• Lettre à l'église d'Ephèse

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    EPHESE

      

    LETTRE DE JESUS A L’EGLISE D’EPHESE

    APOCALYPSE 2.1-7 (traduction S21)

      

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise d'Ephèse: ‘Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d'or: 

    2 Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants. Tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être, et tu les as trouvés menteurs. 

    3 Oui, tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t'es pas lassé. 

    4 Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. 

    5 Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres. Sinon, je viendrai bientôt à toi et j'enlèverai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne changes d'attitude. 

    6 Cependant, tu as ceci pour toi: tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, tout comme je les déteste, moi aussi. 

    7 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises: Au vainqueur je donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu.'

     

    Nous voici à Ephèse, ville du sud-ouest de la Turquie actuelle. Aujourd’hui, la villeLocalisation des sept églises est toujours un des grands ports des bords de la mer Egée, mais à cause des dépôts d’alluvions du fleuve Caystre, l’ancienne citée en particulier, qui était auparavant directement reliée à la mer, se trouve aujourd'hui en retrait à environ 7 kilomètres de la côte.

    A l’époque de l’Empire romain, Ephèse était un grand port de commerce qui était considéré, économiquement et stratégiquement, comme une des trois villes parmi les plus importantes de l’empire (un de ses surnoms était : ‘la banque d’Asie’). On estime qu’à la fin du 1er siècle, vivaient à Ephèse entre 250 000 et 300 000 habitants (certains historiens n’hésitent pas à parler de 400 000 … banlieue comprise). A titre de comparaison, en France, Bordeaux compte aujourd’hui 250 000 habitants et Montpellier quasiment 286 000 : voilà qui donne une idée de la superficie de cette cité, si on tient compte qu’en ce temps-là, il n’y avait pas d’immeubles aux multiples étages. En devenant la capitale administrative de cette région de l’empire (elle portait même le titre de ‘première cité de l’Asie’), cette métropole avait supplanté la ville de Pergame.

    Le théâtre pouvait contenir 24 000 places, ce qui donne une bonne idée de l'importance et de la richesse de cette métropole, à la diversité culturelle très florissante. Mais il y avait également, à proximité du théâtre un grand stade pour les joutes sportives.

     

    La ville était donc une étape pour les marchandises et les personnes voyageant entre l'Asie Mineure et l'Europe. Clairement, sa population était cosmopolite : grecs, romains, et population des autres pourtours de la Méditerranée ou du nord de l’Europe. Avant la venue de Jésus, vivait à Ephèse une forte colonie juive, colonie toujours présente à la fin du 1er siècle.

     

    C’est par le ministère de l’apôtre Paul que l’église d’Ephèse a été fondée. Alors qu'il rentre à Jérusalem à la fin de son deuxième voyage missionnaire, l'Apôtre y passe une première fois et y fait une brève étape (Actes 18.18-22). C’est dans la synagogue de la ville que Paul commence à prêcher l’Evangile, et au moment de son départ, il y laisse Priscille et Aquilas pour poursuivre le témoignage.

    Au cours de son troisième voyage missionnaire, l'Apôtre Paul fera encore étape à Ephèse, mais cette fois-ci il y restera plus de 2 ans (tous les détails dans Actes 18.23 à 19.40). Le séjour de l’apôtre à Ephèse se terminera relativement mal, puisque un fabriquant (un orfèvre) et vendeur de temples (familiaux), d’autels et autres objets religieux dédiés à la déesse Artémis, et répondant au nom de Démétrius provoquera une manifestation violente (une émeute) rassemblant tous les artisans qui vivaient de ce commerce : Paul est alors forcé de quitter la ville (Actes 19.23-40). Au coeur de la cité se trouvait également un temple dédié à l’empereur - Le tourisme, y compris le tourisme religieux, n'a pas été inventé par le 20ème siècle - A la fin de ce deuxième séjour, Paul laissera Timothée sur place pour assainir la vie de l’église.

    Cet épisode de la vie de l’apôtre Paul souligne l’importance du culte que la ville rendait à la déesse Artémis. C’est dans l’imposant temple au cœur  de la ville que se trouvait sa statue : ce temple a été classé comme une des ‘sept merveilles du monde’. La déesse Artémis, c’est la déesse de la fertilité, c'est la déesse mère dans cette région de l'Asie Mineure. On disait que sa statue, érigée dans le temple d’Ephèse, était tombée du ciel. Il existe plusieurs représentations d’Artémis, l'une d'entre elles la représente avec le haut du corps recouvert de mamelles.

     

    Aux alentours des années 60, l’apôtre Paul écrira une lettre (probablement circulaire) à l’église d’Ephèse. A sa lecture, on comprend que dans l’église, les chrétiens d’origine païenne étaient plus nombreux que ceux d’origine juive, et qu’il existait déjà quelques tensions entre ces deux communautés, les chrétiens non-juifs ayant tendance à vouloir dominer sur ceux d’origine juive (Ephésiens 2.11-22).

    Après son  exil sur l'ile de Patmos, Jean (l'auteur de l'Apocalypse) est venu séjourner à Ephèse, c'est d'ailleurs là que se trouve son tombeau.

     

    C'est dans ce milieu hostile au message de l'évangile que l'église d'Ephèse va rayonner : une lumière qui vient de Dieu dans cette métropole. A cette époque, l’église devait être une des plus influentes d’Orient … avec l'église d’Antioche de Syrie. Antioche de Syrie se trouve sur la côte nord-ouest de la Méditerranée : cette église, qui avait une vraie vision missionnaire, était celle qui avait envoyé Paul pour ses voyages missionnaires (Actes 13).

    C'est donc à Ephèse, ce carrefour de plusieurs cultures et religions que l’apôtre Paul  puis l’église dans son ensemble, fera résonner le message de l’Evangile. C'est dans ce lieu de commerce, à la vie agitée, festive et propice à bien des dérèglements moraux dus notamment aux cultes idolâtres, que l'église d'Ephèse manifestera la sainteté, la justice et l'amour de l'Eternel.

    Ayant connaissance de ces éléments, nous pouvons beaucoup plus facilement comprendre le message que Jésus adresse à cette assemblée.

    • Quantité de sites internet affichent des photos de l’ancienne cité d’Ephèse et de ses monuments archéologiques. Ces photos étant soumises à des droits d’auteurs, je vous invite simplement à les visiter, cette visite historique est souvent passionnante. 

    Ci-dessous voici quelques liens pour visiter quelques sites

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ph%C3%A8se 

    https://viagallica.com/anatolie/site_ephese.htm

    https://www.onetwotrips.com/turquie-visite-ephese/

    https://turquie-culture.fr/pages/photographies/sites-archeologiques-et-historiques/ephese-un-site-exceptionnel.html

     

    v2 - « Je connais … »

    La première chose que Jésus dit à chacune des sept églises, c’est : ‘Je connais …’ Ce verbe indique une connaissance profonde et totale de Jésus. On pourrait même le traduire par ‘j’ai perçu’ - ‘j’ai inspecté’ - ‘j’ai examiné’ .

    Eglise Ste Colombe en Bruilhois (47) - Photo C.RocaLe Seigneur Jésus est celui qui sait. Dans sa sagesse et sa science, il sonde les cœurs de tous les hommes et donc celui des églises, quelles que soient leur localisation et leur actualité. Par l'action de l’Esprit Saint et par sa Parole, qui est ‘une épée à double tranchant’ (Hébreux 4.12), Jésus-Christ connaît et dévoile les recoins les plus secrets de la vie des églises … et donc de leurs membres. Aucun coin n’est trop obscur pour lui : il en est toujours de même aujourd’hui.

    Ce n’est pas une menace, c’est même une assurance pour le chrétien de se dire : ‘Dieu sait’. Par contre, ça signifie que si nous nous égarons sur des chemins de traverse, Dieu le sait, il le dit à son peuple… et sans repentance, sans retour vers lui, sa Parole nous reprend, comme il le fait pour ces églises du livre de l’Apocalypse. 

    Hébreux 4.12-13 - « En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu'à séparer âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. Aucune créature n'est cachée devant lui: tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. »

     

    Il faut insister : aujourd’hui, comme hier, le Seigneur n’ignore donc rien de la vie de chaque église locale, quel que soit son ‘isme’ (dénomination), il connaît son Eglise, il s'intéresse à ce qui s'y vit et à ce qui s'y fait, rien n'échappe à son regard et à son intérêt … il entend aussi les messages qui sont donnés (ou pas) à son peuple et il sait comment celui-ci y répond … ou n'y répond pas. C’est réjouissant ! Nous ne sommes pas orphelins, Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ veillent sur l’Eglise dans le monde entier.

     

    Une remarque en passant pour ceux qui s’interrogent : ‘Si Dieu est Dieu, alors pourquoi ne fait-il rien ? Dieu se désintéresse-t-il du sort de son peuple ? Pourquoi Dieu n’intervient-il pas contre les violences faites à son Eglise ?’ 

    Quand Dieu dit à Moïse : « J'ai vu la souffrance de mon peuple qui est en Egypte et j'ai entendu les cris qu'il pousse devant ses oppresseurs. Oui, je connais ses douleurs. » (Exode 3.7). Cette parole intervient alors que depuis 400 ans, Dieu était resté silencieux et que le peuple d'Israël avait pu se croire abandonné par lui. 

    Les silences de Dieu ne sont pas synonymes d'absence ou de désintérêt du Seigneur, ils ne sont parfois qu’une attente pour que sa gloire finisse par éclater et pour que les hommes, et à plus forte raison ses disciples, réalisent que la foi est un absolu, qu’il n’y a aucune compromission possible, mais que c’est le seul chemin du salut et de la bénédiction. 

    Ainsi, l’abandon et le silence de Dieu le Père à l’instant des souffrances et de la mort de son Fils unique, n’étaient nullement le signe de son désintérêt : au contraire, en mourant sur la croix, Jésus accomplissait la volonté de son Père, pour que la grâce du pardon et du salut se répande dans le monde. Mais quelle victoire que celle de la résurrection de Jésus-Christ !

    La foi en Christ n’est pas du fatalisme, elle est une conscience de la présence et de l’amour de Dieu, quels que soient les temps et les circonstances traversées, elle est écoute de la Parole qui me pousse vers la vie éternelle, parce que la grâce de Dieu en Jésus-Christ est le message de vie que Dieu m’offre dans un monde qui reste ténébreux et violent.

    Hébreux 11.1 - « La foi, c'est la ferme assurance des choses qu'on espère, la démonstration de celles qu'on ne voit pas. »

     

    v2-3 - « Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants. Tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être, et tu les as trouvés menteurs. 

    3 Oui, tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t'es pas lassé. »

    Le Seigneur est présent dans tous les cultes des églises, il est (ou devrait être) au cœur de la vie de son peuple. Le Christ sait et pèse ce que nous faisons pour que brille son nom parmi la population de nos villes et villages. Notre vie d’église locale, tout autant que la vie personnelle de ses disciples est devant ses yeux « il n'y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu. » (Matthieu 10.26).

    Dieu connaît les difficultés rencontrées pour le témoignage, pour l'annonce de l'évangile par ses disciples dans nos sociétés incrédules. Et si le Seigneur voit ce que nous faisons, il voit aussi ce que nous ne faisons pas … Il peut en comprendre les raisons, mais aussi en rejeter et en juger (sévèrement) les prétextes que nous mettons en avant pour ne pas mettre notre foi en action :

    Jacques 2.18 - « Mais quelqu'un dira: «Toi, tu as la foi, et moi, j'ai les œuvres.» Montre-moi ta foi sans les œuvres, et moi, c'est par mes œuvres que je te montrerai ma foi. »

     

    L’église d’Ephèse était active, un reflet de la lumière de Jésus-Christ dans un milieu difficile et hostile au message de l’Evangile.

    La situation de l'église n'était pas facile. Elle devait tenir ferme dans sa foi : malgré la puissance du temple d'Artémis et de ses prêtres, et malgré les pressions morales et immorales en tout genre. Dans cette ville de commerce, dans cette banque de l’Asie, l’amour de l’argent était aussi une tentation permanente, sinon une oppression pour les enfants de Dieu.

    Mais n'est-ce pas aussi notre lot aujourd'hui ? Les agitations morales, l'absence même du respect d’un Dieu auquel on ne croit pas, autorisent toutes sortes de pressions faites contre ceux qui ont donné leur vie au Christ, et dans beaucoup de coins du monde, cette pression devient oppression, persécution. Les chrétiens du 1er siècle ont rapidement été en première ligne. L’église d’Ephèse vivait dans un milieu particulièrement hostile.

    La persévérance, c’est une qualité essentielle pour le disciple de Jésus-Christ. Lorsque tout va bien, il est malgré tout plus facile de louer le Seigneur et de chanter ‘Alleluia’ que lorsque l’opposition fait des ravages.

    Un rappel de l’histoire. En France, lors des persécutions contres les huguenots (duAigues-Mortes - Photo C.Roca 16ème au 18ème siècle), des milliers d’hommes et de femmes furent torturés, tués, emprisonnés, déportés (je conseille à chacun de lire le livre ‘La Superbe’, écrit par ce grand auteur cévenol que fut André Chamson). Dans le sud de la France, les traces historiques de ces persécutions et de ces souffrances sont nombreuses. Ces chrétiens ont refusé de prononcer trois mots qui leur auraient permis de sauver leur vie. Ces trois mots sont : ‘je me réunis’ (sous-entendu à l’église officielle : celle d’un catholicisme hégémonique). Beaucoup sont morts après 10, 15, 20 … ans de souffrance sans jamais revoir leurs Cévennes et leurs familles. Ils ont vécu jusqu'au bout de la foi.

     

    Persévérer dans la fidélité à Jésus-Christ peut devenir un douloureux et long combat : ce fut celui des chrétiens d’Ephèse. Le Seigneur Jésus n’en ignorait rien et il a tenu à souligner cette qualité de l’église.

    Encore et toujours, l’Eglise de Jésus-Christ doit faire preuve de fermeté dans sa foi et dans son vécu sur le chemin de la sanctification, de la pureté dans un monde impur. Vivre l'Amour du Christ parmi les hommes, dans un monde indifférent, hostile et violent n’est pas évident du tout. Persévérer sur le chemin de la foi dans un monde incrédule exige d’avoir du caractère pour ne pas céder à une pression permanente.

     

    Le Seigneur Jésus-Christ sait le désir du cœur de ses disciples de le servir fidèlement c’est pourquoi, il veut soutenir ses enfants pour dépasser leurs faiblesses et leur tendre la main pour qu’ils se relèvent, s’ils ont chuté dans les difficultés, et pour qu’ils continuent d’avancer les yeux fixés sur lui et sur aucun autre.

     

    v2 - « Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants. »

    Qui est le méchant ? Il y a près de 300 textes bibliques qui parlent ‘du méchant’ ou ‘des méchants’. Le méchant va du simple menteur au plus grand des criminels, en passant par la personne de mauvaise vie, l'hypocrite, celui qui s'élève contre Dieu et/ou qui rend un culte aux idoles, qui prémédite le mal et tisse sa toile autour des justes. Le méchant, c'est aussi et surtout celui qui refuse de se repentir, qui vit dans un état de révolte et de péché. Le méchant est celui qui s’interpose entre Dieu et son église pour la troubler, la diviser ou la faire tomber dans la même impureté que lui.

    On trouve des bribes de portraits du ‘méchant’ dans les paroles de ce Psaume : 

    Psaume 50.16-22 - « Dieu dit au méchant: Quoi donc! Tu énumères mes prescriptions et tu as mon alliance à la bouche, toi qui détestes l’instruction et qui rejettes mes paroles derrière toi! Si tu vois un voleur, tu te plais en sa compagnie, et tu prends place avec les adultères. Tu livres ta bouche au mal, et ta langue est un tissu de tromperies. Si tu t'assieds, c'est pour parler contre ton frère, pour dénigrer le fils de ta mère. Voilà ce que tu as fait et, parce que je n'ai rien dit, tu t'es imaginé que je te ressemblais; mais je vais te reprendre et tout mettre sous tes yeux. Comprenez donc bien cela, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne vous déchire sans personne pour vous délivrer. »

    Dieu ne supporte pas les méchants, son jugement est sans appel :

    Psaume 11.5-6 - « Dieu déteste le méchant et celui qui aime la violence. Il fait pleuvoir sur les méchants des charbons, du feu et du soufre. Un vent brûlant, tel est le lot qu'ils ont en partage. »

    Des méchants, il y en a toujours autour des églises et si nous faisons preuve d’un peu de lucidité, nous dirons qu’on peut parfois en trouver … à l’intérieur.

     

    v2 - « Tu as mis à l'épreuve ceux qui se prétendent apôtres sans l'être, et tu les as trouvés menteurs. »

    Il faut réaliser et comprendre que nous sommes aux premiers temps de l’église qui est née quelques décennies plus tôt à Jérusalem, à la suite du discours de Pierre le jour de la Pentecôte (Actes 2). A la fin de ce 1er siècle, l’Eglise de Jésus-Christ est l’héritière directe des apôtres qui ont vécu avec Jésus (l'apôtre Paul est venu s'ajouter à la liste).

    Les apôtres font autorité dans cette Eglise première (je préfère ce mot à celui de ‘primitive’). Pour l’essentiel, c’est l’apôtre Paul qui en a rédigé et fixé la doctrine par ses écrits, notamment la lettre aux Romains. 

    Ainsi, celui qui se présentait dans une église disant : « je suis apôtre ! » mais qui n’avait pas été reconnu par les disciples de Jésus-Christ, ne pouvait être qu’un usurpateur. Paul lui-même, qui avant sa conversion était un persécuteur de l’Eglise, a dû rencontrer les apôtres pour que son autorité et son ministère soient reconnus (Galates 1.11-24). C’est d’ailleurs le seul à qui sera reconnu ce ministère.

    Tout au long de son ministère d’évangéliste et d’implanteur d’églises, Paul a dû combattre les fausses doctrines et avertir ces jeunes églises des dégâts que pouvaient faire dans leurs rangs ceux qui se présentaient comme apôtres et qui n’étaient donc que des menteurs.

     

    C’est par la fermeté de sa foi et par son discernement que l’église d’Ephèse a affirmé sa fidélité et son identité, en restant sous l'autorité des apôtres, et en particulier celle de Paul.

    Les apôtres ne sont plus là, mais nous avons la totalité de la Parole de Dieu (ce que n'avaient pas les 1ères églises) … et les écrits de Paul ne sont pas les moindres. Tout le message de Dieu, tout l'Evangile, nous a été donné : il appartient à chaque église locale et à chaque disciple du Christ (le disciple étant celui qui apprend) de sonder les Ecritures, mais aussi de démasquer les menteurs, les faux docteurs, d'exprimer sa fidélité au Dieu de la Bible en acceptant « l'Ecriture, toute l'Ecriture, rien que l’Ecriture » comme règle de vie et de foi. Si ce n’était pas encore suffisant, c’est l’Esprit Saint qui vit en chacun de ceux qui ont donné leur vie au Christ ressuscité qui parle pour eux et en eux. Jésus dit :

    Jean 14.15-20 - « Si vous m'aimez, respectez mes commandements. Quant à moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur afin qu'il reste éternellement avec vous: l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas accepter parce qu'il ne le voit pas et ne le connaît pas … Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; celui qui m'aime sera aimé de mon Père et moi aussi, je l'aimerai et je me ferai connaître à lui. »

    L'église d'Ephèse s’appliquait à rester à la lumière des commandements de Dieu,  sous la direction du Saint-Esprit pour vivre sa foi dans un monde plein de pièges, pièges qui parfois se trouvaient au sein même de l’église par l’intrusion de ces faux apôtres. La situation des églises d’aujourd’hui est-elle si différente ? Ce que je remarque, avec la diffusion sans limites des messages sur ce qu’on appelle improprement les ‘réseaux sociaux’, c’est que l’église de Jésus-Christ est confrontée à une vague de personnes se présentant comme prophètes, apôtres, docteurs … qui en fait ne représentent qu’eux-mêmes. Autoproclamés ! Ils sont des facteurs d’égarement pour les enfants de Dieu. La vigilance s’impose, elle doit être permanente, l’ennemi de l’Eglise est prêt à s’immiscer dans la moindre brèche. 

     

    L’apôtre Paul lance une exhortation à tous les disciples du Christ : 

    1 Timothée 5.21 - « Examinez tout et retenez ce qui est bon. »

    • Quel est votre ancrage dans l’Ecriture ? 
    • Par définition, le disciple de Jésus-Christ est un étudiant, une personne qui apprend toute sa vie qui est Dieu . Qui est Jésus ? « Que dit l’Ecriture » (Romains 4.3) ?
    • Quels sont les investissements qu’est prête à faire votre église … ou vous-mêmes pour vous former, pour apprendre et comprendre tout le message des Ecritures ?

    v6 - « Tu as ceci pour toi: tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, tout comme je les déteste, moi aussi. »

    MAsque - Photo C.RocaTout comme pour les usurpateurs apôtres, l’Eglise d’Ephèse a su se montrer très ferme vis-à-vis des Nicolaïtes. Pour résumer en quelques mots ce qu’étaient les Nicolaïtes, on peut dire que leurs ‘œuvres’ étaient faites de pratiques immorales qui avaient cours dans les cultes idolâtres, pratiques qu’ils voulaient aussi vivre dans l’église d’Ephèse. Dans leur doctrine, il y avait donc une négation de la sainteté de Dieu et de celle qui est demandée aux disciples de Christ. Les Nicolaïtes étaient sans doute une des premières sectes connues.

    Les Nicolaïtes ont-ils disparu de la vie des églises dans le monde ? Certainement pas, parce qu’il y aura toujours des hypocrites, c’est à dire des personnes qui, portant un masque de ‘bon chrétien’, ont une vie à l’opposée de ce qu’est la soumission à la Parole de Dieu.

    Je vous donne juste un exemple. Il y a quelques décennies, dans une église évangélique, un homme chrétien affirmé (c’est ainsi qu’il se présentait) a été dénoncé par sa femme qu’il battait. C’est homme a aussi fini par avouer (et par assumer pleinement), qu’il avait ‘épousé’ une autre femme sur son bateau, à l’autre bout du monde. C’est une pratique digne des Nicolaïtes … mais indigne d’un chrétien.

    Face à de telles personnes, qui se veulent membre d’une église locale, la fermeté de l’assemblée et de ses responsables est demandée. C’est un combat particulièrement difficile et souvent douloureux, pourtant cette fermeté fait partie de la base de la communion entre les membres de l’église locale, parce qu’elle est un des piliers de la communion avec le Seigneur Jésus.

     

    Ceci clôture le bon témoignage que le Seigneur rend à l’église d’Ephèse : car viennent ensuite certains reproches, qu'il faut aussi entendre, à son église. Et s'il faut entendre les compliments, parce qu'ils sont un encouragement à toujours aller plus loin, il faut aussi écouter les remarques et les remontrances de Dieu, même les plus sévères.

     

    v4 - « Mais ce que j'ai contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. »

    Malgré sa fermeté et son combat pour que soit maintenue une pureté doctrinale, l’église est tombée dans un autre piège.

    Le langage employé ici par Jésus, est celui du divorce entre un homme et une femme. Les chrétiens d’Ephèse, ont rompu ce pacte d’amour qui les unissait à leur Sauveur. L’œil perçant de Dieu a mis à jour un culte sans joie, sans doute formaliste, un amour (agape) qui se prêche et se proclame, mais qui n’est plus la réalité vécue par l’église. Toute la loi de Dieu, se résume au seul commandement de l’amour pour Dieu et pour le prochain. Jésus dit :

    Matthieu 22.37-39 - « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est le premier commandement et le plus grand. Et voici le deuxième, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. »

    Si une église, quelle qu’elle soit, oublie de vivre ainsi, elle court vers de graves problèmes : l’unité, la communion fraternelle sont une force, mais peuvent rapidement devenir une faiblesse, et surtout cette église n’est pas en phase avec la volonté de Dieu. Mais une église, c’est le rassemblement de personnes qui professent la même foi, la même obéissance à ce commandement de l’amour. Donc, si un amour véritable n’est pas vécu au sein d’une même assemblée, ça relève certes, de la responsabilité de ceux qui la dirigent, mais c’est aussi celle de chacun de ses membres.

     

    L'Eglise d'Ephèse, a résisté aux pressions, mais elle a cédé au piège de l'activisme : sa vie 'visible' (sa vitrine) est probablement remarquable et remarquée, mais laisse-t-elle encore le Seigneur parler à son coeur ? L'Eglise d'Ephèse était tombée dans le piège d’un culte rituel et sans profondeur. Après le temps du premier amour, vient celui de la construction. L'amour se construit … une pierre après l'autre, il se construit sur de solides fondations. Il faut du temps, des efforts et parfois même des larmes, et une ferme volonté d’aimer, quoiqu’il arrive, le Seigneur de l’Eglise et l’ensemble de ses membres, dont certains sont plus difficiles à aimer et à comprendre.

    L'amour véritable est fait de renoncement à soi-même, à ses priorités et même parfois à ses intérêts personnels, il est recherche continuelle de ce qui élève l'autre, il est fait de don de soi : c'est tout cela qui alimente l'amour dans l'Eglise de Jésus-Christ et qui contribue à l'édifier.

    L'amour de Dieu pour nous est total, sans faille, passionnel, totalement  déraisonnable : c’est un amour qui est allé jusqu'au sacrifice suprême, celui de son Fils Jésus-Christ. A aucun moment, Dieu n'abandonne ses enfants, jamais sa veille sur son Eglise ne se relâche : à chaque instant, il est prêt à parler, à sauver, à guider, à secourir, à bénir … sa grâce est infinie.

    L'amour que le chrétien est appelé à avoir pour Dieu répond aux mêmes règles.

    Ce que Dieu a fait pour l'humanité en offrant son fils Jésus, ce que le Christ a fait en s'offrant lui-même en sacrifice, c'est l'exemple suprême que chaque enfant de Dieu doit vivre : il y a un absolu de l’amour qui est incontournable pour l’Eglise de Jésus-Christ.

    Suivre le Christ pas à pas, nous charger, jour après jour de la croix, offrir notre vie comme un sacrifice … la volonté de Dieu est là, il n'attend rien d'autre de la part de ses enfants. Ce n'est pas une obligation, c'est l'offrande de notre vie, en réponse à la vie éternelle offerte par le Christ.

    • renoncer à soi-même
    • rechercher ce qui fait la joie de Dieu … il n’est pas une idole
    • rechercher ce qui élève Dieu, ce qui le glorifie et qui le révèle aux yeux des hommes

    Don de soi, renoncement, élever Dieu … ce n’est pas le vocabulaire le plus populaire parmi les hommes aujourd’hui, tant  la vie de l’humanité est empoisonnée par un virus qui s’appelle : ‘orgueil’.

     

    Eglise d'Ephèse, tu as abandonné ton premier amour … Et toi, église de … ?

     

    v5 - « Souviens-toi donc d'où tu es tombé, repens-toi et pratique tes premières œuvres. Sinon, je viendrai bientôt à toi et j'enlèverai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne changes d’attitude. »

    On disait de la statue de la déesse Artémis qu’elle était tombée du ciel. Avant leur conversion au Christ, beaucoup des membres de l’église étaient d’origine païenne  et ont dû être des adorateurs de cette idôle. En se donnant à Christ, ils se sont détournés de ce culte idolâtre et de ses pratiques, que les Nicolaïtes n’ont pas réussi à abandonner. Beaucoup des chrétiens d’Ephèse étaient ‘tombés’ de ce culte pour adorer le Dieu vivant, le Sauveur.

     

    Et vous, d’où êtes-vous tombés ? Jésus appelle les chrétiens d'Ephèse à s’interroger et à examiner en toute honnêteté leur vie passée et leur vie présente. 

    Regarder le passé, c'est aussi voir tout le chemin de foi qui a été parcouru, depuis la fondation de l’église. C’est se souvenir de l'action de Dieu, et dans cette lecture du passé se trouve aussi la promesse de son action pour le présent et l’avenir.

    Dans le cas de cette église, regarder le passé, c'était aussi avoir la possibilité de prendre conscience qu'effectivement, la foi ardente de l'église s'était quelque peu éteinte. C'est pourquoi Jésus l'appelle à revenir à ce premier amour en se repentant de ses péchés, en vivant l'Evangile comme s'il était toujours nouveau. 

    Un appel que les églises d’aujourd’hui, notamment celles dont le culte est devenu froid et formaliste, doivent également entendre.

     

    v1 - « Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or. » …

    v5 - « Sinon, je viendrai bientôt à toi et j'enlèverai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne changes d’attitude. »

    Lors des grandes cérémonies annuelles dédiées à la déesse Artémis, on allumait un grand feu dans lequel on jetait des animaux. Ce feu était appelé ‘phosphoros’  c’est à dire : ‘celui qui apporte la lumière’. Les prêtresses d’Artémis marchaient également pieds nus sur les charbons ardents de ce feu. 

    Nous comprenons maintenant mieux la façon dont Jésus se présent dans le verset 1. Jésus est la lumière du monde, les sept étoiles et les sept chandeliers sont le témoignage de sa toute puissance et de sa sainteté (sept étant le chiffre la perfection de Dieu) : Jésus est Dieu, il est celui qui est descendu du ciel, étant lui-même la lumière du monde, il marche au milieu de la lumière.

    Si l'église d'Ephèse ne répond pas à cet appel, il y a un jugement, une condamnation de Dieu sur sa vie. Dieu est un Dieu jaloux, qui ne donne pas sa gloire à un autre (Exaode 34.14), il ne peut pas se contenter des miettes de nos vies. Ce qui est annoncé ici, ce n'est rien de moins que la mort de l'église d'Ephèse.

    Le premier témoignage du chrétien et d'une Eglise, c'est de rayonner, de refléter … de briller de la lumière de Jésus (Matthieu 5.14-16). Le chandelier, c'est ce qui sert de support à la lumière, si la lumière de la foi s'éteint, il n'y a plus besoin de ce chandelier qu'est l'église … il ne reste alors que les ténèbres qui prennent possession de la place.

    De fait, on peut se dire que Dieu n'a même pas besoin d'agir pour enlever le chandelier à l’église, puisqu'en perdant son premier amour, et s'il n'y a pas de changement d'attitude, la lumière qui a commencé de s'éteindre s'éteindra d'elle-même définitivement … faute d'huile dans le chandelier.

     

    v7 - « Au vainqueur je donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie, qui est dans leL'arbre de vie - Tableau Valérie Roca paradis de Dieu. »

    C'est important de terminer cette lettre par l'écoute de la promesse que Dieu donne à son Eglise. Ce que Jésus annonce, c'est la récompense suprême, la vie éternelle, la place dans le Royaume de Dieu dans la communion pour l'ensemble du peuple de Dieu : l'Eglise de Jésus-Christ.

    Genèse 2.9 - « L'Eternel Dieu … fit pousser l'arbre de la vie au milieu du jardin, ainsi que l'arbre de la connaissance du bien et du mal. »

    L’arbre de vie de la Genèse est le symbole de la communion parfaite de l’homme avec Dieu, il est l’annonce de la personne de Christ. La promesse pour l’Eglise fidèle est donc de retrouver cette pureté voulue par Dieu et que le péché a souillée durablement. Bien plus encore, puisque cette communion se prolonge dans l’éternité du Royaume de Dieu.

    Le livre de l'Apocalypse se termine d'ailleurs pas cette même promesse :

    Apocalypse 22.14 - «  Heureux ceux qui lavent leur robe: ils auront droit à l'arbre de vie et pourront entrer par les portes dans la ville! »

    L'arbre de vie, c'est le Christ, et c'est auprès de lui que Dieu nous appelle à vivre pour l'éternité, dans son Royaume.

     

    Cette promesse est un encouragement extraordinaire pour vivre la foi, pour faire preuve de fermeté, de discernement pour retrouver ce premier amour perdu.

     

    v7 - « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. »

     

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    à suivre ...

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