• Lettre à l'église de Sardes

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    SARDES

    APOCALYPSE 3.1-6 (traduction Bible S21) 

    Abbaye de Fonfroide (Aude) - photo C.Roca 

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: ‘Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, mais tu es mort. 

    2 Sois vigilant et affermis le reste, qui est sur le point de mourir, car je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. 

    3 Rappelle-toi donc comment tu as accepté et entendu la parole, garde-la et repens-toi. Si tu ne restes pas vigilant, je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

    4 Cependant, tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; elles marcheront avec moi en vêtements blancs parce qu'elles en sont dignes. 

    5 Le vainqueur sera habillé de vêtements blancs; je n'effacerai pas son nom du livre de vie et je le reconnaîtrai devant mon Père et devant ses anges. 

    6 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises.' 

     

    Sardes se trouve à l’ouest de la Turquie actuelle. Aux temps bibliques du Nouveau Testament, la ville était la capitale du royaume de la Lydie.

    Au 6ème siècle av. Jésus-Christ, se trouvait à Sardes le plus important marché des métaux précieux et en particulier le marché de l’or. Les fouilles archéologiques modernes effectuées dans les vestiges de la ville ancienne ont mis à jour près de 300 puits de fonte d'or.

    Les premières traces d'occupation du site de la ville datent du 8ème siècle av. Jésus-Christ. La cité fut prise par les Perses en 546. Lors de la révolte ionienne (guerres menées par les Perses au cours de la deuxième moitié du 6ème siècle pour contrôler les ‘routes de l’or’), Sardes fut en partie détruite.

    Plus tard, Alexandre s'empara de la cité après la bataille du Granique (334) et y laissa un gouverneur macédonien du nom d'Asandros. La ville passa ensuite brièvement sous la domination d'Antigone et plus longuement (301-190) sous celle des Séleucides.

    * Les Séleucides sont une dynastie de l'époque hellénistique issue de Séleucos Ier, l'un des Diadoques d'Alexandre le Grand, qui a constitué un empire formé de la majeure partie des territoires orientaux conquis par Alexandre, allant de l'Anatolie à l'Indus. Les Séleucides règnent de la fin du 4ème au 1er siècle av. J.-C., avec pour cœur politique la Syrie, d'où l'appellation courante dès l'Antiquité de « rois de Syrie ». (source Wikipédia)

    Les Romains à leur tour établirent leur pouvoir sur toute la région.Carte région La guerre qu'il firent aux Séleucides s’acheva en 188 av. Jésus-Christ par la paix d’Apamée. Sardes passa sous l’administration de Pergame et plus tard fut intégrée à la province romaine d’Asie.

     

    La ville de Sardes est établie sur un éperon rocheux du mont Tmolus, à quelque 350 mètres au-dessus de la vallée de l'Hermus (ou Hermos) : un triple rempart s'élevait autour de l'acropole. La citadelle, qui servait de refuge à toute la population en cas de danger, était considérée comme imprenable. Dans la Grèce (toute proche), ‘prendre l'acropole de Sardes’ était une expression proverbiale signifiant : tenter quelque chose d'impossible’.

    Sur trois côtés, les parois de la citadelle étaient presque verticales. Du côté sud, une mince crête menait à la citadelle bâtie à l'extrémité nord d'un contrefort du mont Tmolos. A l’ouest, elle était également protégée par une rivière appelée ‘Pactole’ et, à l'est, par un ruisseau, dont l'eau, alimentait un canal entourant l'agglomération. L’ensemble de cette situation et de ce dispositif défensif faisait de cette cité une place forte quasi imprenable. 

    Le quartier habité par les hiérodules, qui étaient des esclaves dédiés au service des idoles dans les temples antiques et qui pratiquaient la prostitution sacrée, était situé sur la rive droite du Pactole, à une dizaine de kilomètres de son confluent avec l'Hermus. Sur cette même rive se situait aussi la place publique (l’Agora) sur laquelle se réunissait l’assemblée du peuple (le conseil de la cité).

     

    Sardes était une ville riche et en avait tous les signes. Le palais de Sardes était construit en briques de même que les maisons aux toits faits de roseaux, qui voisinaient avec des huttes aux murs crépis d'argile. C’est dans cette ville que les premières monnaies furent frappées. Le ruisseau aurifère Pactole, un affluent de l'Hermus qui traverse Sardes, a, lui aussi, nourri bien des mythes et des convoitises. Le mot ‘pactole’ signifie encore aujourd’hui en français : ‘source ou réserve de richesses’. Il le fut, selon la légende, pour le roi Crésus (symbole lui aussi de richesse). Le roi de Lydie résidait à Sardes.

     

    L’historien grec Hérodote (5ème siècle av. Jésus-Christ) et Strabon (géographe et historien grec au 1er siècle av. Jésus-Christ) attestent de l'existence de paillettes d'or dans le Pactole. On trouvait aussi dans ses environs la ‘pierre de Sardes’ ou ‘sardoine’ (cornaline rouge), qui apparaît un certain nombre de fois parmi les pierres précieuses citées dans la Bible (Exode 28.17 - Exode 39.10 - Ezéchiel 28.13 - Apocalypse 4.3 - Apocalypse 21.20).

    La richesse de Sardes est confirmée par de nombreux témoignages dans l'Antiquité. Je l’ai déjà dit, les plus anciennes monnaies d'Asie Mineure viennent de Sardes. Une autre des richesses de la ville provient de l’importante industrie de la blanchisserie de la laine. C'était en fait, le plus grand marché de laine de la province de l’Asie.

     

    Géographiquement, Sardes est située au centre d'un nœud de communications d'où partaient cinq routes importantes : l'une au nord-est vers Thyatire et Pergame, une autre à l'ouest vers Smyrne, une à l'est vers la Phrygie et au-delà, par l'ancienne route royale, jusqu'en Chaldée. La route du sud-est rejoignait Philadelphie et les villes de la vallée du Méandre et celle du sud-ouest menait à Ephèse à travers la vallée du Caystre.

    Une ville ainsi située attirait comme un aimant les commerçants … elle était aussi un carrefour de cultures différentes.

     

    A propos de Crésus 

    Il est le dernier souverain de Lydie qui succéda à Alyatte en 560 Av. Jésus-Christ et régna jusqu'à la conquête perse en 546. Son règne représente, dans tous les domaines, l'apogée de l'Etat lydien. Crésus est bien connu à travers le récit d'Hérodote.

    Crésus exploita au maximum la mise en valeur des ressources naturelles du pays : l'agriculture, l'exploitation des ressources minières (or, argent et de cuivre), l'industrie, l’ensemble du commerce développé par l'afflux des étrangers … le commerce du luxe était également très florissant. L’ensemble de tous ces éléments procurait à l'Etat et à son roi d'énormes ressources et une grande puissance.

    Les progrès acquis par l’utilisation des métaux, le système monétaire créé par Gygès (roi de la Lydie au 7ème siècle avant Jésus-Christ) et perfectionné par Crésus, permettront de mobiliser ces richesses avec une aisance et une souplesse toutes nouvelles.

    Cet or, qui devait assurer l'immortalité à son nom, Crésus excella à le produire (exploitation intensive du pays, impôts, tributs, péages), mais plus que tout, Crésus excella à s'en servir. Avec son or, il s'assura l'alliance des spartiates et même celle des dieux (surtout de leurs prêtres) par ses généreuses offrandes à l'oracle de Delphes, au temple d'Artémis à Ephèse et au sanctuaire de Thèbes.

    C'est sous Crésus que fut créé un système où toutes les pièces de monnaie sont émises sur le même modèle. C'est à ce moment qu'est inventé le ‘coin-matrice’, permettant d'obtenir des empreintes en relief sur les monnaies.

     

    Sardes : une ville à la vie dissolue

    La vie luxueuse et dissolue de la ville était devenue proverbiale. ‘Dans la littérature de l'époque, Sardes signifiait débauche et luxure’. La richesse et la vie facile qu'elle engendre, étaient un piège auquel les habitants de la cité, et les chrétiens, avaient succombé. ‘Vivre à la Sardes’ était synonyme de mener une vie débauchée.

    Statue Abbaye Fonfroide (Aude) - photo C.Roca 

    Le culte de Cybèle, la déesse-patronne de la ville, n'élevait pas le niveau moral des habitants, bien au contraire. Son temple était grandiose : les ruines connues à Sarde occupent une base de 100 mètres sur 50. Mais ce qui s'y pratiquait ressemblait à ce qui se passait également à Ephèse avec son millier de prostituées sacrées. D'ailleurs, le culte rendu à Cybèle était le correspondant lydien de celui d’Artémis à Ephèse.

    * Cybèle (en grec ancien, son nom signifie : ‘gardienne des savoirs’) est une divinité d’origine phrygienne, adoptée d'abord par les Grecs puis par les Romains, personnifiant la nature sauvage. Elle est présentée comme ‘Magna Mater’ (Grande Déesse, Déesse mère ou encore Mère des dieux). C’est l’une des plus grandes déesses de l’Antiquité au Proche-Orient. (Source Wikipedia)

     

    * Quantité de sites internet affichent des photos de l’ancienne cité de Sardes et de ses monuments archéologiques. Ces photos étant soumises à des droits d’auteurs, je peux pas les mettre sur mon site, c’est pourquoi je vous invite simplement à les visiter, cette visite historique est souvent passionnante.

    * https://fr.wikipedia.org/wiki/Sardes 

    * https://kapatita.blogspot.com/2012/10/sardes-et-lorigine-du-systeme-monetaire.html 

    * https://communaute.geo.fr/photo/80651-temple-dartemis-de-sardes-turquie 

    * http://lespierresquiparlent.free.fr/mnesimachos-Artemis.html 

     

    LE MESSAGE DE JESUS

     

    Pour mémoire, je vous rappelle la portée universelle et hors du temps du message de ces lettres au sein desquelles nous retrouvons ce même refrain : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Eglises. » Les messages diffusés dans ces lettres de l’Apocalypse s’adressent donc à toutes les églises de tous les temps, chacun pouvant ainsi se situer par rapport au Roi souverain qu’est le Seigneur Jésus-Christ. 

     

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: ‘Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles 

    Cette dédicace est le rappel direct de la vision du Roi de rois, le Seigneur Jésus dans toute sa gloire qui est le seul détenteur de l’autorité pour régner sur son Eglise.

     

    Je vous renvoie à la lecture de mon introduction de ce parcours dans les lettres ‘aux sept églises’. Les ‘sept esprits’ (Apocalypse 2.1) sont les symboles de l'Esprit de Dieu dans sa plénitude, le chiffre ‘7’ étant le chiffre de la perfection de Dieu. C’est par la puissance du Saint-Esprit que Dieu veille sur la vie des églises : avec autorité et justice … et par sa grâce.

     

    1 Ecris à l'ange de l'Eglise de Sardes: ‘Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, mais tu es mort. 

    ‘Je connais’ (voir introduction) - rien n’échappe au regard et au savoir de Jésus-Christ : il est le Tout Puissant.

    Ce qui saute aux yeux, en première lecture de cette lettre, c’est que Dieu ne trouve aucune remarque positive à faire à l'église de Sardes en tant que rassemblement des chrétiens. Par contre Jésus tient malgré tout à souligner la fidélité de certains de ses membres :

    4 Cependant, tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; elles marcheront avec moi en vêtements blancs parce qu'elles en sont dignes. 

    L'église de Sardes était une église qui professait sa foi en Jésus-Christ, mais dont la vie témoignait du contraire. Cette église était connue comme une assemblée chrétienne, mais au lieu de déborder de vie spirituelle, son culte se caractérisait par le formalisme et la routine … à Sardes s’affichait toute l’hypocrisie de beaucoup de chrétiens.

    Remarque - Dans les pièces de théâtre de la Grèce antique, les acteurs portaient un masque représentant leur personnage. On les appelait : ‘hypocrita’ ou ‘hypocritès’.

     

    Situation de l’église de SardesHermitage de Galamus (Aude) - photo C.Roca

    La vie de l’église de Sardes est un miroir de l’histoire de la cité. A la fin du 1er siècle de notre ère, la ville vivait sur l'acquis de sa réputation d'opulence, mais son déclin était déjà largement entamé. Aujourd’hui Sardes, en tant que ville, a cessé d’exister, elle n’est plus qu’un village. Seules d’imposantes ruines attestent de sa grandeur passée.

    De même, il semble que l'église était jadis renommée pour ses œuvres spirituelles, mais aujourd’hui elle était morte … Tout comme la ville.

    L’église de Sardes, ‘qui passait pour être vivante, mais qui dans la réalité était morte’, a eu son chandelier ôté depuis plusieurs siècles … elle n'existe plus aujourd'hui et depuis très longtemps.

     

    Quels sont les principaux reproches que Dieu fait à l'église de Sardes ?

    Comment faire le parallèle avec le danger qui guette l'église locale aujourd'hui ?

    Combien y a-t-il d'églises de ce genre dans la chrétienté ?

     

    Les reproches de Jésus à l’église

    -       Apathie religieuse

    -       Hypocrisie

    -       La foi en Christ a été remplacée par une religion

    -       L’expression de la foi est devenue une mise en scène théâtrale

     

    Cette église est spirituellement morte … mais elle a toujours l'air d'être vivante. On y adore le Seigneur, on y pratique le culte et on y pratique des œuvres que les membres de l’église estiment bonnes, alors que le Seigneur lui, ne les trouve pas bonnes.

    La vie de cette église n'est pas le fruit de sa foi, elle n'est qu'une façade cachant sa mort spirituelle. Cette vie religieuse n'est que du formalisme qui peut tromper les hommes, mais pas Dieu.

    L’hypocrisie, est une déchéance lamentable dans la religion, c’est ce que Jésus-Christ reproche à l’église Sardes qui s’est fondue dans le paysage social et religieux de la ville : vivant ainsi, elle est aussi imbibée par les désordres moraux de la population. Cette église a pris la couleur d’un monde païen et idolâtre.

    Dans cette église, le culte rendu au Seigneur n’est rien donc rien de plus que l’expression d’une religion de plus dans la cité … L’église n’est plus une lumière dans la ville.

    La vie dissolue de la ville avait déteint sur les chrétiens. Les reproches que le Seigneur lui adresse sont plus sévères que pour n'importe quelle autre de sept églises de l’Apocalypse. La majorité des membres de l’église de Sardes avaient ‘sali leurs vêtements’. Le péché est ce qui salit la foi du chrétien et qui brise sa communion avec le Seigneur. Le péché est toujours une atteinte à la sainteté de Dieu.

     

    Hermitage de Galamus (Aude) - photo C.RocaL’appel à la repentance

    Au verset 3, le Seigneur demande à l'église de se repentir tant qu'il en est encore temps … c'est-à-dire jusqu'à l'heure de sa venue. L'église de Sardes doit se réveiller de son sommeil spirituel … revenir à Christ. L'exhortation est pressante, car le temps de la grâce est compté, au jour de la venue du Christ, il sera trop tard pour changer de vie.

    3 Rappelle-toi donc comment tu as accepté et entendu la parole, garde-la et repens-toi. Si tu ne restes pas vigilant, je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

     

    De la vigilance : c'est ce que Jésus avait demandé à ses disciples à Gethsémané.

    L'enseignement de la Bible (et celui de Jésus en particulier) est riche en appels à la vigilance. C'est quand les chrétiens dorment que Satan passe à l'action.

    « Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L'esprit est bien disposé, mais par nature l'homme est faible. » (Matthieu 26.41)

    Paul, de son côté n’est pas en reste : « Je sais qu'après mon départ des loups cruels s'introduiront parmi vous, et ils n'épargneront pas le troupeau; de vos propres rangs surgiront des hommes qui donneront des enseignements pervertis pour entraîner les disciples à leur suite. Restez donc vigilants et souvenez-vous que durant 3 ans, nuit et jour, je n'ai pas cessé d'avertir avec larmes chacun de vous. » (Actes 20.29.31)

    Pierre aussi lance le même appel : « Soyez sobres, restez vigilants: votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Résistez-lui avec une foi inébranlable, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères et sœurs dans le monde. » (1 Pierre 5.8-9)

     

    Remarque - Cet appel à la vigilance lancé par le Seigneur signifie aussi que tout n'est pas encore perdu. En effet, on réveille les gens qui dorment et non les morts. Il y a donc encore un espoir pour l’église de Sardes … à condition que répondant à l’appel du Seigneur, elle prenne le chemin d’une sincère repentance. 

     

    L'appel de Dieu pour les chrétiens d'aujourd'hui est le même : l’Eglise du Christ doit rester :

    - vigilante face à ceux qui combattent sa foi et qui la poussent à la désobéissance.

    - L'Eglise par sa vie doit s’efforcer de vivre dans la dépendance à la grâce et au Saint-Esprit.

    - C’est par l’action du Saint-Esprit que le chrétien revivifie et fortifie sa foi.

    Bien des chrétiens passent pour être vivants pour Dieu et sont pourtant dans un état de déclin spirituel.

    Toutes les fois que nous ne veillons plus, nous perdons le fondement : nos œuvres sont alors creuses et vides. Nos prières ne sont plus remplies de désirs saints, les offrandes ne sont pas données avec une véritable charité, les sabbats ne sont pas suivis avec toute la dévotion de l’âme qui est souhaitable pour Dieu … Quand l’Esprit saint est manquant, la forme du culte et des œuvres n’est plus du tout suffisante pour refléter la gloire de Dieu.

     

     L'Eglise de Sardes n'était menacée par aucun des dangers ou des périls qui menaçaient les autres églises : pas de menace du culte impérial ou de persécution, pas de calomnies de la part des Juifs, même pas de menace d'une hérésie interne à l'église. L'église de Sardes avait tout pour mener une vie paisible et pour glorifier Jésus-Christ, elle était complètement tranquille de l'extérieur et de l'intérieur. L'Eglise de Sardes était en paix, mais c'était la paix de la mort : l’église vivait dans une ‘eau saumâtre’.

    Il peut parfois être nécessaire d’évaluer la foi que nous professons avec la manière dont nous la vivons pour que nous puissions prendre, si nécessaire, ce chemin de la repentance et revenir ainsi à la fermeté d’une foi sincère et donc vivante.

     

    Christ renforce son conseil par une terrible menace s’il devait être méprisé.

    3 je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

    Rappel - Sardes (la ville) était établie sur un éperon rocheux du mont Tmolus, à quelque 350 mètres au-dessus de la vallée de l'Hermus. La citadelle, qui servait de refuge à toute la population en cas de danger, était considérée comme imprenable. En Grèce ‘prendre l'acropole de Sardes’ était une expression proverbiale signifiant : ‘tenter quelque chose d'impossible’. Sur trois côtés, les parois de cet éperon étaient presque verticales ; seule, du côté sud, une mince crête y donnait accès : la ville était facile à défendre.

    Mais en 546, Cyrus s'avança jusqu'en Asie Mineure. Il assiégea Sardes qui l'empêchait d'aller plus loin. Il promit une récompense spéciale à celui qui trouverait le moyen de vaincre cette forteresse inexpugnable.

    Hérodote raconte comment un de ses hommes nommé Hyeroeades vit un soldat lydien de la citadelle perdre son casque en se penchant par-dessus le rempart. Tout à coup, ce soldat descendit par les rochers, récupéra son casque et remonta par le même chemin escarpé dans la forteresse. Hyeroeades nota soigneusement cette piste et, la même nuit, il grimpa avec quelques hommes courageux dans la forteresse qu'ils trouvèrent sans aucune surveillance : personne ne s'imaginait que les ennemis pourraient découvrir le chemin dans les rochers pour pénétrer dans leur place forte.

     

    C'est ainsi que Sardes fut prise par le seul point faible de sa défense … c'était un manque de vigilance et de prévoyance de la part des défenseurs.

     

    Ce qui est encore plus surprenant, c'est que le même manque de vigilance et la même ruse amenèrent la même chute de la forteresse trois siècles plus tard lorsqu'on 214 av. Jésus-Christ, Antiochus III de Syrie, venant lui aussi ‘comme un voleur dans la nuit’ attaqua la ville.

    Polybe raconte l'incident en détail. Un soldat crétois nommé Lagoras trouvaHermitage de Galamus (Aude) - photo C.Roca un endroit non gardé par lequel il put pénétrer par une échelle à l'intérieur de la forteresse et en ouvrir les portes.

    L'histoire était connue dans toute la Grèce. C'est pourquoi, lorsque, par deux fois, le Seigneur demande à l'Eglise de Sardes d'être vigilante, les membres de l’église pouvaient très bien comprendre l’allusion à ces faits historiques.

    3 Si tu ne restes pas vigilant, je viendrai comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure je viendrai te surprendre. 

     

    Un autre événement qui avait surpris inopinément les habitants de Sardes pendant la nuit fut le violent tremblement de terre qui détruisit la ville en l'an 17 de notre ère.

    Pline le décrit comme le plus grand séisme de l'histoire humaine.

    Tacite dit que Sardes fut la plus touchée parmi les villes de la région.

     

    Dieu fait la différence entre les personnes fidèles et celles qui ne le sont pas … sa promesse est pour ses disciples.

    4 Cependant, tu as à Sardes quelques personnes qui n'ont pas souillé leurs vêtements; elles marcheront avec moi en vêtements blancs parce qu'elles en sont dignes. 

    5 Le vainqueur sera habillé de vêtements blancs; je n'effacerai pas son nom du livre de vie et je le reconnaîtrai devant mon Père et devant ses anges. 

    Remarque - L'image était bien comprise à Sardes dont la blanchisserie de la laine était une industrie importante. C'était en fait, le plus grand marché de laine de la province. Une industrie florissante qui contribuait au rayonnement de la ville. 

     

    Même si l’église de Sardes ne mérite que des reproches, le Seigneur n’abandonne pas ce peuple coupable : il lui donne quelques encouragements pour qu’il change d’attitude.

    V5 - Dieu souligne la foi de ceux qui sont restés fidèles et leur fait une promesse merveilleuse de la vie éternelle et du ‘respect’ de Dieu (j’ose cette expression).

    Il y a dans l'église de Sardes des gens qui ne se sont pas laissé contaminer par leur entourage. Ils ont résisté aux tentations qui les guettaient et sont restés purs devant Dieu. Ces chrétiens fidèles vivent dans la repentance et la foi, ils portent encore l'habit immaculé dont le Christ les a vêtus. Ils ont revêtu leur Sauveur, son innocence et sa justice.

    Galates 3.27 : « vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous vous êtes revêtus de Christ. »

    Apocalypse 7.13-14 – « L'un des anciens prit la parole et me dit: «Ceux qui sont habillés d'une robe blanche, qui sont-ils et d'où sont-ils venus?» Je lui répondis: «Mon seigneur, tu le sais.» Il me dit alors: «Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation. Ils ont lavé leur robe, ils l'ont blanchie dans le sang de l'Agneau. »

    Ceux qui sont fidèles sont recouverts de pureté et de la justice de Jésus-Christ. Un jour, ils vivront auprès de lui dans une justice et dans une sainteté totales et éternelles. Celui qui aura vaincu sera vêtu d’un vêtement blanc ; la pureté de la grâce sera récompensée avec la parfaite pureté de la gloire.

     

    5je n'effacerai pas son nom du livre de vie et je le reconnaîtrai devant mon Père et devant ses anges. 

    Cette image est empruntée au registre des citoyens bien connu dans l'Empire romain. Si votre nom y figurait, vous aviez une existence légale. Dans le cas contraire, vous n'existiez pas, en tout cas pas pour l'administration de l’empire.

    Christ a son livre de vie, un registre de tous ceux qui hériteront de la vie éternelle : c’est le livre du souvenir de tous ceux qui ont vécu et qui vivent pour l’Eternel, le Dieu Créateur, le Père en Jésus-Christ, et qui par leur vie de foi témoignent de la puissance du Christ dans les bons comme dans les mauvais moments.

    Jésus-Christ apportera ce livre de vie, et exposera les noms des fidèles, devant Dieu et devant tous les anges, au grand jour du jugement.

     

    A propos du livre de vie : il est déjà une réalité mentionnée dans l’Ancien Testament et toujours attestée dans le Nouveau Testament.

    Exode 32.31-33 – « Moïse retourna vers l'Eternel et dit: «Ah! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait des dieux en or. Pardonne maintenant leur péché! Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit.» L'Eternel dit à Moïse: «C'est celui qui a péché contre moi que j'effacerai de mon livre. »

    Psaume 69.28-29 – « Ajoute cette faute à leurs fautes et qu'ils n'aient aucune part à ta justice ! Qu'ils soient effacés du livre de vie et ne soient pas inscrits avec les justes ! »

    Daniel 12.1 – « A cette époque-là se dressera Michel, le grand chef, celui qui veille sur les enfants de ton peuple. Ce sera une période de détresse telle qu'il n'y en aura pas eu de pareille depuis qu'une nation existe jusqu'à cette époque-là. A ce moment-là, ceux de ton peuple qu'on trouvera inscrits dans le livre seront sauvés. »

    Apocalypse 13.8 – « Tous les habitants de la terre l'adoreront, tous ceux dont le nom n'a pas été inscrit dans le livre de vie de l'Agneau offert en sacrifice, et ce dès la création du monde. »

    Apocalypse 17.8 – « La bête que tu as vue existait et elle n'existe plus. Elle va monter de l'abîme et s'en aller à la perdition. Les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été inscrit dès la création du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant que la bête existait, qu'elle n'existe plus et qu'elle reparaîtra. »

    Apocalypse 20.12 – « Je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts. Un autre livre fut aussi ouvert: le livre de vie. Les morts furent jugés conformément à leurs œuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres. »

    Luc 10.20 – « Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans le ciel. »

    Hébreux 12.22-23 – « Vous vous êtes approchés du mont Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, et ses dizaines de milliers d'anges en fête, de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans le ciel. Vous vous êtes approchés de Dieu qui est le juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection … »

     

    Chèvres (Cévennes) - photo C.RocaCe livre de vie est comme un registre tenu par Dieu qui recense tous les croyants de tous les temps qui sont restés fidèles au Seigneur tout au long de leur vie : ces croyants ont une existence légale dans son Royaume de Dieu.

    C'est la promesse que tous ceux qui persévèrent dans la foi et qui se préservent du péché héritent de la vie éternelle. Le Christ lui-même veille sur leur salut. Personne ne peut les arracher de sa main et de la main de son Père : « Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle. Elles ne périront jamais et personne ne pourra les arracher à ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous et personne ne peut les arracher à la main de mon Père. » (Jean 7.27-29)

     

    Le jour vient où Jésus confessera leur nom devant son Père et devant ses anges. Cette promesse fait écho aux paroles que Jésus avait dit ses disciples : « C'est pourquoi, toute personne qui se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour elle devant mon Père céleste. » (Matthieu 10.32)

     

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    A SUIVRE ...

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