culte, la confiscation de biens privés.

    - La surveillance : surveillance des lieux de cultes, mais aussi de ses relations et de sa vie familiale.

    - La calomnie : sans aucun doute le plus facile : un bruit est si vite lancé, il n'est même pas besoin de donner des preuves de ce qui est jeté en pâture à la masse silencieuse. Il n'est rien de mieux qui fasse réagir cette masse silencieuse si facile à manipuler.

    La privation de liberté : liberté de penser, de dire et d'agir, ou encore le simple fait d'être empêché de quitter un lieu, le stade ultime de la persécution étant la mise en prison, la déportation, la mise à mort  Le stade ultime de la persécution étant la mise en prison, la déportation, la mise à mort

    Pour les chrétiens, pour l’Eglise de Jésus-Christ dans le monde, chaque époque a imposé de telles épreuves, de telles souffrances. Le monde moderne, avec sa soif de liberté, n’a en rien supprimé les pressions et les persécutions : il suffit de consulter les informations diffusées par la mission « Portes Ouvertes » pour le constater (https://www.portesouvertes.fr/).

    Les jugements, les procès injustes et totalitaires ne datent pas d’hier, j’ai plutôt l’impression qu’ils ont toujours existé. Dans les Evangiles, nous lisons que Jésus lui-même en a été la victime.

    Remarque : il serait totalement faux d’affirmer qu’il n’y a que les chrétiens qui sont les victimes de tels agissements. Notre monde d’hier et d’aujourd’hui regorge de tout le mal qui est fait au nom d’une idéologie ou d’une autre, d’un régime politique ou d’un autre, quand ce n’est pas au nom d’une religion.

    A quoi est confrontée l'église de Pergame ?

    La première chose que Jésus souligne, c'est d'abord la foi de son Eglise.

    Avant même de pointer du doigt ce qui ne va pas, Jésus se plait à souligner ce qu'il y a de bon dans la vie de son peuple et de ses enfants. Et ce que Jésus souligne ici (et il faut le mettre en avant), c'est d’abord la fermeté de la foi de l’église, sa persévérance au sein même d'une fournaise terrible.

    v13 - « Je connais tes œuvres et l'endroit où tu es établi: là se trouve le trône de Satan. Tu es fermement attaché à mon nom et tu n'as pas renié la foi en moi, même durant les jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, là où Satan est établi. » 

    Le persécuteur est identifié : c’est Satan (tout comme pour l’église de Smyrne), l'ennemi de Dieu et donc de son peuple contre lequel il lutte … La situation n’a pas changé, l’Eglise de Jésus-Christ a toujours ce même ennemi qui ne cherche qu’à l’égarer et la détruire. Ce n’est pas du catastrophisme de ma part, mais il faut rester vigilants et en lisant ces lettres de Jésus à son Eglise, nous comprenons que c’est un combat qui ne tolère aucun relâchement.

    Mais l’église de Pergame n’est pas sans reproche : le Christ discerne et connaît les travers de son peuple.

    14-15 - « Mais j'ai certaines choses contre toi: tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à tendre un piège aux Israélites pour qu'ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles et se livrent à l'immoralité sexuelle. 15 Ainsi, toi aussi, tu as des gens attachés de la même manière à la doctrine des Nicolaïtes. »

    Quelques éléments de compréhension à propos de Balaam.Vestiges (Nimes) - photo C.Roca

    Son intrusion dans l’histoire d’Israël, le peuple de Dieu, est mentionnée dans le livre des Nombres chapitres 22 à 24.

    Voici un résumé de cet épisode de la vie d’Israël. Balak, le roi Moabite, était effrayé par la puissance de ce peuple qui campait en face de son territoire. C’est pourquoi, pour se débarrasser de cette menace, il fait appel à un devin répondant au nom de Balaam. Par son intermédiaire et ses pratiques divinatoires, le roi Balaq lui demande maudire le peuple d’Israël. Dieu a condamné ces pratiques occultes et se faisant a révélé que Balaam n'était en fait qu'un faux prophète, Balaam lui-même étant obligé de reconnaître la puissance de l’Eternel, qu’il avait mis au nombre des dieux qu’il prétendait servir (Nombres 23.18-24)

    Nombres 22.18 - « Balaam répondit aux serviteurs de Balak: «Même si Balak me donnait sa maison pleine d'argent et d'or, je ne pourrais absolument rien faire qui enfreigne l'ordre de l'Eternel, mon Dieu. »

    En fait, Balaam utilisait le nom de Dieu à tort et il ne faisait que manipuler le nom et la renommée de l’Eternel à des fins personnelles (faire l’argent). Il prétendait utiliser le nom de Dieu pour entrer dans le monde spirituel afin de maudire Israël.

    Dans le livre Jude v10-11, nous lisons : « Les hommes parlent d'une manière insultante de ce qu'ils ne connaissent pas et se détruisent par tout ce qu'ils savent d'instinct, comme des bêtes sans raison. Malheur à eux, car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus en se révoltant comme Koré. »

    On ne connaît pas grand-chose de la doctrine de Balaam, telle que dénoncée par Jésus dans sa lettre à l’église de Pergame. Ce qu'on peut toutefois en dire, à partir de cet épisode du livre des Nombres, c'est qu'elle consiste à vouloir utiliser le nom de Dieu pour faire de la magie, des pratiques divinatoires ou encore pour jeter des sorts.

    L’utilisation du nom de Dieu par religiosité et / ou par superstition est rejetée ici et dénoncée comme étant spirituellement dangereuse.

    D’après ce que dit Jésus dans sa lettre, il semble que la prostitution avec les femmes moabites fut conseillée par Balaam pour corrompre Israël moralement et spirituellement

    Nombres 25.1 - « Israël était installé à Sittim. Le peuple commença alors à se livrer à la débauche avec les femmes moabites. »

    Après la victoire du peuple d’Israël sur les Madianites, nous lisons ceci (un texte rugueux mais que je cite parce qu’il mentionne Balaam).

    Nombres 31.14-16 - « Moïse s'irrita contre les commandants de l'armée, les chefs de milliers et les chefs de centaines qui revenaient de l’expédition. Il leur dit: «Comment! Vous avez laissé la vie à toutes les femmes! Ce sont justement elles qui, sur le conseil de Balaam, ont entraîné les Israélites à commettre l'infidélité envers l'Eternel, dans l'affaire de Peor; alors un fléau a éclaté dans l'assemblée de l’Eternel. »

    L’idolâtrie et le compromis ont pour conséquence l’immoralité, un état destructeur pour le chrétien et donc pour toute église.

    Qui sont les Nicolaïtes ?

    Nous sommes là en présence d’une doctrine difficile à définir. Ce qu’on sait, c’est qu’il s’agit d’une secte qui fut très active à la fin du 1er siècle et tout au long du 2ème. Les Nicolaïtes semblent avoir été adeptes de doctrines pernicieuses : c’est à dire  sans morale sociale et personnelle. Cette doctrine a donc réussi à franchir les digues de l'Eglise de Pergame contribuant probablement à la chute de plusieurs de ses membres et à l’affaiblissement spirituel de cette communauté.

    En Parallèle avec la doctrine de Balaam, les Nicolaïtes enseignaient aux chrétiens que le principe de liberté leur donnait les droits de manger des viandes offertes aux idoles et de se permettre la pratique d’actes immoraux, les chrétiens étant ainsi tombés dans une telle compromission que rien ne les distinguait plus des incroyants. Les Nicolaïtes incitaient donc les chrétiens à ne pas observer les prescriptions de l’assemblée apostolique, qui avait siégé à Jérusalem en l’an 50.

    Actes 15.27-29 - « Nous avons donc envoyé Jude et Silas qui vous annonceront de vive voix les mêmes choses. En effet, il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne pas vous imposer d'autre charge que ce qui est nécessaire: vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l'immoralité sexuelle. Vous agirez bien en évitant tout cela. Adieu.»

    Au 3ème siècle, il semble qu’on trouve encore, dans l’histoire de l’Eglise, des traces des doctrines nicolaïtes, dont les adeptes enseignaient et pratiquaient toujours la ‘liberté de la chair’. Aujourd’hui encore, nous pouvons légitimement nous interroger sur les doctrines et les pratiques de certaines sectes ‘pseudo-chrétiennes’.

    Les pièges tendus par les moeurs de nos sociétés modernes sont une réalité face à laquelle les églises doivent tenir des positions fermes.

    Dans sa lettre aux églises de Galatie, Paul trace bien le cadre de la liberté qui est en Christ, une liberté qui n’est surtout pas l’opportunité de vivre dans le désordre spirituel et de participer aux dérèglements de la vie des non-croyants.

    Galates 5.13-22 - « Frères et sœurs, c'est à la liberté que vous avez été appelés. Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte pour suivre les désirs de votre nature propre. Au contraire, soyez par amour serviteurs les uns des autres … Voici donc ce que je dis: marchez par l'Esprit et vous n'accomplirez pas les désirs de votre nature propre. En effet, la nature humaine a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit a des désirs contraires à ceux de la nature humaine. Ils sont opposés entre eux, de sorte que vous ne pouvez pas faire ce que vous voudriez. Cependant, si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes pas sous la loi. Les œuvres de la nature humaine sont évidentes: ce sont [l'adultère,] l'immoralité sexuelle, l'impureté, la débauche, l'idolâtrie, la magie, les haines, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités, les divisions, les sectes, l'envie, [les meurtres,] l'ivrognerie, les excès de table et les choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait: ceux qui ont un tel comportement n'hériteront pas du royaume de Dieu. Mais le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. »

    Au travers de cette lettre de Jésus-Christ à l’église de Pergame, deux questions sont posées aux églises de tous les temps : ‘De quelle façon faisons-nous face aux attaques de Satan ? Quels griefs Dieu peut-il avoir contre notre église ?’

    Ce que Jésus reproche donc à l’église de Pergame, c'est la compromission, le flou, le mélange, la perte d'une fermeté et d'une pureté doctrinale … l'église avait pris la couleur et adopté certaines des pratiques de la société de son temps.

    L’appel et l’avertissement du Seigneur

    v16 - « Repens-toi donc, sinon je viendrai bientôt à toi et je les combattrai avec l'épée de ma bouche. » 

    Se repentir, c’est changer d’attitude, après avoir reconnu ses erreurs et ses fautes (son péché). Ici, certes, cet appel est adressé à chaque chrétien individuellement, parce que chacun est responsable du vécu de sa foi et de sa marche dans et vers la sainteté, mais l’appel est aussi lancé à la communauté entière, dont le vécu de la foi peut être  affaibli, souillé par les agissements de plusieurs des membres de l’église.

    Dans l’Ancien Testament, la faute d’Acan, qui commet un péché en s’emparant de ce que Dieu avec interdit de prendre, plonge tout le peuple d’Israël dans le péché et la défaite (Josué 7).

    Josué 7.12 - « Israël a péché. Ils ont violé mon alliance, celle que je leur ai prescrite; ils ont pris des biens voués à la destruction, ils les ont volés et ont menti, et ils les ont cachés parmi leurs affaires. »

    Or c’est bien Acan seul et non tout le peuple qui avait été infidèle.

    Si le péché du chrétien est individuel, les conséquences dans l’Eglise sont souvent (toujours ?) collectives. Nous sommes liés les uns aux autres et donc solidaires, dans la bénédiction comme dans le péché.

    «  Change ! »  - «  repens-toi ! » 

    L’appel lancé par le Christ à son l’église de Pergame - et à toute église engagée sur une mauvaise voie - est accompagné d’un sévère avertissement, d’une menace même si l’église ne répond pas à l’appel du Seigneur.

    v16 - « Repens-toi donc, sinon je viendrai bientôt à toi et je les combattrai avec l'épée de ma bouche. » 

    Dieu est un Dieu jaloux qui ne donne pas sa gloire à un autre (Exode 20.5 et 34.14). Il est Saint (Esaïe 6.2), il ne tolère pas le péché en sa présence : certes, Dieu aime l’humanité, tous les hommes … mais il déteste le péché.

    Il faut affirmer avec force que Dieu n'est pas en guerre contre son Eglise, ce serait une absurdité : c’est SON Eglise. Jésus affirme que son combat est contre ceux qui font du mal à son peuple. Aussi, lorsqu’il qu’il constate que le péché a pris se quartiers dans ses rangs, il en appelle à la responsabilité de son peuple qui a ouvert la porte à ceux qui lui font du mal : « repens-toi ! ».

    Par contre, Dieu est en lutte contre ceux qui, étant à l'intérieur de l'Eglise, font tout pour la détruire et la détourner de sa mission qui est de glorifier Dieu par son culte et la vie de ses membres. Pour ce combat, l’arme utilisée par Jésus-Christ est alors désignée.

    « Je les combattrai avec l'épée de ma bouche. » 

    Vous pouvez revenir à ce que nous avons déjà précisé un peu plus haut au v12. Cette arme unique est terriblement efficace : il s’agit de l’épée de son Esprit et de sa Parole.

    Ephésiens 6.6-18 - « Faites aussi bon accueil au casque du salut et à l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la parole de Dieu. » (v17)

    Il s’agit de la présence du Seigneur, par le Saint-Esprit, en chacun des chrétiens. Paul ajoute : « c'est-à-dire la parole de Dieu. » La Parole de Dieu, c’est la réalité qui est confirmée dans la lettre aux Hébreux.

    Hébreux 4.12-13 - « la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu'à séparer âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Aucune créature n'est cachée devant lui: tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. »

    Nous savons par le premier chapitre de l’Evangile de Jean que la Parole de Dieu, c’est le Christ lui-même (Jean 1.1 et Jean 1.14).

    Jean 1.1&14 - « Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu … la Parole s'est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père. » 

    Chaque église, chaque disciple du Christ doit laisser le Seigneur vivre et parler dans son cœur, afin que chacun puisse aussi parler de la part du Seigneur et résister à l’idolâtrie active dans le monde et à toutes les impuretés qui salissent le monde et parfois l’Eglise de Jésus-Christ. Les questions sont donc posées aux églises et à chaque chrétien :

    Quelle est la place de Jésus-Christ dans votre vie ?

    Laissez-vous le Saint-Esprit vivre en vous ? Lui laissez-vous la première place ?

    Dieu ne peut se contenter d’un strapontin.

    Quelle est la place de l’Ecriture (la Bible) dans votre quotidien ?

    Par l’action de son Esprit et par sa Parole, Dieu veut agir en chacun. Le combat que nous menons est spirituel, la victoire ne peut être remportée que par l’utilisation permanente de cette épée que le Seigneur nous a donnée.

    Ephésiens 5.12 - « En effet, ce n'est pas contre l'homme que nous avons à lutter, mais contre les puissances, contre les autorités, contre les souverains de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. »

    Le Puy Mary - photo C.Rocav17 - « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises: Au vainqueur je donnerai à manger de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc. Sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit.’ »

    J’insiste : à aucun moment Jésus n’abandonne son peuple et pour l’assurer de sa présence, la bénédiction n’est jamais loin, sa promesse est la réalité à saisir au plus fort du combat.

    « Au vainqueur je donnerai à manger de la manne cachée. »

    Cette manne nous projette des siècles en arrière dans le temps, alors que le peuple d’Israël était dans le désert et que chaque matin il ramassait la ‘manne’, cette graine que Dieu faisait tomber durant la nuit.

    Exode 16.31-34 - « La communauté d'Israël donna à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre, était blanche et avait le goût d'un gâteau au miel. Moïse dit: «Voici ce que l'Eternel a ordonné: Qu'une mesure remplie de manne soit conservée pour vos descendants. Ainsi, ils verront le pain que je vous ai fait manger dans le désert après vous avoir fait sortir d'Egypte.» Moïse dit à Aaron: «Prends un vase, mets-y 2 litres de manne et dépose-le devant l'Eternel afin qu'il soit conservé pour vos descendants.» Suivant l'ordre donné par l'Eternel à Moïse, Aaron le déposa devant le témoignage afin qu'il soit conservé. »

    La manne promise par Jésus est semblable à celle qui était ramassée par le peuple et qui fut déposée dans ce vase placé dans le sanctuaire pour garder la mémoire de la fidélité et de la puissance de Dieu qui a gardé et nourri son peuple durant les 40 ans de séjour au désert.

    Cette manne était aussi l’annonce de la venue du Messie, Jésus-Christ qui est lePigeon - photo C.Roca pain venu du ciel.

    Jean 6.32-35 - « En vérité, en vérité, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, mais c'est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel. En effet, le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Ils lui dirent alors: «Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là! Jésus leur dit: «C'est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. » 

    Jésus est celui qui prend soin et qui nourrit son Eglise. Mais le croyant peut aussi entendre dans cette mention de la manne, la promesse de ne jamais manquer de ce pain et de vivre dans sa présence pour l’éternité.

    v17 - « je lui donnerai un caillou blanc. Sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit.’ »

    A l’époque, c’est dans le cadre des tribunaux et de la justice qu’on utilisait des cailloux blancs ou noirs pour donner un verdict. Celui qui recevait le caillou noir était condamné et celui qui recevait le caillou blanc était acquitté.

    L’athlète vainqueur d’une ou plusieurs épreuves des jeux olympiques recevait un caillou blanc avec son nom gravé dessus comme preuve de sa victoire quand il rentrait dans sa région ou ville d’origine.

    Les cailloux blancs étaient également utilisés par le maître de cérémonie pour inscrire le nom des invités au banquet.

    Le ‘caillou blanc’, chaque disciple du Christ l’a reçu, parce que quiconque a donné sa vie au Seigneur a été justifié par le sacrifice et la résurrection du Christ.

    Romains 3.24 - « Nous sommes gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ. »

    Ce ‘caillou blanc’, nous le portons sur nous, comme une médaille, parce que Jésus-Christ nous sommes vainqueurs.

    Ce ‘caillou blanc’, enfin c’est aussi notre ‘carton d’invitation’ pour entrer dans ce festin éternel que sont les noces de l’agneau.

    v17 - « un nom nouveau »

    Ce nom nouveau est déjà porté par le Christ : il l’a acquis par son obéissance à la volonté de son Père et par sa résurrection.

    Philippiens 2.8-9 - « Jésus s'est humilié lui-même en faisant preuve d'obéissance jusqu'à la mort, même la mort sur la croix. C'est aussi pourquoi Dieu l'a élevé à la plus haute place et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom. »

    Dans l’Ancien Testament, changer le nom d’une personne, c’est déjà ce que Dieu offrait à des personnes qui ont marché par la foi en faisant sa volonté.

    C’est ainsi qu’Abraham est devenu Abram. Dieu dit à Abraham : Genèse 17.4-5 - « Voici quelle est mon alliance avec toi. Tu deviendras le père d'un grand nombre de nations. On ne t'appellera plus Abram, mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d'un grand nombre de nations. » 

    Abraham signifie : ‘père d’un grand nombre’. Abram signifie : ‘père élevé’.

    Dieu a également changé le nom de Jacob en lui donnant celui d’Israël. Dieu dit à Jacob : Genèse 32.29 - « Il ajouta: «Ton nom ne sera plus Jacob, mais tu seras appelé Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes et tu as été vainqueur. »

    Jacob signifie : ‘le trompeur’, nom qui se réfère à sa naissance (Genèse 25.26). Israël signifie : ‘celui qui lutte ou qui persévère avec Dieu’ (récit du combat de Jacob contre l’Eternel en Genèse 32.25-27).

    Mais dans le Nouveau Testament, nous entendons Jésus changer le nom de son disciple Pierre, alors que ce dernier vient d’affirmer que Jésus est bien le Messie attendu : Matthieu 16.17-18 - « Tu es heureux, Simon, fils de Jonas, car ce n'est pas une pensée humaine qui t'a révélé cela, mais c'est mon Père céleste. Et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur ce rocher je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne l'emporteront pas sur elle. » 

    Ce qu’a fait Jésus en changeant le nom de Simon en celui de Pierre, il le fait aussi pour quiconque vit sa foi, une foi vivante ferme : en Christ nous avons une identité nouvelle, celle de Fils de Dieu. En Jésus-Christ nous sommes une nouvelle création.

    Ce nom nouveau est le signe de l'union totale et étroite avec Jésus-Christ. Même si parfois la situation du chrétien et / ou de l’Eglise de Jésus-Christ dans le monde est difficile et douloureuse, c’est dans notre cœur  de chaque enfant de Dieu et de chaque église ces paroles :

    Les Alpes - photo C.RocaEsaïe 49.13-16 - « Ciel, réjouis-toi! Terre, crie d'allégresse! Montagnes, éclatez en cris de joie! En effet, l'Eternel console son peuple, il a compassion des plus humbles de ses membres. Sion disait: «L'Eternel m'a abandonnée, le Seigneur m'a oubliée!» Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite? N'a-t-elle pas compassion du fils qui est sorti de son ventre? Même si elle l'oubliait, moi je ne t'oublierai jamais. Vois! Je t'ai gravée sur mes mains. Tes murailles sont constamment devant moi. »

    Romains 8.38 - « j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l'avenir, ni les puissances, 39ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. »

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    SMYRNE

     

    APOCALYPSE 2.8-11 (traduction S21)

     

    8 Ecris à l'ange de l'Eglise de Smyrne: ‘Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie: 

    9 Je connais tes œuvres, ta détresse et ta pauvreté – et pourtant tu es riche – ainsi que les calomnies de ceux qui se disent juifs et ne le sont pas mais qui sont une synagogue de Satan. 

    10 Ne redoute pas ce que tu vas souffrir. Voici, le diable va jeter quelques-uns d'entre vous en prison afin que vous soyez mis à l'épreuve, et vous aurez dix jours de détresse. Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie. 

    11 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises: Le vainqueur n'aura pas à souffrir de la seconde mort.' 

     

    situation géographique des 7 églisesSmyrne (dont le nom turc aujourd'hui est Izmir) est une des plus anciennes cités d’Asie Mineure située à environ 60 km au nord d’Ephèse. 

    Smyrne vient du mot ‘Myrrhe’ qui signifie : ‘parfum et embaumement’.

    La ville fut fondée, sur un site qui semble avoir été occupé dès le troisième millénaire avant Jésus-Christ, par des Grecs, venus de l’île de Lesbos (actuelle Mytilène). Smyrne est une ville marquée par la prospérité : elle était un grand port de commerce et rivalisait d’influence avec la ville de Pergame et celle d’Ephèse. La ville était connue pour sa beauté et selon l'inscription sur certaines pièces de monnaie elle était ‘la plus belle et la plus grande d’Asie'. Parfois, on l'appelait aussi :  ‘la ville couronne’ à cause des bâtiments publics majestueux qui se dressaient sur les collines qui entouraient la ville comme une couronne.

    « Sur le versant du mont Pagus (une des nombreuses collines entourant la cité) se dressait un amphithéâtre pouvant contenir 20 000 spectateurs. En l’an 23, un temple fut érigé en l’honneur de Tibère et de sa mère Julia, et la rue Dorée, reliant les temples de Zeus et de Cybèle passe pour avoir été la plus belle avenue de toutes les villes de l’antiquité. » (source : International Standard Bible Encyclopedia, 1939, “Smyrna”).

    Beaucoup d’autres temples se dressaient dans la ville, dont celui de Dionysos, dieu grec de la vigne et du vin … le culte rendu à cette idole était fait de débauches, notamment pendant la fête annuelle qui lui était consacrée au printemps : symbole du renouveau de la vie. Les prêtres païens célébraient une cérémonie grotesque de la mort, de l'ensevelissement, et de la résurrection pendant la fête de Dionysos. Les prêtres qui officiaient, lors de ces cérémonies, recevaient également des couronnes.

     

    Smyrne était fière d'être romaine. Déjà en 195 avant Jésus-Christ, on y avait construit un temple consacré à la déesse Roma. Cent ans plus tard, quand l'armée romaine manqua de vêtements chauds pendant une campagne d’hiver, les citoyens de Smyrne s’étaient séparés de beaucoup de leurs habits et les avaient envoyés à l’armée romaine. Dans tout l’Empire romain, Smyrne avait donc la réputation d’une loyauté sans faille à l’empereur romain : loyauté qui lui valut le surnom de ‘Smyrne la fidèle’.

    En l’an 26 de notre ère, le sénat romain choisit Smyrne, plutôt qu'Ephèse ou Pergame, pour y dresser le nouveau temple dédié au culte de l'empereur Tibère. A Smyrne se trouvaient également, une école de science et une autre de médecine toutes deux célèbres, ce qui est une autre indication de la prospérité et de l’influence de la ville sur toute cette région de l’empire.

     

    Au 1er siècle de notre ère, vivait dans la ville une colonie juive, assez peu nombreuse, mais qui s’opposait farouchement aux chrétiens. C’est à Smyrne que Polycarpe (âgé de 86 ans), un disciple de l’apôtre Jean et évêque de Smyrne, fut exécuté en 155.

    Le martyre de Polycarpe

    Le récit du martyre de Polycarpe de Smyrne est un des plus célèbres qui nous soit parvenu par son disciple Irénée de Lyon, lui-même originaire de Smyrne : « Ainsi puis-je dire à quel endroit le bienheureux Polycarpe s'asseyait pour parler […] comment il parlait de ses relations avec Jean et les autres qui ont vu le Seigneur, comment il rappelait leurs paroles et quelles choses il leur avait entendu dire au sujet du Seigneur, de ses miracles et de son enseignement » (Irénée de Lyon, Lettre à Florinus, in Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, V, 20, SC 41, 8).

    On sait aussi que Polycarpe fut un fidèle ami de Ignace d'Antioche. D'ailleurs, celui-ci lui avait adressé une lettre particulière : « Accueillant avec joie les sentiments que tu as pour Dieu, fondés comme sur un roc inébranlable, je glorifie à l'extrême le Seigneur de m'avoir jugé digne de contempler ton visage irréprochable : puissé-je en jouir en Dieu » (Ignace d'Antioche, Lettre à Polycarpe, I, 1, d 'après la traduction du P. Camelot in Les Écrits des Pères apostoliques, Paris, Cerf, 1963, 197-198). 

    C'est donc à l'hiver 155 que Polycarpe subit le martyre. D'après le récit fait par les ‘Pères Apostoliques’ (dans l’histoire de l’Eglise primitive, à partir du 2ème siècle, les Pères Apostoliques sont ceux qui ont succédé aux héritiers des disciples du Christ : par leurs écrits, ils ont contribué à l’édification de l’Eglise), on raconte qu'on disposa autour de Ploycarpe l'appareil pour le fixer au bûcher. Au moment où les bourreaux allaient l'y clouer, il demanda à ce qu'on le laisse libre, car Dieu, dit-il, lui avait donné la force d'affronter le feu. Lié au poteau, les mains derrière le dos, il regarda le ciel et fit une prière. Au cours de celle-ci, il dit : « Puissé-je être admis aujourd'hui en ta présence comme un sacrifice gras et agréable, comme tu l'avais préparé et manifesté d'avance, comme tu l'as réalisé Dieu sans mensonge et véritable » (Le martyre de Polycarpe, XIV, 2, d'après la traduction du P. Camelot, Les Écrits des Pères apostoliques, Paris, Cerf, 1963, 231). 

    Quand Polycarpe eut fini sa prière, les flammes s'élevèrent et enveloppèrent le saint évêque sans le toucher et il mourut, dit-on : « Comme un pain doré cuit au four alors que de doux parfums s'élevaient du bûcher. »

     

    • Quantité de site touristiques et archéogique présentent Smyrne et ses monuments archéologiques. Ces photos étant soumises à des droits d’auteurs, je vous invite simplement à les visiter, cette visite historique est souvent passionnante. 

    Ci-dessous voici quelques liens pour visiter quelques sites

    https://fr.dreamstime.com/image-stock-agora-smyrna-image34924791

    https://fr.123rf.com/photo_83781450_ruines-et-lieu-historique-dans-l-agora-de-la-ville-antique-de-smyrne-%C3%A0-izmir-en-turquie-.html

    https://fr.freeimages.com/premium/smyrna-is-an-ancient-city-izmir-in-turkey-1849564 

     

    Jésus est l'auteur de cette deuxième lettre : pour plus d'informations, je vous renvoie à l’introduction de ces études.

    Soleil - photo A&L.Roca 

    v1 - « Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie …"

    Ici, Jésus confirme qu’il est bien celui que Jean a vu dans sa vision du chapitre 1. 

    Apocalypse 1.1 - « Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. »

    En disant qu’il est « le premier et le dernier », Jésus affirme clairement sa divinité : il est l’auteur de la création et c’est lui qui en est l’aboutissement, celui qui aura le dernier mot. La référence qu’il utilise vient d’une proclamation faite par Dieu par le prophète Esaïe.

    Esaïe 44.6 - « Voici ce que dit l'Eternel, le roi d'Israël et celui qui le rachète, l'Eternel, le maître de l'univers: Je suis le premier et le dernier. En dehors de moi, il n'y a pas de Dieu. »

    Dans ce texte du prophète Esaïe (Esaïe 44.1-9), Dieu affirme avec force qu’il est le fondateur de son peuple, qu’il répand son Esprit sur lui, qu’il prend soin de ses témoins, qu’il est le seul Dieu, le seul rocher et que les idoles muettes ne sont que des créations humaines totalement impuissantes et donc …inutiles. Autant d’éléments d’un message qui s’applique intégralement à l’Eglise de Smyrne, à celle d’hier, comme à celle d’aujourd’hui. Jésus est bien le centre du livre de l'Apocalypse … c'est aussi lui qui bâtit son Eglise (Matthieu 16.18). Jésus seul est digne de confiance : c’est pour lui et par lui que l’Eglise vit.

     

    Remarque - Cette façon de se présenter, lorsqu’on la met en face d’un texte tel que le Psaume 90 pose la question du temps présent pour l'Eglise de Smyrne et pour toutes les autres églises.

    Psaume 90.1-4 - « Seigneur … Avant que les montagnes soient nées, avant que tu aies créé la terre et le monde, d'éternité en éternité, tu es Dieu. Tu fais retourner les hommes à la poussière et tu leur dis: «Fils d'Adam, retournez à la terre!», car 1000 ans sont à tes yeux comme la journée d'hier: elle passe comme le quart de la nuit … »

    Qu'est-ce que la durée d'une vie, d'une génération face à l'éternité ?

    Que sont 10 jours de souffrances face à l'éternité de la vie éternelle ?

     

    v8 - « Voici ce que dit le premier et le dernier » 

    C'est le premier encouragement que Dieu adresse à son Eglise. 

    Du fond de sa souffrance, Job dit :

    Job 19.25-27 - « Je sais que celui qui me rachète est vivant et qu'il se lèvera le dernier sur la terre. Quand ma peau aura été détruite, en personne je contemplerai Dieu. C'est lui que je contemplerai, et il me sera favorable. Mes yeux le verront, et non ceux d'un autre. Au plus profond de moi, je n'en peux plus d’attendre. » 

    v8 - « Celui qui était mort et qui est revenu à la vie. »

    Jésus est bien le Fils unique de Dieu qui s’est sacrifié pour que quiconque croit en lui vive éternellement (Jean3.16). Jésus a vaincu la mort ! Pour mémoire, je vous rappelle que lors des cérémonies festives faites-en l’honneur Dionysos (voir plus haut) était célébrée (singée) la mort, l'ensevelissement et la résurrection, une fête pendant laquelle les prêtres de l’idole portaient des couronnes. 

    Dans ce milieu incrédule et idolâtre, Jésus rappelle à son Eglise que les idoles et ceux qui les servent ne sont rien que du vent, face à la puissance de la grâce manifestée en Jésus-Christ qui est la résurrection et la vie. Jésus voulait que les chrétiens de Smyrne sachent que, même s'ils étaient tués à cause de leur foi, il est celui qui a autorité sur la mort et sur le séjour des morts (1.18) … Tout ce que l'homme peut faire contre son Eglise, Jésus peut le défaire.

    Par l’ensemble des paroles de ce verset 8, Jésus rappelle aux chrétiens de Smyrne que lui sera toujours là, même quand les romains, ou quiconque persécute son Eglise, n'y seront plus. C’est le Christ victorieux qui construit son Eglise et qui la soutient même dans les moments les plus difficiles de sa vie … c'est Jésus, et non Rome ou quels que soit les puissants de ce monde, qui règne et qui construit son Eglise … c'est Jésus qui aura le dernier mot, c’est lui qui veille sur son Eglise, sur toutes les églises de tous les temps. Il y a bien dans ces paroles la proclamation de la puissance du Christ et l’appel à la foi lancé en direction de ses disciples, de son Eglise.

    Répondant à cet appel, l’apôtre Paul écrit :

    2 Timothée 1.12 - « Voilà pourquoi j'endure ces souffrances, mais je n'en ai pas honte, car je sais en qui j'ai cru et je suis persuadé qu'il a la puissance de garder le dépôt qu'il m'a confié jusqu'à ce jour-là. »

    Nous savons en qui nous croyons !

     

    Situation de l’église de Smyrne

    On ne connaît quasiment rien de l’histoire de cette église. Au court de ses voyages, Paul semble n’être pas passé dans la ville, mais il est venu à Ephèse, et il se peut que l’église de Smyrne ait été fondée suite au témoignage de Paul dans la ville voisine, ou au passage dans la ville, de chrétiens venus d'autres régions.

    v9 -  « Je connais tes œuvres, ta détresse et ta pauvreté – et pourtant tu es riche – ainsi que les calomnies de ceux qui se disent juifs et ne le sont pas mais qui sont une synagogue de Satan. »

    Nous sommes entrés dans une église dans la difficulté, en grande souffrance, à cause de la pression extérieure et des persécutions qu’elle subit.

    La ville est un carrefour de cultures et des religions, et il s’y trouve également une colonie de Juifs . Il y a donc une double pression sur l'église : la pression qui vient du monde païen et celle qui vient du monde juif qui refuse de reconnaître en Jésus-Christ le Messie attendu et  qui considère les églises comme des sectes qu’il faut détruire. N’oublions pas qu’avant d’être un apôtre du Christ ressuscité Paul était Saul, ce jeune pharisien fanatique qui avait pour mission de persécuter l’Eglise et de faire mourir les chrétiens (Actes 7 à 8.3 plus Actes 9).

     

    Les Fonts (Briançon) - photo C.RocaSmyrne est une église en détresse - Le mot grec utilisé ici parle de ‘pression, d’oppression, de persécution et de souffrance’. L’église souffre face à la puissance de ce monde hostile qui l'entoure et la persécute.

    Smyrne est une église dans la pauvreté  - Littéralement dans la ‘mendicité’, sans doute à cause des brimades dont les chrétiens sont l’objet. Même si certains d’entre eux étaient déjà pauvres avant leur conversion d’autres, beaucoup plus riches ont dû tout perdre en devenant chrétiens.

     

    Le chemin de la foi n’est pas tapissé de velours, parfois s’y trouvent beaucoup de cailloux, de ronces et d’obstacles. Pour persévérer dans cette marche, il faut de l’endurance, de la persévérance, du courage … de la fermeté dans la foi. Nous pourrions avoir tendance à l’oublier. ‘L’Evangile de la prospérité’ n’est pas l’Evangile, pas plus que celui de la pauvreté et de la souffrance d’ailleurs. Aujourd’hui, la situation de l’Eglise persécutée est là pour rappeler à chaque chrétien que c’est sur le Seigneur et le Sauveur que repose notre foi et non sur les richesses et tous les bienfaits de ce monde, pas plus que sur l’homme, aussi puissant et populaire soit-il.

    Les églises doivent entendre cet encouragement qui vient de la Parole de Dieu.

    2 Corinthiens 8.9 - « Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: pour vous il s'est fait pauvre alors qu'il était riche, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis. »

    Déjà à la fin du premier siècle, il n'était pas simple d'être chrétien. Dès les premiers temps de la naissance de l'église, nous voyons se lever le spectre de la persécution : les responsables religieux d’Israël ont voulu faire taire les apôtres et étouffer l’Eglise naissante. Je viens de parler de Saul de Tarse et de la mission dont il était investi par ces chefs.

    La persécution passe par

    - La mise à l'écart sociale : on empêche arbitrairement celui qu'on veut étouffer, de travailler, de faire du commerce et d'exercer ses droits d'homme et de citoyen. L'interdiction d'acheter ou de louer un local pour un logement ou un lieu de culte, la confiscation de biens privés.

    - La surveillance : surveillance des lieux de cultes, mais aussi de ses relations et de sa vie familiale.

    - La calomnie : sans aucun doute le plus facile, un bruit est si vite lancé, il n'est même pas besoin de donner des preuves de ce qui est jeté en pâture à la masse silencieuse. Il n'est rien de mieux qui fasse réagir cette masse silencieuse si facile à manipuler … et ce qu’on appelle les ‘réseaux socios’ regorgent de ces aliments nauséabonds qui pourrissent l’esprit de nos contemporains.

    - La privation de liberté : liberté de penser, de dire et d’agir : privation qui également va du simple fait d'être empêché de quitter un lieu, jusqu'à la mise en prison et la déportation. Chaque époque a connu ses exactions et la nôtre n’a rien à envier aux autres.

    - Le jugement : le procès injuste et totalitaire qu'on a fait à Jésus servira de modèle à tous les procès qui se font depuis des siècles partout dans le monde (et il n'y a pas que les chrétiens ou les juifs qui les subissent).

    - La mort : c'est l'ultime étape pour tenter de faire taire les gêneurs.

     

    Ce n’est qu’une partie de la panoplie à disposition de tout persécuteur, quel qu'il soit … Voilà ce à quoi est confrontée l'église de Smyrne.

    v9-10 - « Je connais tes œuvres, ta détresse et ta pauvreté … ainsi que les calomnies de ceux qui se disent juifs et ne le sont pas mais qui sont une synagogue de Satan … Voici, le diable va jeter quelques-uns d'entre vous en prison afin que vous soyez mis à l'épreuve, et vous aurez dix jours de détresse. Sois fidèle jusqu'à la mort … » 

    Ces paroles expliquent parfaitement la situation de l’église de Smyrne : sa pauvreté et sa faiblesse. Son principal persécuteur est lui aussi clairement identifié :

    v9 - « ceux qui se disent juifs et ne le sont pas mais qui sont une synagogue de Satan. »

    Alors qu'à Ephèse, ce sont les prêtres de la déesse Artémis et ceux qui faisaient du commerce avec ce culte idolâtre qui ont persécuté les chrétiens, ici ce sont principalement les juifs qui ont lancé contre les chrétiens les mêmes arguments, les mêmes calomnies qui ont été utilisées contre Jésus-Christ. Après avoir jugé Jésus, les membres de ce tribunal stalinien (le Sanhédrin) l’ont amené à Pilate, le gouverneur romain :

    Luc 23.2 - « Ils se mirent à l'accuser, disant: «Nous avons trouvé cet homme qui sème le désordre dans notre nation; il empêche de payer les impôts à l'empereur et se présente lui-même comme le Messie, le roi. »

    Ce n’était là que de faux témoignages ! A Thessalonique, alors que l’apôtre Paul venait d’annoncer l’Evangile dans la synagogue de la ville, plusieurs responsables ont alors voulu le ‘trainer’ devant le juge et, ne le trouvant pas, ils s’en sont alors pris à ses amis disant :

    Actes 17.6-9 - « Ces gens qui ont bouleversé le monde sont aussi venus ici, et Jason les a accueillis. Ils agissent tous contre les édits de l'empereur en prétendant qu'il y a un autre roi, Jésus.» Par ces paroles ils troublèrent la foule et les magistrats, qui ne relâchèrent Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution. »

     

    Jésus avait déjà été confronté à la dureté des Pharisiens qui se vantaient d’être les héritiers d’Abraham, le ‘Père de la foi’, et d’avoir Dieu pour père voici sa réponse :

    Jean 8.42-44 - « Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et c'est de sa part que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est au contraire lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez pas écouter ma parole. Vous, vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement et il ne s'est pas tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fond, car il est menteur et le père du mensonge. »

    L’ennemi de l’église de Smyrne est aussi clairement identifié, c’est le même qui s’en était pris au Christ pour tenter de le détourner de sa mission (Matthieu 4, Luc 23.35-30).

    v10 - « ceux qui se disent juifs et ne le sont pas mais qui sont une synagogue deGrille - photo C.Roca Satan … Voici, le diable va jeter quelques-uns d'entre vous en prison. »

    Remarque : ce ne sont pas les juifs en tant que tels qui sont mis en accusation, mais ceux qui agissent en ennemis de Dieu et qui rejettent la foi d'Abraham … Pour avoir oublié la cruauté des persécutions, les chrétiens à leur tour se sont parfois mis à persécuter les Juifs, lorsqu'ils ont été en position de force et de pouvoir.

     

    Le véritable adversaire de l’Eglise de Jésus-Christ est bien Satan (le diable).

    Il est le prince du mensonge et de la calomnie, le persécuteur de ceux qui désirent marcher dans la vérité, l'ennemi de Dieu et de nos âmes. Cet ennemi est capable d’agir à l’extérieur des églises par des pressions de toutes sortes, mais aussi à l’intérieur par les disputes et les divisions. Si autour de l'église de Smyrne, il y a des Juifs qui n'en sont pas, mais qui marchent en ennemis de Dieu et servent le Diable, il y a autour de l'Eglise aujourd'hui, quantité de personnes qui se disent chrétiennes, mais qui n'en sont pas et qui par leur vie montrent que le Christ n’est pas le souverain de leur vie.

    2 Pierre 2.19 - « puisque chacun est esclave de ce qui l'a dominé. »

    Si en France et en Europe nous ne sommes pas, ou plus, ou pas encore persécutés, il n'en demeure pas moins que notre ennemi reste le même et que le combat est rude, à moins que ce ne soient les faiblesses des églises qui rendent ce combat encore plus difficile. 

    Il est aussi indispensable de prier pour l’église persécutée. Mais c’est aussi par notre fidélité et par la fermeté de notre foi que nous pouvons être un support pour cette Eglise souffrante.

     

    v10 - « … vous aurez dix jours de détresse. »

    Une chose est étonnante : Jésus parle d’une ‘détresse’ (autres traductions possibles  : ‘pression’, ‘oppression’, ‘persécution’) de dix jours. Ce chiffre est-il l'indication de l'exacte durée de la persécution des chrétiens de Smyrne, ou est-il à prendre comme un chiffre symbolique pour exprimer que la persécution aura une durée assez limitée dans le temps ?

    Beaucoup de chiffres sont symboliques dans l’Apocalypse. Le débat reste ouvert et je n’y entrerai pas. Toutefois ce qu'il faut retenir de ces ‘dix jours’, c'est que Dieu a fixé les limites d'actions de l'ennemi dans le temps : la persécution a certes un début, mais elle a aussi une fin.

     

    Durant des décennies (du 16ème et 18ème siècles), les huguenots de France ont subi des persécutions violentes, les Cévennes et le sud de la France en portent encore des traces gravées dans la pierre, comme dans leur coeur. Certes, ‘dix jours de détresse’ (ou quelle que soit la durée) c'est long, mais face à l’éternité promise, c'est court : c'est aussi ça que le Seigneur a voulu communiquer aux églises d’hier et d’aujourd’hui afin que nous persévérions dans le juste combat de la foi.

    'RESISTER' (Aigues Mortes) - photo D.RocaCette souffrance peut aller jusqu'à la mort. Des jours ou des années de souffrance c'est long, mais la résistance et la victoire sur l'ennemi peuvent marquer des générations.

    Au 18ème siècle. Marie Durand a résisté 38 ans dans la Tour de Constance, enfermée à cause de sa foi, elle a gravé ce mot ‘résister’ dans la pierre. Les générations d'aujourd'hui, les visiteurs du monde entier, peuvent lire ce témoignage gravé dans la pierre de sa prison. Son frère, Pierre Durand, pasteur de l’Eglise persécutée, a été exécuté à Montpellier le 22 avril 1732.

     

    Personne n'aime souffrir, personne n'aime l’adversité. Tous, nous reculons face aux épreuves de l'existence … Le fait d'être chrétien ne change pas grand-chose. Jésus lui-même à Gethsémané a eu un mouvement de recul face à la souffrance et à la mort (Luc 22.41-42). Dans la vie des églises, comme dans celle du chrétien l'épreuve est inévitable. Les disciples de Jésus-Christ sont des hommes et des femmes qui participent pleinement à la vie de l’humanité et qui en subissent aussi les épreuves, y compris les plus atroces : combien de chrétiens sont morts dans les catastrophes qui ont frappé le monde ces dernières décennies ? Combien souffrent de la faim ? 

    L’exemple tiré de la vie de Job dit à chacun qu’au travers de l’épreuve, Dieu charge son Eglise de la responsabilité de faire briller sa gloire et de baliser le chemin de la grâce et du salut pour tous les hommes :

    Jacques 1.2-4 - « Mes frères et sœurs, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que la mise à l'épreuve de votre foi produit la persévérance. Mais il faut que la persévérance accomplisse parfaitement sa tâche afin que vous soyez parfaitement qualifiés, sans défaut, et qu'il ne vous manque rien. »

    Ainsi, si la souffrance n’est pas utile pour offrir le salut, puisqu’à certains moments de l’existence du chrétien et de l’Eglise de Jésus-Christ elle est inévitable, elle devient alors un ‘outil’ pour manifester la gloire de Dieu, son soutien et sa présence permanente dans le cœur de son peuple.

     

    L'église de Smyrne n'était pas dans une situation facile, elle avait affaire à un ennemi puissant. Mais si nous ne sommes plus persécutés, notre situation est-elle meilleure pour autant ? L'ennemi est toujours là, qui rôde pour nous faire trébucher et tomber loin de Dieu.

    L'église de Smyrne est une église faible, et pauvre, mais de ce qu’on pourrait affirmer que ce sont des handicaps, elle en tire ses qualités essentielles.

    v9-10 - « Je connais tes œuvres, ta détresse et ta pauvreté – et pourtant tu es riche – … Ne redoute pas ce que tu vas souffrir … Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie. » 

    Cette persécution de l’église a permis de mettre en valeur ses qualités spirituelles. Il a fallu l'épreuve pour que l'église prenne conscience de sa richesse, de sa puissance spirituelle et pour que l'église sache ce que Dieu pensait d’elle. Ce sont là les bénédictions que Jésus-Christ a voulu transmettre à ces frères et soeurs dans la foi.

    Si personne ne peut se réjouir des rudes épreuves qui parfois jalonnent la vie d'une église, celles-ci contribuent à mettre en valeur ses qualités, à condition que ses yeux restent fixés sur la personne du Christ ressuscité. A cela il faut aussi ajouter le fait que l'épreuve peut aussi être un signe de richesse et de fidélité, l'ennemi ne s'attaque qu'à ce qui est fort : cette église de Smyrne, mais aussi Job ou Jésus-Christ en sont des exemples … le diable ne perd pas trop de temps à s’attaquer à ce qui est faible ou divisé parce que ça tombera tout seul.

     

    Porte de Sumène (Gard) - photo D.Rocav10 - « Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie. » 

    Smyrne est une église faible, mais forte de sa foi et de sa fidélité dans le vécu de cette foi en Jésus-Christ. 

    Dans la réalité de la vie de son Eglise dans le monde, le Seigneur Jésus-Christ n’a pas besoin d’une église qui se proclame forte, mais d’une église fidèle, quels que soient son nom (dénomination) sa réputation, le nombre de ses membres, la richesse et la grandeur de ses locaux ou la solidité de son budget … Si les hommes, de leur côté, établissent une hiérarchie, aux yeux du Seigneur, l’église la plus petite a autant d’importance que la plus belle et la plus grande : le Seigneur parlera toujours au cœur de son Eglise quelle qu’elle soit et où qu’elle soit.

    Par l'ensemble des paroles de cette lettre, nous comprenons que Dieu a fait de cette église de Smyrne un de ses champions de la foi, un de ses héros de la foi.

     

    La récompense promise

    v10b-11 - « Sois fidèle jusqu'à la mort et je te donnerai la couronne de vie. Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises: Le vainqueur n'aura pas à souffrir de la seconde mort. » 

    Pour une telle lutte, la récompense promise est à la hauteur du combat mené et de la victoire remportée. Mais y a-t-il quelque chose de particulier dans cette récompense promise à chaque disciple de Jésus-Christ ?

    Le Seigneur rappelle ici que la récompense promise est ‘simplement’ (si on peut dire) le salut et la vie éternelle. C’est le lot de chaque chrétien fidèle … qu’y a-t-il de plus à attendre ?

    Colossiens 2.10 - « Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. »

    Psaume 23.1&6 - « L'Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien. Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie et je reviendrai dans la maison de l’Eternel jusqu'à la fin de mes jours. »

    « Je ne manquerai de rien. » Une traduction anglaise de cette parole dit ceci : « Je ne désirerai rien. » Si, comme le dit l’apôtre Paul : « Christ est notre vie » (Philippiens 1.21), alors que nous faut-il espérer de plus dans ce monde ?

    v10b - « la couronne de vie. »

    La ville de Smyrne était appelée ‘la ville couronne’ (voir au début de cette étude). Pour répondre à ce titre, cette faible et pauvre église de Smyrne recevra, la couronne de vie, de la part de son Seigneur. Une couronne, c’est une marque de rang royal, à l’époque, ce pouvait aussi être la tresse ou guirlande qui était donnée comme prix de la victoire dans les jeux publics. La bénédiction éternelle qui sera donnée en prix aux véritables serviteurs de Dieu et de son fils Jésus-Christ est la récompense de la justice, c’est la marque de la victoire.

    v11 - « la seconde mort. »Mannequin - photo C.Roca

    C'est la séparation définitive et éternelle d'avec Dieu … c'est pire que la mort. C’est la séparation totale d’avec le Dieu Créateur et Auteur de la vie : une éternité dans le néant de l’absence

    Apocalypse 20.14-15 - « la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. L'étang de feu, c'est la seconde mort. Tous ceux qui ne furent pas trouvés inscrits dans le livre de vie furent jetés dans l'étang de feu. »

    Daniel 12.2 - « Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte, pour l'horreur éternelle. »

     

    Questions

    Qu’elles sont les richesses qui comptent le plus pour l’Eglise de Jésus-Christ ? Que sont ces vraies richesses ? Dans des sociétés occidentales où la richesse et la puissance sont les soucis principaux et la cause de bien des stress et détresses, les églises doivent se poser les bonnes questions.

    Les richesses de l’église de Smyrne étaient toutes dans sa foi en Jésus-Christ, une foi qui allait jusqu’à la mort. Sommes-nous faibles … mais forts, parce qu’entièrement libres en Jésus-Christ ? La puissance de l’Esprit Saint ne s’exprime-t-elle pas au travers même de nos faiblesses ?

     

    Aucun reproche fait à l’église de Smyrne

    Il arrive parfois que les membres d’une église se lamentent sur la pauvreté et la faiblesse de leur communauté : ils en tirent régulièrement un prétexte pour rester plongés dans l’immobilisme et les lamentations. Mais Jésus ne fait aucun reproche à l’église de Smyrne. Pour lui, la pauvreté et la faiblesse ne sont pas des défauts : c’est nous qui en faisons des défauts.

    J’insiste, la qualité première du chrétien et d’une église, c’est la foi, sa fidélité au Seigneur face aux pressions de ce monde.

    En mettant en avant les qualités de cette église, Jésus veut encourager toutes les églises à les cultiver : le Seigneur s'occupera de nos faiblesses et saura agir au travers d'elles et malgré elles, pour peu que nous soyons disposés à le laisser libre d’agir en nous (2 Corinthiens 12.9). La grâce est pleinement suffisante.

    Après avoir dit à ses disciples que le monde les ferait souffrir, mais qu’il ne les abandonnerait jamais, Jésus termine son enseignement par ces paroles qui doivent se graver dans notre cœur  :

    Jean 16.33 - « Je vous ai dit cela afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez à souffrir dans le monde, mais prenez courage: moi, j'ai vaincu le monde. »

    Cette victoire Jésus-Christ nous l’offre pour qu’elle soit aussi notre.

     

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    à suivre ...

     

     

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  • TABLE DES MATIERES

     

    1 - Introduction

    2 - Lettre à l'église d'Ephèse

    3 - Lettre à l'église de Smyrne 

    4 - Lettre à l'église de Pergame

    5 - Lettre à l'église de Thyatire

    6 - Lettre à l'église de Sardes

    7 - Lettre à l'église de Philadelphie

     

    8 - Lettre à l'église de Laodicée - à paraître

     

    INTRODUCTION

     

    Situation géographique des sept églises

     

    situation géographique des 7 églisesLes sept églises auxquelles Jésus envoie ces lettres étaient implantées sur les terres de la Turquie actuelle. A l’époque, cette région a vu l’établissement de plusieurs églises, notamment grâce au ministère missionnaire de l'apôtre Paul qui a plusieurs fois parcouru cette zone située au cœur de l'Empire romain.

    Pour les Romains, ce pays avait une grande importance stratégique : c’était en effet le carrefour des grands axes commerciaux, mais ces routes étaient aussi importantes pour Rome pour maintenir sa puissance et son pouvoir sur tout le pourtour méditerranéen. Le pays était donc traversé par les grands axes routiers EST-OUEST et de là partaient également les voies de communication vers le NORD, alors que les côtes de la mer Méditerranée au sud et à l’ouest du pays avaient favorisé (depuis longtemps) l’implantation et le développement de nombreux ports, essentiels pour le commerce, pour le transport de troupes et maintenir la domination des Romains sur la mer.

    Nous sommes donc dans une région qui est un carrefour de populations d’origines diverses, avec des ancrages culturels riches et variés, le tout, bien entendu placé sous l’autorité de l’empereur de Rome.

     

    L'auteur et les destinataires des sept lettres

     

    C'est le Christ, celui que Jean a vu et dont il raconte la vision grandiose et lumineuse au début du livre.

    Apocalypse 1.9-20 - « Moi Jean, votre frère et votre compagnon dans la persécution, le royaume et la persévérance en Jésus-Christ, j'étais dans l'île appelée Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus-Christ. Je fus saisi par l'Esprit le jour du Seigneur et j'entendis derrière moi une voix forte comme le son d'une trompette. Elle disait: «Ce que tu vois, écris-le dans un livre et envoie-le aux sept Eglises: à Ephèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée.»

    Je me retournai pour savoir quelle était la voix qui me parlait. M'étant donc retourné, je vis sept chandeliers d'or, et au milieu des sept chandeliers quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme. Il était habillé d'une longue robe et portait une écharpe en or sur la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige. Ses yeux étaient comme une flamme de feu, ses pieds étaient semblables à du bronze ardent, comme s'ils avaient été embrasés dans une fournaise, et sa voix ressemblait au bruit de grandes eaux. Il tenait dans sa main droite sept étoiles, de sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants et son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans toute sa force.

    Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa alors sa main droite sur moi en disant: «N'aie pas peur. Je suis le premier et le dernier, le vivant. J'étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je détiens les clés de la mort et du séjour des morts. Ecris donc ce que tu as vu, ce qui est et ce qui doit arriver ensuite … »

     

    QUELQUES REMARQUES AU SUJET DE CETTE VISION

    1 - On retrouve cette même vision de la gloire de Jésus-Christ dans le livre de Daniel au chapitre 7 et dans le livre d'Ezéchiel au chapitre 1.

     

    2 - ch.1.16 "Il tenait dans sa main droite sept étoiles, de sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants et son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans toute sa force." Dans la Bible, le chiffre '7' marque la perfection de Dieu. 'l'épée aiguë à double tranchant' est la Parole de Dieu.' voir Hébreux 4.12.

     

    3 - ch.1.20 "Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite et des sept chandeliers d'or, le voici: les sept étoiles sont les anges des sept Eglises et les sept chandeliers sont les sept Eglises." Cette mention des sept étoiles, me ramène à cette première parole de Jésus : "Je suis la lumière du monde." (Jean 8.12) Ainsi qu'à cette autre parole tirée du sermon sur la montagne, parole adressée par Jésus à ses disciples : "Vous êtes la lumière du monde." (Matthieu 5.14) L'Eglise de Jésus-Christ n'est composée que des disciples du Seigneur. Chaque église locale a reçu la grâce, mais aussi la responsabilité, de pouvoir briller dans le monde de la lumière du Christ glorifié.

    Les églises de l'Apocalypse, auxquelles s'adressent le Seigneur, par l'intermédiaire de Jean, ont reçu cette lumière, et en tant que telles, elles représentent aussi toutes les églises fondées depuis la première Pentecôte (Actes 2).

    Seules deux de ces églises ne reçoivent aucun reproche, mais il faut remarquer que les cinq autres, malgré leurs fautes, sont toujours des églises.

    C'est alors que se posent ces questions à chaque église locale aujourd'hui :

    Qu'en est-il de mon église ?

    Qu'en est-il de la fermeté et de la sincérité de sa foi ?

    Qu'en est-il de sa sainteté ?

     

    Abbaye de Fontfroide (Aude) - Photo C.RocaC’est donc Jésus qui envoie ces lettres aux sept églises, que nous allons visiter, et il écrit ces courriers par la plume de Jean, l’auteur de l’évangile qui porte son nom.

    Jean était déjà une autorité dans ces églises du premier siècle. Lorsqu’il écrit le livre de l’Apocalypse, l’évangéliste vit sur l’ile de Patmos, qui se trouve dans la mer Egée, au sud-ouest de la Turquie. 

    La tradition de l’église primitive affirme que Jean est mort centenaire à la fin du premier siècle. D’après les spécialistes, le livre de l’Apocalypse a été écrit aux environs de 95 de notre ère, durant le temps des persécutions contre les chrétiens, commanditées par l’empereur Domitien.

     

    Le Christ s'exprime : voici comment il le fait

    ch. 2.1 - « Ecris à l'ange de l'Eglise d'Ephèse: ‘Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or … »

    ch. 2.8 - « Ecris à l'ange de l'Eglise de Smyrne: ‘Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie … »

    ch. 2.12 - « Ecris à l'ange de l'Eglise de Pergame: ‘Voici ce que dit celui qui tient l'épée aiguë à deux tranchants … »

    ch. 2.18 - « Ecris à l'ange de l'Eglise de Thyatire: ‘Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu et dont les pieds sont semblables à du bronze ardent … »

    ch. 3.1 - « Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: ‘Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles … »

    ch. 3.7 - « Ecris à l'ange de l'Eglise de Philadelphie: ‘Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clé de David, celui qui ouvre et personne ne pourra fermer, celui qui ferme et personne ne pourra ouvrir … »

    ch. 3.14 - « Ecris à l'ange de l'Eglise de Laodicée: ‘Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, l'auteur de la création de Dieu … »

     

    Le message du Seigneur à chaque église est d'une portée universelle : il s'adresse certes chaque fois à une église en particulier, mais la conclusion de ces sept lettres montre que chacun de ces messages est également adressé à toutes les églises, de tous les temps, quelles que soient leurs situations géographique, sociale, historique, etc. …

    « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. »

     

    La mention de l’ange

     

    Chaque lettre commence par ces paroles : « Ecris à l'ange de l'Eglise de … »

    L'ange : le mot grec signifie : le messager, l’envoyé de Dieu. 

    Nous sommes en présence d’une adresse assez mystérieuse, qui laisse la porte ouverte à plusieurs interprétations, sinon à l’imagination de beaucoup.

    A - Certains voient dans ce terme un être céleste, un ange gardien qui veillerait sur chacune des sept églises et donc sur chacune de nos églises aujourd’hui.

    L’armée de l’Eternel est une réalité spirituelle qui apparait dans plusieurs textes bibliques. Dans la Bible, on trouve au moins 150 fois ce mot ange au singulier ou au pluriel. Dans les textes de l’Ancien Testament, nombreuses sont les apparitions de l’ange de l’Eternel qui vient rencontrer les hommes pour leur parler, mais aussi pour intervenir, de la part de Dieu notamment dans l’histoire d’Israël. C’est aussi l’ange de l’Eternel qui vient annoncer à la jeune fille, Marie, qu’elle va porter et mettre au monde le Messie, le fils de Dieu.

    Il y a un texte qui m’a marqué profondément et durablement, en voici le contexte. Une fois de plus Israël est en guerre contre un des ces voisins (la Syrie en l’occurrence) et le prophète Elisée est en danger.Il incarne la présence de Dieu au milieu d’Israël, il parle de la part de Dieu et conseille le roi, c’est pourquoi les Syriens veulent le prendre pour affaiblir le roi d’Israël. Elisée est sur le point d’être fait prisonnier …

    2 Rois 6.15-17 - « Le serviteur de l'homme de Dieu se leva de bon matin pour sortir de la ville, et il vit qu'une troupe la cernait, avec des chevaux et des chars. Il dit alors à l'homme de Dieu: «Ah, mon seigneur, comment ferons-nous?» Il répondit: «N'aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux.» Puis Elisée pria: «Eternel, ouvre ses yeux pour qu'il voie.» L'Eternel ouvrit les yeux du serviteur, et il vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu tout autour d’Elisée. » 

    Ile de La Réunion - Photo C.RocaL’armée céleste, qu’on peut appeler les soldats de Dieu, existe: cette armée est le bras armé de l’Eternel pour intervenir chaque fois que Dieu le juge nécessaire.

    Chacune des églises de l’Apocalypse bénéficie-t-elle de la veille permanente d’un ange ? Chacune des églises dans le monde bénéficie-t-elle d’une telle garde ? Je ne sais pas si on peut dire ça aussi catégoriquement, mais c’est une thèse qui peut être soutenue :

    Hébreux 1.14 - « Les anges ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour apporter de l'aide à ceux qui vont hériter du salut? »

     

    L’Eglise de Jésus-Christ, et donc les églises locales qui en sont l’expression parce qu’elles portent le nom de Jésus-Christ, sont toutes animées par l’Esprit de Dieu : elles sont placées sous la garde et la direction du Saint-Esprit, placées sous la lumière de la Parole de Dieu qui est celle du Seigneur Jésus-Christ.

     

    Malgré tout ce que je viens de dire, j’ai pourtant du mal à penser que c’est à ce type d’ange que le Seigneur adresse cette lettre. Si un ange de l’armée de l’Eternel veillait sur ces sept églises, comment se fait-il que cinq d’entre elles se sont tant éloignées de Dieu ? Et depuis quand Dieu aurait-il besoin d’un homme (Jean en l’occurence) pour s’adresser à quelques-uns des membres de l’armée céleste ? D’après ce que je lis dans la Bible, n’est-ce pas plutôt le contraire qui est l’usage ?

     

     

    B - La deuxième hypothèse est celle-ci. Le mot ange désignerait un responsable de l’église. Une personne appelée (par Dieu) et choisie par l’église pour la guider au niveau spirituel. Parlant de ces conducteurs spirituels qui servent les églises, l’apôtre Paul écrit :

    Ephésiens 4.11-16 - « C'est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme bergers et enseignants. Il l'a fait pour former les saints aux tâches du service en vue de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l'adulte, à la mesure de la stature parfaite de Christ. Ainsi, nous ne serons plus de petits enfants, ballottés et emportés par tout vent de doctrine, par la ruse des hommes et leur habileté dans les manœuvres d'égarement. Mais en disant la vérité dans l'amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ. C'est de lui que le corps tout entier, bien coordonné et solidement uni grâce aux articulations dont il est muni, tire sa croissance en fonction de l'activité qui convient à chacune de ses parties et s'édifie lui-même dans l’amour. » 

    « L’ange de l’église » … en tant que serviteur envoyé par Dieu, il est le responsable, il représente son église et c’est donc lui qui est chargé de communiquer le message du Seigneur à l’assemblée.

     

    J’avoue que cette deuxième hypothèse est celle qui a ma préférence, elle est cohérente, parce qu’elle rappelle que les Anciens, les Pasteurs … l’ensemble des personnes qui portent la responsabilité spirituelle d’une église locale, sont envoyés par Dieu pour le servir dans son Eglise.

    Pasteur - Photo C.RocaC’est une responsabilité noble, grande et grave. Les églises locales devraient d’ailleurs s’en souvenir. Il ne s’agit pas de mettre sur un piédestal ces servantes et ces serviteurs de Dieu dans son Eglise … Mais il faut malgré tout les respecter et les écouter, tout autant qu’ils sont fidèles et soumis à la Parole de Dieu.

    Sur les sept églises auxquelles Jésus s’adresse, seules deux d’entre elles sont irréprochables (Smyrne et Philadelphie). Je ne suis pas sûr que les personnes (les anges) des cinq autres églises qui, en premier, ont reçu le message de Jésus pour leur église aient été particulièrement heureuses d’entendre les sévères critiques du Seigneur et le jugement qu’il pose sur leur église, parce que ce sont eux, ces anges, qui sont tenus pour être les premiers responsables des errances de l’église, même si la sentence de Dieu est collective.

    Mais il y a plus: deux de ces églises (Sardes et Laodicée) n’ont même entendu aucune parole d’encouragement, aucune critique positive de la part du Seigneur Jésus. Même s’il semble que dans celle de Sardes, il reste quelques personnes fidèles.

     

    Même si la responsabilité des églises est collective, parce que ce sont leurs membres qui parfois peuvent s’égarer et conduire l’assemblée sur des chemins qui ne sont pas ceux de la sainteté, les Pasteurs et les Anciens, l’ensemble des serviteurs de Dieu sont les tous premiers responsables, ceux à qui Dieu s’adresse. Lourde responsabilité que celle de ces serviteurs qui, il ne faut pas l’oublier, ne sont que des personnes. Chaque membre d’église doit être conscient que ces femmes et ces hommes ont, certes leur force, mais aussi leurs faiblesses, et que parfois ils peuvent aussi se sentir impuissants face à certaines situations.

    Ce sont aussi ces mêmes serviteurs qui devront s'expliquer devant le Seigneur de la façon dont ils ont conduit son Eglise :

    Hébreux 13.8 - 17 - « Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent sur votre âme en hommes qui devront rendre des comptes. Ils pourront ainsi le faire avec joie et non en soupirant, ce qui ne vous serait d'aucun avantage. » 

    Le soutien et la prière de chaque disciple du Christ est nécessaire, parce qu’il en va de la qualité spirituelle de la vie de chaque église. Le Seigneur Jésus a les yeux sur chaque église locale, c’est Lui qui construit son Eglise (Matthieu 16.18).

     

    En vous invitant à visiter ces églises et à écouter le message qui leur est adressé, je suis conscient que je vous entraîne aussi pour entendre ce que Jésus-Christ a à dire  aux chrétiens d’aujourd’hui … dans l’actualité de nos églises locales. Et si ce message est la Parole de Dieu, il peut aussi avoir un gout amer pour les uns ou pour les autres … à moins que nos églises soient irréprochables … mais ce n’était le cas que pour deux des sept églises. 

     

    Au chapitre 10 de ce livre de l’Apocalypse, dans une autre vision, Jean a dû manger le livre qui contenait la Parole de Dieu, dans ce livre étaient exprimés les jugements de Dieu sur l’humanité. Jean dit ceci :

    Apocalypse 10.9-10 - « J'allai donc vers l'ange et lui demandai de me donner le petit livre. Il me dit: «Prends-le et avale-le; il sera amer dans ton ventre, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.» Je pris le petit livre de la main de l'ange et je l'avalai. Dans ma bouche, il fut doux comme du miel, mais quand je l'eus avalé, mon ventre fut rempli d’amertume … »

     

    La Parole de Dieu a parfois un gout doux amer. Doux, parce qu’elle est la Parole du Seigneur pour ses enfants, mais amer parce que parfois les messages que le Seigneur adresse à  ses enfants ne sont pas toujours si agréables que ça à dire et … à écouter.

     

    Je vous invite maintenant à ouvrir la porte de la première église : l’église d’Ephèse.

     

     

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    EPHESE

      

    LETTRE DE JESUS A L’EGLISE D’EPHESE

    APOCALYPSE 2.1-7 (traduction S21)

      

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise d'Ephèse: ‘Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or: 

    2 Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants. Tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être, et tu les as trouvés menteurs. 

    3 Oui, tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t'es pas lassé. 

    4 Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. 

    5 Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres. Sinon, je viendrai bientôt à toi et j'enlèverai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne changes d'attitude. 

    6 Cependant, tu as ceci pour toi: tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, tout comme je les déteste, moi aussi. 

    7 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises: Au vainqueur je donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.'

     

    Nous voici à Ephèse, ville du sud-ouest de la Turquie actuelle. Aujourd’hui, la villeLocalisation des sept églises est toujours un des grands ports des bords de la mer Egée, mais à cause des dépôts d’alluvions du fleuve Caystre, l’ancienne citée en particulier, qui était auparavant directement reliée à la mer, se trouve aujourd'hui en retrait à environ 7 kilomètres de la côte.

    A l’époque de l’Empire romain, Ephèse était un grand port de commerce qui était considéré, économiquement et stratégiquement, comme une des trois villes parmi les plus importantes de l’empire (un de ses surnoms était : ‘la banque d’Asie’). On estime qu’à la fin du 1er siècle, vivaient à Ephèse entre 250 000 et 300 000 habitants (certains historiens n’hésitent pas à parler de 400 000 … banlieue comprise). A titre de comparaison, en France, Bordeaux compte aujourd’hui 250 000 habitants et Montpellier quasiment 286 000 : voilà qui donne une idée de la superficie de cette cité, si on tient compte qu’en ce temps-là, il n’y avait pas d’immeubles aux multiples étages. En devenant la capitale administrative de cette région de l’empire (elle portait même le titre de ‘première cité de l’Asie’), cette métropole avait supplanté la ville de Pergame.

    Le théâtre pouvait contenir 24 000 places, ce qui donne une bonne idée de l'importance et de la richesse de cette métropole, à la diversité culturelle très florissante. Mais il y avait également, à proximité du théâtre un grand stade pour les joutes sportives.

     

    La ville était donc une étape pour les marchandises et les personnes voyageant entre l'Asie Mineure et l'Europe. Clairement, sa population était cosmopolite : grecs, romains, et population des autres pourtours de la Méditerranée ou du nord de l’Europe. Avant la venue de Jésus, vivait à Ephèse une forte colonie juive, colonie toujours présente à la fin du 1er siècle.

     

    C’est par le ministère de l’apôtre Paul que l’église d’Ephèse a été fondée. Alors qu'il rentre à Jérusalem à la fin de son deuxième voyage missionnaire, l'Apôtre y passe une première fois et y fait une brève étape (Actes 18.18-22). C’est dans la synagogue de la ville que Paul commence à prêcher l’Evangile, et au moment de son départ, il y laisse Priscille et Aquilas pour poursuivre le témoignage.

    Au cours de son troisième voyage missionnaire, l'Apôtre Paul fera encore étape à Ephèse, mais cette fois-ci il y restera plus de 2 ans (tous les détails dans Actes 18.23 à 19.40). Le séjour de l’apôtre à Ephèse se terminera relativement mal, puisque un fabriquant (un orfèvre) et vendeur de temples (familiaux), d’autels et autres objets religieux dédiés à la déesse Artémis, et répondant au nom de Démétrius provoquera une manifestation violente (une émeute) rassemblant tous les artisans qui vivaient de ce commerce : Paul est alors forcé de quitter la ville (Actes 19.23-40). Au coeur de la cité se trouvait également un temple dédié à l’empereur - Le tourisme, y compris le tourisme religieux, n'a pas été inventé par le 20ème siècle - A la fin de ce deuxième séjour, Paul laissera Timothée sur place pour assainir la vie de l’église.

    Cet épisode de la vie de l’apôtre Paul souligne l’importance du culte que la ville rendait à la déesse Artémis. C’est dans l’imposant temple au cœur  de la ville que se trouvait sa statue : ce temple a été classé comme une des ‘sept merveilles du monde’. La déesse Artémis, c’est la déesse de la fertilité, c'est la déesse mère dans cette région de l'Asie Mineure. On disait que sa statue, érigée dans le temple d’Ephèse, était tombée du ciel. Il existe plusieurs représentations d’Artémis, l'une d'entre elles la représente avec le haut du corps recouvert de mamelles.

     

    Aux alentours des années 60, l’apôtre Paul écrira une lettre (probablement circulaire) à l’église d’Ephèse. A sa lecture, on comprend que dans l’église, les chrétiens d’origine païenne étaient plus nombreux que ceux d’origine juive, et qu’il existait déjà quelques tensions entre ces deux communautés, les chrétiens non-juifs ayant tendance à vouloir dominer sur ceux d’origine juive (Ephésiens 2.11-22).

    Après son  exil sur l'ile de Patmos, Jean (l'auteur de l'Apocalypse) est venu séjourner à Ephèse, c'est d'ailleurs là que se trouve son tombeau.

     

    C'est dans ce milieu hostile au message de l'évangile que l'église d'Ephèse va rayonner : une lumière qui vient de Dieu dans cette métropole. A cette époque, l’église devait être une des plus influentes d’Orient … avec l'église d’Antioche de Syrie. Antioche de Syrie se trouve sur la côte nord-ouest de la Méditerranée : cette église, qui avait une vraie vision missionnaire, était celle qui avait envoyé Paul pour ses voyages missionnaires (Actes 13).

    C'est donc à Ephèse, ce carrefour de plusieurs cultures et religions que l’apôtre Paul  puis l’église dans son ensemble, fera résonner le message de l’Evangile. C'est dans ce lieu de commerce, à la vie agitée, festive et propice à bien des dérèglements moraux dus notamment aux cultes idolâtres, que l'église d'Ephèse manifestera la sainteté, la justice et l'amour de l'Eternel.

    Ayant connaissance de ces éléments, nous pouvons beaucoup plus facilement comprendre le message que Jésus adresse à cette assemblée.

    • Quantité de sites internet affichent des photos de l’ancienne cité d’Ephèse et de ses monuments archéologiques. Ces photos étant soumises à des droits d’auteurs, je vous invite simplement à les visiter, cette visite historique est souvent passionnante. 

    Ci-dessous voici quelques liens pour visiter quelques sites

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ph%C3%A8se 

    https://viagallica.com/anatolie/site_ephese.htm

    https://www.onetwotrips.com/turquie-visite-ephese/

    https://turquie-culture.fr/pages/photographies/sites-archeologiques-et-historiques/ephese-un-site-exceptionnel.html

     

    v2 - « Je connais … »

    La première chose que Jésus dit à chacune des sept églises, c’est : ‘Je connais …’ Ce verbe indique une connaissance profonde et totale de Jésus. On pourrait même le traduire par ‘j’ai perçu’ - ‘j’ai inspecté’ - ‘j’ai examiné’ .

    Eglise Ste Colombe en Bruilhois (47) - Photo C.RocaLe Seigneur Jésus est celui qui sait. Dans sa sagesse et sa science, il sonde les cœurs de tous les hommes et donc celui des églises, quelles que soient leur localisation et leur actualité. Par l'action de l’Esprit Saint et par sa Parole, qui est ‘une épée à double tranchant’ (Hébreux 4.12), Jésus-Christ connaît et dévoile les recoins les plus secrets de la vie des églises … et donc de leurs membres. Aucun coin n’est trop obscur pour lui : il en est toujours de même aujourd’hui.

    Ce n’est pas une menace, c’est même une assurance pour le chrétien de se dire : ‘Dieu sait’. Par contre, ça signifie que si nous nous égarons sur des chemins de traverse, Dieu le sait, il le dit à son peuple… et sans repentance, sans retour vers lui, sa Parole nous reprend, comme il le fait pour ces églises du livre de l’Apocalypse. 

    Hébreux 4.12-13 - « En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu'à séparer âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Aucune créature n'est cachée devant lui: tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. »

     

    Il faut insister : aujourd’hui, comme hier, le Seigneur n’ignore donc rien de la vie de chaque église locale, quel que soit son ‘isme’ (dénomination), il connaît son Eglise, il s'intéresse à ce qui s'y vit et à ce qui s'y fait, rien n'échappe à son regard et à son intérêt … il entend aussi les messages qui sont donnés (ou pas) à son peuple et il sait comment celui-ci y répond … ou n'y répond pas. C’est réjouissant ! Nous ne sommes pas orphelins, Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ veillent sur l’Eglise dans le monde entier.

     

    Une remarque en passant pour ceux qui s’interrogent : ‘Si Dieu est Dieu, alors pourquoi ne fait-il rien ? Dieu se désintéresse-t-il du sort de son peuple ? Pourquoi Dieu n’intervient-il pas contre les violences faites à son Eglise ?’ 

    Quand Dieu dit à Moïse : « J'ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Egypte et j'ai entendu les cris qu'il pousse devant ses oppresseurs. Oui, je connais ses douleurs. » (Exode 3.7). Cette parole intervient alors que depuis 400 ans, Dieu était resté silencieux et que le peuple d'Israël avait pu se croire abandonné par lui. 

    Les silences de Dieu ne sont pas synonymes d'absence ou de désintérêt du Seigneur, ils ne sont parfois qu’une attente pour que sa gloire finisse par éclater et pour que les hommes, et à plus forte raison ses disciples, réalisent que la foi est un absolu, qu’il n’y a aucune compromission possible, mais que c’est le seul chemin du salut et de la bénédiction. 

    Ainsi, l’abandon et le silence de Dieu le Père à l’instant des souffrances et de la mort de son Fils unique, n’étaient nullement le signe de son désintérêt : au contraire, en mourant sur la croix, Jésus accomplissait la volonté de son Père, pour que la grâce du pardon et du salut se répande dans le monde. Mais quelle victoire que celle de la résurrection de Jésus-Christ !

    La foi en Christ n’est pas du fatalisme, elle est une conscience de la présence et de l’amour de Dieu, quels que soient les temps et les circonstances traversées, elle est écoute de la Parole qui me pousse vers la vie éternelle, parce que la grâce de Dieu en Jésus-Christ est le message de vie que Dieu m’offre dans un monde qui reste ténébreux et violent.

    Hébreux 11.1 - « La foi, c'est la ferme assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas. »

     

    v2-3 - « Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants. Tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être, et tu les as trouvés menteurs. 

    3 Oui, tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t'es pas lassé. »

    Le Seigneur est présent dans tous les cultes des églises, il est (ou devrait être) au cœur de la vie de son peuple. Le Christ sait et pèse ce que nous faisons pour que brille son nom parmi la population de nos villes et villages. Notre vie d’église locale, tout autant que la vie personnelle de ses disciples est devant ses yeux « il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » (Matthieu 10.26).

    Dieu connaît les difficultés rencontrées pour le témoignage, pour l'annonce de l'évangile par ses disciples dans nos sociétés incrédules. Et si le Seigneur voit ce que nous faisons, il voit aussi ce que nous ne faisons pas … Il peut en comprendre les raisons, mais aussi en rejeter et en juger (sévèrement) les prétextes que nous mettons en avant pour ne pas mettre notre foi en action :

    Jacques 2.18 - « Mais quelqu'un dira: «Toi, tu as la foi, et moi, j'ai les œuvres.» Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c'est par mes œuvres que je te montrerai ma foi. »

     

    L’église d’Ephèse était active, un reflet de la lumière de Jésus-Christ dans un milieu difficile et hostile au message de l’Evangile.

    La situation de l'église n'était pas facile. Elle devait tenir ferme dans sa foi : malgré la puissance du temple d'Artémis et de ses prêtres, et malgré les pressions morales et immorales en tout genre. Dans cette ville de commerce, dans cette banque de l’Asie, l’amour de l’argent était aussi une tentation permanente, sinon une oppression pour les enfants de Dieu.

    Mais n'est-ce pas aussi notre lot aujourd'hui ? Les agitations morales, l'absence même du respect d’un Dieu auquel on ne croit pas, autorisent toutes sortes de pressions faites contre ceux qui ont donné leur vie au Christ, et dans beaucoup de coins du monde, cette pression devient oppression, persécution. Les chrétiens du 1er siècle ont rapidement été en première ligne. L’église d’Ephèse vivait dans un milieu particulièrement hostile.

    La persévérance, c’est une qualité essentielle pour le disciple de Jésus-Christ. Lorsque tout va bien, il est malgré tout plus facile de louer le Seigneur et de chanter ‘Alleluia’ que lorsque l’opposition fait des ravages.

    Un rappel de l’histoire. En France, lors des persécutions contres les huguenots (duAigues-Mortes - Photo C.Roca 16ème au 18ème siècle), des milliers d’hommes et de femmes furent torturés, tués, emprisonnés, déportés (je conseille à chacun de lire le livre ‘La Superbe’, écrit par ce grand auteur cévenol que fut André Chamson). Dans le sud de la France, les traces historiques de ces persécutions et de ces souffrances sont nombreuses. Ces chrétiens ont refusé de prononcer trois mots qui leur auraient permis de sauver leur vie. Ces trois mots sont : ‘je me réunis’ (sous-entendu à l’église officielle : celle d’un catholicisme hégémonique). Beaucoup sont morts après 10, 15, 20 … ans de souffrance sans jamais revoir leurs Cévennes et leurs familles. Ils ont vécu jusqu'au bout de la foi.

     

    Persévérer dans la fidélité à Jésus-Christ peut devenir un douloureux et long combat : ce fut celui des chrétiens d’Ephèse. Le Seigneur Jésus n’en ignorait rien et il a tenu à souligner cette qualité de l’église.

    Encore et toujours, l’Eglise de Jésus-Christ doit faire preuve de fermeté dans sa foi et dans son vécu sur le chemin de la sanctification, de la pureté dans un monde impur. Vivre l'Amour du Christ parmi les hommes, dans un monde indifférent, hostile et violent n’est pas évident du tout. Persévérer sur le chemin de la foi dans un monde incrédule exige d’avoir du caractère pour ne pas céder à une pression permanente.

     

    Le Seigneur Jésus-Christ sait le désir du cœur de ses disciples de le servir fidèlement c’est pourquoi, il veut soutenir ses enfants pour dépasser leurs faiblesses et leur tendre la main pour qu’ils se relèvent, s’ils ont chuté dans les difficultés, et pour qu’ils continuent d’avancer les yeux fixés sur lui et sur aucun autre.

     

    v2 - « Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants. »

    Qui est le méchant ? Il y a près de 300 textes bibliques qui parlent ‘du méchant’ ou ‘des méchants’. Le méchant va du simple menteur au plus grand des criminels, en passant par la personne de mauvaise vie, l'hypocrite, celui qui s'élève contre Dieu et/ou qui rend un culte aux idoles, qui prémédite le mal et tisse sa toile autour des justes. Le méchant, c'est aussi et surtout celui qui refuse de se repentir, qui vit dans un état de révolte et de péché. Le méchant est celui qui s’interpose entre Dieu et son église pour la troubler, la diviser ou la faire tomber dans la même impureté que lui.

    On trouve des bribes de portraits du ‘méchant’ dans les paroles de ce Psaume : 

    Psaume 50.16-22 - « Dieu dit au méchant: Quoi donc! Tu énumères mes prescriptions et tu as mon alliance à la bouche, toi qui détestes l’instruction et qui rejettes mes paroles derrière toi! Si tu vois un voleur, tu te plais en sa compagnie, et tu prends place avec les adultères. Tu livres ta bouche au mal, et ta langue est un tissu de tromperies. Si tu t'assieds, c'est pour parler contre ton frère, pour dénigrer le fils de ta mère. Voilà ce que tu as fait et, parce que je n'ai rien dit, tu t'es imaginé que je te ressemblais; mais je vais te reprendre et tout mettre sous tes yeux. Comprenez donc bien cela, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne vous déchire sans personne pour vous délivrer. »

    Dieu ne supporte pas les méchants, son jugement est sans appel :

    Psaume 11.5-6 - « Dieu déteste le méchant et celui qui aime la violence. Il fait pleuvoir sur les méchants des charbons, du feu et du soufre. Un vent brûlant, tel est le lot qu'ils ont en partage. »

    Des méchants, il y en a toujours autour des églises et si nous faisons preuve d’un peu de lucidité, nous dirons qu’on peut parfois en trouver … à l’intérieur.

     

    v2 - « Tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être, et tu les as trouvés menteurs. »

    Il faut réaliser et comprendre que nous sommes aux premiers temps de l’église qui est née quelques décennies plus tôt à Jérusalem, à la suite du discours de Pierre le jour de la Pentecôte (Actes 2). A la fin de ce 1er siècle, l’Eglise de Jésus-Christ est l’héritière directe des apôtres qui ont vécu avec Jésus (l'apôtre Paul est venu s'ajouter à la liste).

    Les apôtres font autorité dans cette Eglise première (je préfère ce mot à celui de ‘primitive’). Pour l’essentiel, c’est l’apôtre Paul qui en a rédigé et fixé la doctrine par ses écrits, notamment la lettre aux Romains. 

    Ainsi, celui qui se présentait dans une église disant : « je suis apôtre ! » mais qui n’avait pas été reconnu par les disciples de Jésus-Christ, ne pouvait être qu’un usurpateur. Paul lui-même, qui avant sa conversion était un persécuteur de l’Eglise, a dû rencontrer les apôtres pour que son autorité et son ministère soient reconnus (Galates 1.11-24). C’est d’ailleurs le seul à qui sera reconnu ce ministère.

    Tout au long de son ministère d’évangéliste et d’implanteur d’églises, Paul a dû combattre les fausses doctrines et avertir ces jeunes églises des dégâts que pouvaient faire dans leurs rangs ceux qui se présentaient comme apôtres et qui n’étaient donc que des menteurs.

     

    C’est par la fermeté de sa foi et par son discernement que l’église d’Ephèse a affirmé sa fidélité et son identité, en restant sous l'autorité des apôtres, et en particulier celle de Paul.

    Les apôtres ne sont plus là, mais nous avons la totalité de la Parole de Dieu (ce que n'avaient pas les 1ères églises) … et les écrits de Paul ne sont pas les moindres. Tout le message de Dieu, tout l'Evangile, nous a été donné : il appartient à chaque église locale et à chaque disciple du Christ (le disciple étant celui qui apprend) de sonder les Ecritures, mais aussi de démasquer les menteurs, les faux docteurs, d'exprimer sa fidélité au Dieu de la Bible en acceptant « l'Ecriture, toute l'Ecriture, rien que l’Ecriture » comme règle de vie et de foi. Si ce n’était pas encore suffisant, c’est l’Esprit Saint qui vit en chacun de ceux qui ont donné leur vie au Christ ressuscité qui parle pour eux et en eux. Jésus dit :

    Jean 14.15-20 - « Si vous m'aimez, respectez mes commandements. Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu'il reste éternellement avec vous: l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas accepter parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas … Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; celui qui m'aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l'aimerai et je me ferai connaître à lui. »

    L'église d'Ephèse s’appliquait à rester à la lumière des commandements de Dieu,  sous la direction du Saint-Esprit pour vivre sa foi dans un monde plein de pièges, pièges qui parfois se trouvaient au sein même de l’église par l’intrusion de ces faux apôtres. La situation des églises d’aujourd’hui est-elle si différente ? Ce que je remarque, avec la diffusion sans limites des messages sur ce qu’on appelle improprement les ‘réseaux sociaux’, c’est que l’église de Jésus-Christ est confrontée à une vague de personnes se présentant comme prophètes, apôtres, docteurs … qui en fait ne représentent qu’eux-mêmes. Autoproclamés ! Ils sont des facteurs d’égarement pour les enfants de Dieu. La vigilance s’impose, elle doit être permanente, l’ennemi de l’Eglise est prêt à s’immiscer dans la moindre brèche. 

     

    L’apôtre Paul lance une exhortation à tous les disciples du Christ : 

    1 Timothée 5.21 - « Examinez tout et retenez ce qui est bon. »

    • Quel est votre ancrage dans l’Ecriture ? 
    • Par définition, le disciple de Jésus-Christ est un étudiant, une personne qui apprend toute sa vie qui est Dieu . Qui est Jésus ? « Que dit l’Ecriture » (Romains 4.3) ?
    • Quels sont les investissements qu’est prête à faire votre église … ou vous-mêmes pour vous former, pour apprendre et comprendre tout le message des Ecritures ?

    v6 - « Tu as ceci pour toi: tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, tout comme je les déteste, moi aussi. »

    MAsque - Photo C.RocaTout comme pour les usurpateurs apôtres, l’Eglise d’Ephèse a su se montrer très ferme vis-à-vis des Nicolaïtes. Pour résumer en quelques mots ce qu’étaient les Nicolaïtes, on peut dire que leurs ‘œuvres’ étaient faites de pratiques immorales qui avaient cours dans les cultes idolâtres, pratiques qu’ils voulaient aussi vivre dans l’église d’Ephèse. Dans leur doctrine, il y avait donc une négation de la sainteté de Dieu et de celle qui est demandée aux disciples de Christ. Les Nicolaïtes étaient sans doute une des premières sectes connues.

    Les Nicolaïtes ont-ils disparu de la vie des églises dans le monde ? Certainement pas, parce qu’il y aura toujours des hypocrites, c’est à dire des personnes qui, portant un masque de ‘bon chrétien’, ont une vie à l’opposée de ce qu’est la soumission à la Parole de Dieu.

    Je vous donne juste un exemple. Il y a quelques décennies, dans une église évangélique, un homme chrétien affirmé (c’est ainsi qu’il se présentait) a été dénoncé par sa femme qu’il battait. C’est homme a aussi fini par avouer (et par assumer pleinement), qu’il avait ‘épousé’ une autre femme sur son bateau, à l’autre bout du monde. C’est une pratique digne des Nicolaïtes … mais indigne d’un chrétien.

    Face à de telles personnes, qui se veulent membre d’une église locale, la fermeté de l’assemblée et de ses responsables est demandée. C’est un combat particulièrement difficile et souvent douloureux, pourtant cette fermeté fait partie de la base de la communion entre les membres de l’église locale, parce qu’elle est un des piliers de la communion avec le Seigneur Jésus.

     

    Ceci clôture le bon témoignage que le Seigneur rend à l’église d’Ephèse : car viennent ensuite certains reproches, qu'il faut aussi entendre, à son église. Et s'il faut entendre les compliments, parce qu'ils sont un encouragement à toujours aller plus loin, il faut aussi écouter les remarques et les remontrances de Dieu, même les plus sévères.

     

    v4 - « Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. »

    Malgré sa fermeté et son combat pour que soit maintenue une pureté doctrinale, l’église est tombée dans un autre piège.

    Le langage employé ici par Jésus, est celui du divorce entre un homme et une femme. Les chrétiens d’Ephèse, ont rompu ce pacte d’amour qui les unissait à leur Sauveur. L’œil perçant de Dieu a mis à jour un culte sans joie, sans doute formaliste, un amour (agape) qui se prêche et se proclame, mais qui n’est plus la réalité vécue par l’église. Toute la loi de Dieu, se résume au seul commandement de l’amour pour Dieu et pour le prochain. Jésus dit :

    Matthieu 22.37-39 - « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est le premier commandement et le plus grand. Et voici le deuxième, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. »

    Si une église, quelle qu’elle soit, oublie de vivre ainsi, elle court vers de graves problèmes : l’unité, la communion fraternelle sont une force, mais peuvent rapidement devenir une faiblesse, et surtout cette église n’est pas en phase avec la volonté de Dieu. Mais une église, c’est le rassemblement de personnes qui professent la même foi, la même obéissance à ce commandement de l’amour. Donc, si un amour véritable n’est pas vécu au sein d’une même assemblée, ça relève certes, de la responsabilité de ceux qui la dirigent, mais c’est aussi celle de chacun de ses membres.

     

    L'Eglise d'Ephèse, a résisté aux pressions, mais elle a cédé au piège de l'activisme : sa vie 'visible' (sa vitrine) est probablement remarquable et remarquée, mais laisse-t-elle encore le Seigneur parler à son coeur ? L'Eglise d'Ephèse était tombée dans le piège d’un culte rituel et sans profondeur. Après le temps du premier amour, vient celui de la construction. L'amour se construit … une pierre après l'autre, il se construit sur de solides fondations. Il faut du temps, des efforts et parfois même des larmes, et une ferme volonté d’aimer, quoiqu’il arrive, le Seigneur de l’Eglise et l’ensemble de ses membres, dont certains sont plus difficiles à aimer et à comprendre.

    L'amour véritable est fait de renoncement à soi-même, à ses priorités et même parfois à ses intérêts personnels, il est recherche continuelle de ce qui élève l'autre, il est fait de don de soi : c'est tout cela qui alimente l'amour dans l'Eglise de Jésus-Christ et qui contribue à l'édifier.

    L'amour de Dieu pour nous est total, sans faille, passionnel, totalement  déraisonnable : c’est un amour qui est allé jusqu'au sacrifice suprême, celui de son Fils Jésus-Christ. A aucun moment, Dieu n'abandonne ses enfants, jamais sa veille sur son Eglise ne se relâche : à chaque instant, il est prêt à parler, à sauver, à guider, à secourir, à bénir … sa grâce est infinie.

    L'amour que le chrétien est appelé à avoir pour Dieu répond aux mêmes règles.

    Ce que Dieu a fait pour l'humanité en offrant son fils Jésus, ce que le Christ a fait en s'offrant lui-même en sacrifice, c'est l'exemple suprême que chaque enfant de Dieu doit vivre : il y a un absolu de l’amour qui est incontournable pour l’Eglise de Jésus-Christ.

    Suivre le Christ pas à pas, nous charger, jour après jour de la croix, offrir notre vie comme un sacrifice … la volonté de Dieu est là, il n'attend rien d'autre de la part de ses enfants. Ce n'est pas une obligation, c'est l'offrande de notre vie, en réponse à la vie éternelle offerte par le Christ.

    • renoncer à soi-même
    • rechercher ce qui fait la joie de Dieu … il n’est pas une idole
    • rechercher ce qui élève Dieu, ce qui le glorifie et qui le révèle aux yeux des hommes

    Don de soi, renoncement, élever Dieu … ce n’est pas le vocabulaire le plus populaire parmi les hommes aujourd’hui, tant  la vie de l’humanité est empoisonnée par un virus qui s’appelle : ‘orgueil’.

     

    Eglise d'Ephèse, tu as abandonné ton premier amour … Et toi, église de … ?

     

    v5 - « Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres. Sinon, je viendrai bientôt à toi et j'enlèverai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne changes d’attitude. »

    On disait de la statue de la déesse Artémis qu’elle était tombée du ciel. Avant leur conversion au Christ, beaucoup des membres de l’église étaient d’origine païenne  et ont dû être des adorateurs de cette idôle. En se donnant à Christ, ils se sont détournés de ce culte idolâtre et de ses pratiques, que les Nicolaïtes n’ont pas réussi à abandonner. Beaucoup des chrétiens d’Ephèse étaient ‘tombés’ de ce culte pour adorer le Dieu vivant, le Sauveur.

     

    Et vous, d’où êtes-vous tombés ? Jésus appelle les chrétiens d'Ephèse à s’interroger et à examiner en toute honnêteté leur vie passée et leur vie présente. 

    Regarder le passé, c'est aussi voir tout le chemin de foi qui a été parcouru, depuis la fondation de l’église. C’est se souvenir de l'action de Dieu, et dans cette lecture du passé se trouve aussi la promesse de son action pour le présent et l’avenir.

    Dans le cas de cette église, regarder le passé, c'était aussi avoir la possibilité de prendre conscience qu'effectivement, la foi ardente de l'église s'était quelque peu éteinte. C'est pourquoi Jésus l'appelle à revenir à ce premier amour en se repentant de ses péchés, en vivant l'Evangile comme s'il était toujours nouveau. 

    Un appel que les églises d’aujourd’hui, notamment celles dont le culte est devenu froid et formaliste, doivent également entendre.

     

    v1 - « Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or. » …

    v5 - « Sinon, je viendrai bientôt à toi et j'enlèverai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne changes d’attitude. »

    Lors des grandes cérémonies annuelles dédiées à la déesse Artémis, on allumait un grand feu dans lequel on jetait des animaux. Ce feu était appelé ‘phosphoros’  c’est à dire : ‘celui qui apporte la lumière’. Les prêtresses d’Artémis marchaient également pieds nus sur les charbons ardents de ce feu. 

    Nous comprenons maintenant mieux la façon dont Jésus se présent dans le verset 1. Jésus est la lumière du monde, les sept étoiles et les sept chandeliers sont le témoignage de sa toute puissance et de sa sainteté (sept étant le chiffre la perfection de Dieu) : Jésus est Dieu, il est celui qui est descendu du ciel, étant lui-même la lumière du monde, il marche au milieu de la lumière.

    Si l'église d'Ephèse ne répond pas à cet appel, il y a un jugement, une condamnation de Dieu sur sa vie. Dieu est un Dieu jaloux, qui ne donne pas sa gloire à un autre (Exaode 34.14), il ne peut pas se contenter des miettes de nos vies. Ce qui est annoncé ici, ce n'est rien de moins que la mort de l'église d'Ephèse.

    Le premier témoignage du chrétien et d'une Eglise, c'est de rayonner, de refléter … de briller de la lumière de Jésus (Matthieu 5.14-16). Le chandelier, c'est ce qui sert de support à la lumière, si la lumière de la foi s'éteint, il n'y a plus besoin de ce chandelier qu'est l'église … il ne reste alors que les ténèbres qui prennent possession de la place.

    De fait, on peut se dire que Dieu n'a même pas besoin d'agir pour enlever le chandelier à l’église, puisqu'en perdant son premier amour, et s'il n'y a pas de changement d'attitude, la lumière qui a commencé de s'éteindre s'éteindra d'elle-même définitivement … faute d'huile dans le chandelier.

     

    v7 - « Au vainqueur je donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie, qui est dans leL'arbre de vie - Tableau Valérie Roca paradis de Dieu. »

    C'est important de terminer cette lettre par l'écoute de la promesse que Dieu donne à son Eglise. Ce que Jésus annonce, c'est la récompense suprême, la vie éternelle, la place dans le Royaume de Dieu dans la communion pour l'ensemble du peuple de Dieu : l'Eglise de Jésus-Christ.

    Genèse 2.9 - « L'Eternel Dieu … fit pousser l'arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l'arbre de la connaissance du bien et du mal. »

    L’arbre de vie de la Genèse est le symbole de la communion parfaite de l’homme avec Dieu, il est l’annonce de la personne de Christ. La promesse pour l’Eglise fidèle est donc de retrouver cette pureté voulue par Dieu et que le péché a souillée durablement. Bien plus encore, puisque cette communion se prolonge dans l’éternité du Royaume de Dieu.

    Le livre de l'Apocalypse se termine d'ailleurs pas cette même promesse :

    Apocalypse 22.14 - «  Heureux ceux qui lavent leur robe: ils auront droit à l'arbre de vie et pourront entrer par les portes dans la ville! »

    L'arbre de vie, c'est le Christ, et c'est auprès de lui que Dieu nous appelle à vivre pour l'éternité, dans son Royaume.

     

    Cette promesse est un encouragement extraordinaire pour vivre la foi, pour faire preuve de fermeté, de discernement pour retrouver ce premier amour perdu.

     

    v7 - « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. »

     

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    à suivre ...

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